A l’ère actuelle, les produits de recherche pharmaceutique ne cessent d’affluer et parviennent à donner des solutions à nos problèmes de santé. Avec l’évolution des technologies employées de nos jours, on se demande si une cure thermale peut encore avoir une place dans le monde thérapeutique. Pour répondre à cela, selon le Professeur LAMARCHE : « l’actualité de cette thérapeutique ne se discute plus … qu’une thérapeutique conserve encore une actualité après plus de deux millénaires d’emploi régulier… », « C’est dans cette pérennité de l’emploi des eaux minérales que l’on trouve, bien entendu la meilleure preuve et la plus solide de l’efficacité de cette thérapeutique. » (1) Les bienfaits de la cure thermale dans d’autres affections comme celle de l’appareil locomoteur, les rhumatismes, les séquelles de traumatismes, les affections gynécologiques, les affections du tube digestif, l’hypertension artérielle sont actuellement reconnus à Madagascar ; mais la place de la cure thermale dans les affections dermatologiques mérite encore d’être définie. Pourtant la crénothérapie peut être prescrite dès que le diagnostic est posé dans certaines affections dermatologiques. La cure thermale peut être prescrite afin de limiter l’usage de produits onéreux et complexe qui peuvent avoir des conséquences à long terme sur l’organisme. Elle représente une alternative pour diminuer progressivement l’utilisation de corticoïde sans risque de voir apparaître une corticodépendance ou une corticoresistance.
La nature nous a donné l’opportunité d’avoir sur notre territoire tous les facteurs qui pourraient mettre en œuvre une thérapie, à la portée de tous. Encore faut-il que le médecin de nos jours sache où trouver l’eau minérale, comment en faire le choix et l’utiliser à bon escient.
RAPPEL SUR LES DERMATOSES INFLAMMATOIRES
GENERALITES
Les maladies cutanées représentent un problème majeur de santé publique. Elles sont parmi les cinq causes les plus fréquentes de morbidité et de perte de la capacité de travail dans la population mondiale. Dans les pays en voie de développement, la majorité de la population n’a aucun accès aux médicaments dermatologiques de base ; et dans la plupart du temps les dermatoses sont traitées par des auxiliaires médicaux avec des moyens inappropriés. A Madagascar, la dermatologie s’est surtout développée depuis une dizaine d’année comme le montre les études publiées dans ce sens (2). Une comparaison sur les principales pathologies dermatologiques chez l’adulte et chez l’enfant sur un intervalle de 5 ans 2001 à 2005 ont montré une nette diminution des dermatoses infectieuses qui passent de 69,7% à 27,4% (3),et une importance des dermatoses autonomes ce qui démontrent une amélioration des cas diagnostiqués surtout pour les dermatoses inflammatoires.
Cette étude concerne surtout les pathologies dermatologiques inflammatoires qui constituent un des motifs de consultation en crénothérapie. Elles sont fréquemment rencontrées dans la vie quotidienne et demandent une prise en charge adéquate afin de ne pas corrompre la vie des patients atteints. Une alternative thérapeutique dans la région d’Antsirabe est étudiée dans ce travail en proposant le traitement par le thermalisme.
LES PRINCIPALES FORMES ETIOLOGIQUES
L’eczéma
L’eczéma est le plus fréquent des dermatoses inflammatoires. Son apparition est souvent liée à une notion d’allergie ; soit allergie retardée due à des substances exogènes dans le cas de l’eczéma de contact ; soit un terrain allergique dans le cas de l’eczéma constitutionnel ou dermatite atopique ; d’autres formes représentent les sensibilisations immunes complexes dues à des micro-organismes bactériens ou fongiques.
Manifestations cliniques
L’inflammation superficielle de la peau est accompagnée de prurit et caractérisée par la succession de quatre phases :
• la phase d’érythème prurigineux, parfois avec oedème
• la phase de vésiculation
• la phase de suintement consécutive à la rupture des vésicules spontanément ou par le grattage.
• la phase de régression où il y a formation de croûtes après la dessiccation du liquide de suintement et des squames formés par l’élimination de l’épiderme altéré qui se détachent progressivement.
Ces diverses lésions peuvent coexister à un moment donné de l’évolution de l’eczéma mais généralement se succèdent. Elles sont surtout nettes à la phase aiguë de l’eczéma par allergie de contact.
Mécanisme de l’eczéma de contact
Il existe deux grands mécanismes aboutissant à l’eczéma de contact L’eczéma de contact allergique : il s’agit d’allergie à médiation cellulaire ; l’aspect clinique montre une dermite vésiculeuse et suintante parfois sèche mais congestive ; les fissures sont peu fréquentes. La topographie de la lésion n’est pas limitée au contact mais la diffusion à distance est possible. L’apparition des lésions est retardée par rapport à l’agression et les tests épicutanés sont positifs. Par contre au cours de l’eczéma de contact par irritation ; les lésions sont provoquées directement par les effets physico-chimiques de la substance responsable. A la clinique, on observe une dermite sèche érythématosquameuse, dont les vésicules sont rares et les fissures fréquentes. La lésion se localise seulement au niveau du contact. L’apparition de l’eczéma se fait immédiatement après l’irritation ; le test épicutané est négatif.
Diagnostic positif
• A l’anamnèse, il faut préciser la profession exercé, les gestes professionnels, les produits manipulés au travail ou à domicile ; les habitudes vestimentaires, les médicaments antérieurement utilisés.
Il faut ensuite évaluer le temps de latence entre le premier contact avec la substance ou l’objet et la survenue des lésions. La chronologie des récidives est également évocatrice, cela est très net dans les eczémas professionnels disparaissant durant un congé prolongé ou un arrêt de travail, mais récidive lors de la reprise du travail.
• Les arguments cliniques montrent : les lésions qui se succèdent en quatre phases: l’érythème prurigineux, la phase vésiculaire, le suintement et la réparation ou régression.
L’eczéma de contact qui reproduit la forme de contact et correspond à l’empreinte sur la peau du contact irritant comme le bracelet, les chaussures, la marque du pansement …
• Aux examens paracliniques :
Les tests épicutanés sont positifs ; dès leur levée après la 48è heure puis à la 72è heure ; par la présence d’un œdème important, un érythème et des vésicules à l’emplacement du test.
Le prélèvement biopsique confirme la nature eczématique des lésions par l’intermédiaire des spongioses épidermiques, l’exocytose lymphocytaire et l’œdème dermique identifiés à l’examen histologique.
INTRODUCTION |