Généralités
De nos jours le mariage reste encore un sujet très délicat qui est soumis à différentes questions et à différentes réponses modifiées par le courant diffusionniste et évolutionniste qui se propagent continuellement à notre époque. L’un des enjeux primordiaux du mariage est sans doute le fait qu’il est avant tout une institution, une constitution et une perpétuation. Dans chaque Nation, dans chaque Etat, dans chaque Lignée, où même dans chaque Caste et Ethnie, le mariage est une union, on peut même dire que le mariage reste une forte institution sociale qui s’est transmise de génération en génération, le mariage existe encore et perdure dans tous les continents du monde.
HISTORIQUE
Dans l’ancien temps, la Commune Rurale d’Ambohitrimanjaka située entre les fleuves Sisaony au Sud Sud-Ouest et Ikopa à l’Est Nord-Est, bâtie sur un sommet de 1376m d’altitude était habitée par des Vazimba. Ces premiers occupants la dénommèrent TAFOHASINA (littéralement le Toit Sacré), appellation justifiée ultérieurement par le fait que cette colline constituait un refuge inviolable pour les exilés volontaires de sang royal fuyant les persécutions de leurs pairs natifs du pouvoir.
Par la suite vint s’y réfugier Andriamanjakatokana, fils aîné du roi Andriantsitakatrandriana d’Antananarivo détrôné par son frère cadet Andriantsimitoviaminandriandehibe. Il s’exila en compagnie de sa mère Rafoloarivo et de ses partisans. Tout ce monde fut accueilli à bras ouverts par Andriambe qui n’était autre que l’oncle du prince déchu. Plus tard, Ravodihazo intronisa son neveu au lieu-dit Ambanivohitra. Dès lors, le nom de Tafohasina fut changé en celui d’Ambohitrandriamanjakatokana. (La cité de Celui qui Règne en Unique). Trop long, il fut abrégé en Ambohitrimanjaka, ce fut phonétiquement modifié Ambohitsimanjaka (La cité qui ne règne pas) par Andriantsimitoviaminandriandehibe et des descendants.
Géographie physique de la commune
Dans son ensemble, le paysage fait ressortir un dualisme entre des cadres montagneux et des plaines alluvionnaires, il est fortement façonné par les cours d’eau venant de l’Est qui dévalent toute la zone. En effet, aux massifs de l’Est s’opposent les plaines alluvionnaires en partie marécageuses à l’Ouest, dépressions aux contours digités dotés d’importantes potentialités agricoles qui sont elles aussi entrecoupées par des collines.
L’immense plaine ayant la forme d’un carré résulte des dépôts de sédiments de tous les cours d’eau composés en partie par le fleuve Ikopa et ses affluents. Ces derniers prennent source sur les hautes terres serpentant dans la plaine tout en dessinant des détours et vont enfin aboutir au seuil rocheux de Bevomamnga qui forme en quelque sorte un étranglement freinant l’écoulement des eaux, et favorisant ainsi la formation d’alluvions accumulées qui ont aménagées en rizières.
D’une manière générale, la commune d’Ambohitrimanjaka est constituée d’un paysage hétérogène, les plaines et vallées entourent les collines sur les flancs ou sont en aval des pentes desquelles juche une mosaïque de villages et de hameaux caractéristiques des hauts plateaux d’Imerina. Le climat est de type semi-aride présentant deux saisons bien distinctes : l’été (6 mois de pluie novembre-avril) et l’hiver (6 mois de saison sèche Avril-Octobre), la température annuelle est d’environ 18,9°C. L’aspect physique du sol est ferralitique susceptible d’engendrer de la latérite, plus ou moins dégradé, au bord des fleuves, baiboho (BB) et tanimbary (TB) fertiles avec forte dominance de kaolite (argile) d’où potentialité de la briqueterie et de la tuilerie.
