Les cycles économique
La succession plus ou moins régulière des périodes de prosprité et de dépression est un fait historique observé depuis longtemps, et particulièrement depuis la révolution industrielle : ainsi, la France a connu au dix-neuvième siècle des crises en 1825, 1836, 1847, 1857, 1866, 1873, 1882, 1890,1900. Si le vingtième siècle a été marqué plus par les grandes crises (1929- 33, 1975 ) que par les crises moyennes périodiques, on peut néanmoins se demander si ces phénomènes de crises ne suivent pas une loi périodique ou quasi-périodique, c’est-à-dire si les variables économiques ne sont pas soumises à des cycles. Dans cette hypothèse de fluctuations cycliques, le comportement de certaines variables économiques (ou toutes) serait soumis à des lois (plus ou moins complexes) qui se perpétueraient de manière quasiment permanente et qui constitueraient un cadre obligé de la vie économique. Si au contraire on rejette cette hypothèse, les fluctuations conjoncturelles sont considérées comme des accidents qui ne se répètent pas même s’ils se ressemblent, et la structure cyclique n’est au mieux qu’une illusion d’optique. Sans prendre parti entre ces deux hypothèses, on insistera cependant dans ce chapitre sur celle des cycles économiques, qui donne lieu des développements théoriques plus généraux et nombreux.
Définition du cycle économique
Selon Arthur Burns et Wesley C. Mitchellles : cycles économiques sont un genre particulier de fluctuations que l’on peut observer dans l’activité économique agrégée des nations dont l’organisation du travail repose principalement sur l’entreprise privée. Le cycle économique peut être défini comme un mouvement généralisé d’expansion observable au même moment dans un très grand nombre d’activités, suivi d’un mouvement généralisé similaire de récessions, de contractions et de reprises qui se fusionnent pour entraîner l’économie dans une nouvelle phase d’expansion ; cette séquence de changements et de mouvements est récurrente mais non périodique ; en durée, les cycles varient de plus d’une année à dix ou douze années ; ils ne sont pas divisibles en cycles plus courts ; ils possèdent leurs caractéristiques en propre ». Les tentatives d’appréciation de la période des cycles (c’est-à-dire de leur durée) ont abouti essentiellement à distinguer trois types de cycles (nommés selon le nom du découvreur) : – Cycle de 40 mois ou KITCHIN – Cycle de 8 10 ans ou JUGLAR (le plus classique) – Cycle de 50 ans ou KONDRATIEFF II. Efficacité et performance économique de la politique monétaire 120 Il existe aussi des cycles d’ampleur particulière, comme les cycles saisonniers (vente de produits solaires ), ou les cycles agricoles. Il y a plusieurs manières d’étudier diverses phases du cycle ; divers auteurs ont considéré deux, trois, quatre ou encore cinq phases; dans le graphique ci-dessous, on divise un cycle en quatre phases. La phase A représenté la haute conjoncture, la surchauffe, ou encore le sommet ou le pic du cycle ; c’est enfin le point de retournement, passage d’une phase de croissance à une phase de décroissance. La phase B est celle où la variable économique décroît : c’est la récession, le début de la crise et de la liquidation. La phase C’est la basse conjoncture, la dépression, le creux, la crise, la liquidation. C’est le second point de retournement. Enfin la phase D est la reprise et l’expansion, voire la prosprité. Tous ces termes sont évidemment indicatifs et ne visent qu’à définir des phases. e