Les dysfonctionnements ; inflation et chômage
Différentes explications de l’inflation
Diverses théories ont tenté d’expliquer les phénomènes d’inflation en s’inspirant par les grands courants de pensées économiques qui l’ont considéré comme un phénomène aberrant lié à une phase ascendante du cycle économique et qui doit disparaitre suite au rétablissement de la situation d’équilibre. La définition la plus simple que l’on peut donner à l’inflation est celle d’un processus de hausse cumulative du niveau général des prix. Elle concerne donc les hausses généralisées et permanentes des prix contrairement à de simples chocs ponctuels suite à une modification de goûts ou un changement de technologie. Afin de mesurer cette croissance du niveau des prix, les économistes s’intéressent en général à deux indices des prix : le déflateur du PIB et l’indice des prix à la consommation IPC. Le déflateur du PIB implique une relation simple entre le PIB nominal et le PIB réel sous la forme d’un ratio : PIB nominal en t/ PIB réel en t. Tandis que le taux d’inflation exprimé en variation en % de l’IPC se calcule entre deux périodes successives : [(IPC(T+1) – IPCT)/ IPCT ] x 100. L’indice des prix à la consommation donne le prix moyen d’un panier de biens déterminés au cours du temps, présentant la consommation moyenne d’un consommateur urbain. Mais contrairement au déflateur du PIB qui donne le prix moyen des biens finals produits dans l’économie, l’IPC s’intéresse aux prix des biens achetés par les consommateurs, or certains biens inclus dans le PIB ne sont pas forcément vendus aux consommateurs mais aux entreprises ou au gouvernement et, aussi, certains biens achetés par les consommateurs ne sont pas produits sur place mais plutôt importés de l’extérieur, les deux prix ne sont donc pas nécessairement les mêmes.
L’approche quantitative
L’inflation par la monnaie: La forme la plus connue de l’inflation est celle qui met en relation l’offre de monnaie et le niveau général des prix. La formalisation la plus courante de cette théorie est celle d’IVRING FISHER : MV = PT ( M est masse monétaire, V vitesse de rotation de monnaie, P est le niveau général des prix et T le volume de transaction à assurer) . Etant V supposée constante suite aux habitudes des consommateurs, on déduit de cette équation que tout accroissement monétaire supérieur à celui de la production réelle se traduira par un ajustement à la hausse de l’ensemble des prix tel que la valeur globale des échanges soit égale à celle de la nouvelle quantité de monnaie en circulation5 . Selon cette approche, la dichotomie classique stipule que la monnaie est neutre, et ne peut être demandée pour elle-même mais juste pour répondre aux besoins de moyens de paiement, c’est la théorie de la » monnaie voile » ou le « voile monétaire », c’est-à-dire que les phénomènes monétaires viennent seulement se superposer aux phénomènes réels sans jamais les affecter.
L’inflation par la demande : Le concept ¨monnaie – excès de demande¨ est particulièrement très étroit chez les classiques suite à la loi de J.B.Say selon laquelle l’offre crée sa propre demande ; donc cette demande là ne peut être seulement le résultat de l’accroissement des moyens de paiements mais aussi celui de la production. Pour les keynésiens, apparaît le concept ¨gap inflationniste¨ selon lequel la création monétaire ne peut être inflationniste que dans la mesure où l’appareil productif ne peut répondre à l’accroissement de la demande. Le rééquilibrage entre offre et demande, au lieu de se faire par les quantités, s’effectue par les prix9 .(voire figure 1-1) Mais cette hausse des prix n’apparait que dans la mesure où les capacités productives ont atteint leur plein emploi, aussi lorsqu’il ya des stocks insuffisants et enfin lorsque l’importation ne peut pallier à l’insuffisance de l’offre intérieure. Donc, les keynésiens affirment qu’une monétisation de la dette ne peut être inflationniste que si la totalité de la main d’œuvre et autres facteurs de production seront utilisés à plein. En d’autres termes, Keynes reconnaissait lui-même qu’en situation de plein emploi, la théorie quantitative de la monnaie retrouve toute sa validité.