Les fichiers du dispositif FAERE
La scolarisation des élèves : les fichiers des apprenants (2003-2012)
Les fichiers des apprenants sont des fichiers statistiques construits à partir de bases administratives individuelles et exhaustives (les bases élèves académiques) recensant, tous les ans au cours de la période 2003-2004 à 2011-2012, l’ensemble des élèves inscrits dans des établissements français du second degré publics et privés. Les bases élèves académiques (BEA) sont des photographies, prises à la fin de chaque année scolaire, de la situation de l’ensemble des collégiens et lycéens inscrits dans des établissements du second degré. La principale particularité des BEA – et donc des fichiers des apprenants – par rapport aux sources statistiques traditionnellement utilisées dans la littérature (comme la Base centrale Scolarité) est qu’elles contiennent un identifiant national crypté, construit à partir du numéro d’identification académique des élèves. La présence de cet identifiant permet de suivre le parcours des élèves dans l’enseignement secondaire tout en préservant l’anonymat des données. Outre cet identifiant individuel crypté, les fichiers des apprenants fournissent 22
Les fichiers du dispositif FAERE
Chap. 1 – Les données utilisées des informations précises sur la scolarité des élèves et leur caractéristiques sociodémographiques. Les variables renseignant la scolarité des élèves incluent notamment le code MEF à 11 caractères qui permet de connaître précisément la formation suivie chaque année. Les variables socio-démographiques incluent le sexe et la date de naissance complète de l’élève, ainsi que la catégorie socio-professionnelle de son responsable légal (nomenclature PCS agrégée en 24 postes). Pour les besoins de l’étude, les fichiers des apprenants présentent trois grands avantages. D’une part, la présence d’un identifiant individuel donne une dimension longitudinale à ces données, qui permet de caractériser de manière très fine les trajectoires scolaires des élèves. Le deuxième avantage de ces données est qu’elles couvrent une période suffisamment longue pour suivre le parcours scolaire complet d’une cohorte d’élèves jusqu’à leur sortie de l’enseignement secondaire, que ces élèves ait été « à l’heure », en avance ou en retard. La cohorte considérée dans cette étude est celle des élèves nés en 1992. Enfin, le troisième avantage de ces données est qu’elles renseignent la date de naissance complète des élèves, ce qui permet non seulement de constituer des cohortes d’élèves en fonction de leur année de naissance, mais également de comparer leurs taux de redoublement et leurs parcours en fonction de leur mois de naissance (cf. chapitre 3).
Les résultats aux examens : la base du DNB (2006-2012)
Les données sur les résultats scolaires qui sont utilisées dans le cadre de cet rapport sont les notes au DNB, qui figurent parmi les fichiers du dispositif FAERE. Ces données sont elles-mêmes extraites du système national de gestion OCEAN qui centralise les informations relatives à l’ensemble des examens et concours scolaires et universitaires nationaux. Les fichiers mobilisés contiennent les résultats individuels complets des 24 Chap. 1 – Les données utilisées candidats à l’examen du DNB, de la session 2006 (correspondant à l’année scolaire 2005-2006) à la session 2012 (année scolaire 2011-2012). Sont reportées, outre les résultats obtenus aux épreuves écrites, les notes du contrôle continu qui sont prises en compte dans le calcul de la moyenne à l’examen. L’appariement des résultats au DNB avec le fichier des apprenants est rendu possible par la présence d’un identifiant individuel crypté. Pour les besoins de l’analyse, les données du DNB présentent des avantages mais aussi des inconvénients.
Leur principal intérêt est qu’elles fournissent une mesure précise et standardisée du niveau scolaire des élèves. En particulier, le fait que le DNB soit un examen national garantit le caractère comparable, du moins pour les notes aux épreuves écrites, des résultats obtenus par les élèves scolarisés dans des établissements différents. Le principal inconvénient de ces données est qu’elles ne contiennent pas de mesure initiale (c’est-à-dire préalable à tout redoublement) du niveau de compétence scolaire des élèves. Cela signifie que les mesures de performance dont nous disposons ne peuvent pas être interprétées comme des mesures du niveau scolaire « intrinsèque » des élèves, indépendamment de tout redoublement : les performances des élèves, telles que nous les observons ici, peuvent être elles-mêmes affectées par le fait d’avoir ou non redoublé à l’école primaire ou au collège.
Construction de l’échantillon d’étude
Le choix de restreindre l’échantillon aux élèves nés en 1992 est motivé par le fait qu’il s’agit de la cohorte la plus récente dont on puisse reconstituer le parcours scolaire complet de la sixième jusqu’à la sortie de l’enseignement secondaire 1 – ceci 1. Nous ne prenons pas en compte les années éventuellement passées en apprentissage, dans la mesure où les Centres de formation des apprentis (CFA) ne sont pas financés par le budget du ministère de l’Éducation nationale (Code du Travail, Partie 6, Livre II, Titre Ier). 25 Évaluation du coût du redoublement pour la quasi-totalité des élèves, qu’ils aient redoublé ou non. Deux spécificités de cette cohorte doivent cependant être soulignées. D’une part, la pratique du redoublement étant en constant et net déclin au cours des trente dernières années (Cosnefroy et Rocher, 2005), les taux de redoublement connus par les élèves nés en 1992 sont plus élevés que les taux qui prévalent aujourd’hui dans le premier et le second degré en France. Par conséquent, à dépense par élève inchangée, le coût du redoublement était plus élevé pour la cohorte 1992 que pour les cohortes actuelles.
Par ailleurs, il faut noter que les élèves nés en 1992 ont atteint la classe de seconde entre les années scolaires 2005-2006 (pour les élèves avec deux ans d’avance lors de leur entrée au lycée) et 2009-2010 (pour les élèves avec deux ans de retard), soit une période qui correspond à la mise en place de la réforme de la voie professionnelle. Cette réforme, qui a été expérimentée à la rentrée 2008 avant d’être généralisée à la rentrée 2009, a réduit d’un an la durée nécessaire pour obtenir un Baccalauréat professionnel (de quatre ans à trois ans). Nous reviendrons plus en détail sur cette réforme et sur ses implications potentielles pour l’analyse des effets du redoublement (cf. section 2.3 du chapitre 3).