ASPECTS CULTURELS DE LA COMMUNE
Les habitants de la commune d’Ambohitrimanjaka
Quatre grandes familles appelées Efadray Efadreny , c’est-à-dire les Quatre Pères et Quatre Mères structurent la population d’Ambohitrimanjaka dont :
– Les Tampanga tirant leur nom d’Aminampanga ancienne appellation d’Anosimanjaka, leur groupe constitue actuellement la population d’un Fokontany.
– Les Zanatompomasina, descendants d’Andriambe (Ravodihazo) par ses trois fils : Andriamamory qui résida à Ambohitrimanjaka ; Andriamasimbola qui s’est établi à Ambodivoanjo-Ambohitrimanjaka et Ambodivoanjo-Ambohidrapeto et enfin, Andriamahavola qui s’installa à Ambohidrapeto.
– Les Andriamanangoana ou Antaimanangoana originaires d’Ambohipeno Est, près d’Alasora.
– Les Zanadoharano descendants d’Andrianendrikimasoandro de Manankasina.
Les principaux traits caractéristiques des habitants de la commune d’Ambohitrimanjaka sont : leur attachement à la pratique de la riziculture, leur habileté à produire des briques en terre cuite de qualité et de grande renommée, leur indéfectible union grâce au principe du « fihavanana ».
Il faut souligner que dans le domaine des us et coutumes, les Zanadranavalona d’Anosimanjaka continuent chaque année, depuis des siècles de célébrer l’Asaramanitra ou Fandroana qui est le nouvel an malgache étroitement lié à l’astrologie lunaire des ancêtres.
Du mariage endogamique vers le mariage exogamique
En matière de mariage, Ambohitrimanjaka respecte les trois formes de mariage dont la forme traditionnelle, la forme civile et la forme religieuse. Le « Vodiondry » est la forme de mariage la plus considérée, la consultation d’un Mpanandro est encore d’actualité, la bénédiction des parents et l’arrangement amiable des deux familles sont les principales conditions de forme que tous conjoints doivent obéir.
La question de la race ou de l’appartenance ethnique suscite des divergences de points de vue dans l’accomplissement du mariage. En effet, le mariage dans la commune d’Ambohitrimanjaka a été autrefois un mariage endogamique, c’est-à-dire les proches familles peuvent arranger le mariage de ses descendants mais en prohibant l’inceste.
Mais au fur et à mesure de l’évolution et de la propagation du christianisme et de la mondialisation, l’ouverture de la population vers un mariage exogamique a été inévitable, une nouvelle condition de forme s’est instituée, cette condition n’est d’autre que « l’argent », la richesse est l’un des critères qui forme les choix matrimoniaux des jeunes. Le choix matrimonial est donc façonné par l’argent, l’utopie du sentiment amoureux n’apparaît qu’en deuxième position.
Force est de constater que lors de l’enquête, on a pu remarquer que la population de la commune d’Ambohitrimanjaka est surtout caractérisée par la cohésion sociale, cette cohésion se voit par l’organisation sociale de la commune qui se détermine par la bonne humeur, par les travaux collectifs des paysans en confectionnant des briques, par l’intérêt général de faire régner la paix sociale.
Mariage et autonomie conjugale
L’autonomie conjugale a été ressentie lors de l’enquête, la majorité des couples mariés ont affirmé que leurs choix se sont basés sur le sentiment amoureux et que ni leurs parents, ni leur entourage ne sont intervenus. L’adjoint au Maire de la commune d’Ambohitrimanjaka a mentionné que la célébration des mariages tous les jeudis et samedis se déroulent dans un parfait consentement des parents et des jeunes couples.
Néanmoins, quelques unions s’attardent encore sur les convenances de la famille et acceptent les mariages arrangés, par ailleurs, les couples qui ont plus d’autonomie sont ceux qui durent le plus par rapport au mariage arrangé, la pression familiale n’est pas un inconvénient mais par contre elle n’est pas non plus souhaitée. A propos de l’âge et de l’autonomie, l’âge des jeunes couples lors des mariages se rajeunit, les jeunes filles qui n’ont pas encore atteint l’âge majeur se fournissent une autorisation parentale, le mariage précoce existe dans la commune mais ce type de mariage n’est pas très fréquent.
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