Comme le disait T.W. Schultz (1980), prix Nobel en économie en 1979 : « Une grande proportion de la population est pauvre, donc si nous connaissions la situation économique des pauvres, nous en apprendrions plus sur ce qui ne va réellement pas dans l’économie. La plupart des pauvres dans le monde tirent leur revenu de l’agriculture, donc si nous savions l’économie de l’agriculture, nous en apprendrions beaucoup sur l’’économie de la pauvreté.” En effet Madagascar fait partie des pays en voie de développement dont 78 % de sa population vit dans le milieu rural (EPM 2005), et dont la vaste majorité vit au-dessus du seuil de pauvreté, environ 80 %, habitent dans le milieu rural et font de l’exploitation agricole. Ainsi l’agriculture tient un rôle majeur qui peut influer sur les revenus des pauvres ruraux. De surcroît, la part du secteur agricole dans le PIB malgache représente environ 35%. Toutefois, bien que la majeure partie de la population malagasy fasse de l’activité agricole, Madagascar reste toujours dépendant des importations agricoles.
La place de l’agriculture dans l’économie malgache
Les caractéristiques de la population agricole malgache
La majorité de la population (78%) et une grande partie des pauvres (84%°) vivent dans les zones rurales à Madagascar .Les niveaux de pauvreté sur le plan national sont restés élevés au fil des années et ont été estimés à environ 77 % dans les zones rurales, par rapport à 54% dans les zones urbaines (INSTAT 2006). Etant donné que la majeure partie de la malgache vivent dans le milieu rural, il est impératif de donner une aperçue de cette population .
La population rurale et la population agricole
Avec un effectif estimé 13316000 habitants au cours de la campagne agricole 2004-2005, le rythme de croissance de la population agricole est de 2,4 % par an au cours des vingt dernières années .C’est une population jeune caractérisée par une pyramide des âges présentant une base très large, un niveau d’instruction assez bas. Le taux de chômage est assez faible et les activités les plus importantes sont celles liées à l’agriculture et l’élevage .Au milieu de la campagne agricole 2004-2005 la population rurale est estimé à 13950000 habitants issus de 2716000 ménages. Le milieu rural étant définie comme l’ensemble des fokontany la proportion de la population agricole exerçant des activités agricoles (agriculture, élevage, pêche) dépasse 50% .
La taille moyenne des ménages ruraux est de 5,15 personnes avec une légère variation d’une province à une autre. Cette population est composée majoritairement d’agriculteur avec une proportion de 95,5 %.
Ainsi ,632000 individus sont issus des ménages qui n’exercent aucune activité agricole tant au titre d’activité principale qu’au titre d’activité secondaire. La population agricole étant définie comme l’ensemble des individus qui vivent dans le milieu rural et appartenant à une exploitation agricole 2004-2005 à 13316000 dont 51,8 % sont de sexe féminin et 48,2% de sexe masculin .
Répartition des exploitants agricoles selon la superficie économique
Au niveau national, près de quatre parcelles sur cinq sont cultivées par leur propriétaire. 8,6% de parcelles sont exploitées par le répondant avec le consentement du propriétaire sans que celui-ci n’attende rien . On compte environ 73,3% de petits exploitants (moins de 1,5Ha) parmi les ménages agricoles dans toute l’île. A l’inverse, les grands exploitants avec plus de 4 Ha de terrains cultivés (au sens économique, ce qui signifie qu’une parcelle peut être comptée autant de fois qu’elle a pu être cultivée) représentent 4,5% des ménages agricoles.
Toutefois, certaines régions se distinguent nettement de ces moyennes nationales. Il en est ainsi de la région Diana avec une concentration plus poussée sur les moyens ou grands exploitants qui représentent respectivement 43,6% et 5,9% des ménages agricoles. Après la région Diana, la région de Sofia et Itasy qui enregistrent une part élevée de grands exploitants avec une même part égale à 8,1%.
On note aussi que les régions de l’Alaotra Mangoro et du Boeny qui incluent les grandes pleines rizicoles d’Alaotra et de Marovoay comptent une part plus élevée de grands exploitants par rapport à la moyenne nationale mais pas d’une manière significative. Sur ce point, elles comptent plutôt une part élevée des moyens exploitant agricoles et distant largement la proportion nationale.
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