Caracterisation des depots marins aux alentours du lac

Depuis une vingtaine d’années le bassin de Mahajanga a attiré l’attention de grand nombre de chercheurs grâce à son importance géologique et sa richesse paléontologique. Parmi eux, des chercheurs américains (Université de Stony Brook) et malagasy (Université d’Antananarivo) ont déjà effectué des études sur le Crétacé supérieur de la région de Berivotra.

A partir de 2010, leurs études vont s’élargir dans les régions avoisinantes. Dans ce présent mémoire, notre étude se focalise sur les affleurements des dépôts marins situés audessus de la Formation de Maevarano(Campanien) au voisinage d’une grande masse d’eau connus sous le nom de Lac Kinkony. Le Lac Kinkony présente les mêmes formations sédimentaires (même âge) que Berivotra. Grâce à ce projet, nous avons l’opportunité de faire des études sur ces dépôts marins qui se sont déposés au sommet de la Formation de Maevarano. Notre travail se concentre sur les études scientifique et géologique de ces dépôts marins.

Le problème c’est qu’on n’a pas bien défini si la région du lac Kinkony présente les mêmes traits paléontologiques et sédimentologiques que celle de la région de Berivotra concernant les dépôts marins déposés au sommet de la Formation de Maevarano plus précisément sur le Membre Lac kinkony.

Historique des travaux antérieurs

Depuis la première découverte de l’importance du bassin de Mahajanga à Madagascar, nombreux sont les travaux qui ont contribué à l’inventaire des fossiles (micro et/ou macro) et à l’étude géologique du Crétacé supérieur (Campanien et Maastrichtien)
– BESAIRIE, (1972) a défini les différents étages dans le Crétacé continental postbasaltique entre la Mahajamba et la Betsiboka (Bassin de Mahajanga).
– RAVOAVY, (1991) a fait des études sur les Vertébrés fossiles récoltés dans le Crétacé supérieur continental de la région de Berivotra.

Ensuite, à partir de 1993 », des nouvelles recherches très importantes ont été mises en place par des chercheurs américain et malagasy dans le cadre d’une collaboration entre l’Université d’Antananarivo (Département de Paléontologie et d’Anthropologie Biologique) d’une part, et l’Université de Stony Brook (Department of Anatomical Sciences) d’autre part. Ainsi,
– KRAUSE et al. ,(1996,1998, 2000, 2003, 2005, 2010), ont étudié les fossiles de Vertébrés (Dinosaures, Tortues, Crocodiles, Serpents et Oiseaux et Mammifères) de la Formation de Maevarano ainsi que leur implication paléobiogéographique.
– BIGNOT(2001) ABRAMOVICH (2002) ont apporté des précisions sur la présence du Maastrichtien supérieur à Berivotra.
– ROGERS, (2000) a révisé l’étude géologique du Crétacé supérieur de Berivotra pour les Formations de Maevarano (Campanien) et de Berivotra (Maastrichtien).
– RAHANTARISOA, (2007) s’est intéressée à la Biostratigraphie et la Paléoécologie du Maastrichtien de Berivotra.
– ROGERS et al. (2010) a défini un nouveau Membre de la Formation Maevarano dans la région du Lac Kinkony (Membre Lac Kinkony).

L’étude du Crétacé supérieur dans les deux régions (région de Berivotra et Lac Kinkony) permet de dire la présence d’une certaine ressemblance au niveau stratigraphique. La Formation de Maevarano (Campanien) est représenté par un faciès continental et la Formation de Berivotra (Maastrichtien) par des dépôts marins.

Contexte général

Jusqu’au Carbonifère, le domaine précambrien malagasy est resté émergé ; sur lequel se déposent des dépôts semblables aux séries du Karoo d’Afrique Australe. La phase initiale de la dislocation du Gondwana est représentée par la mise en place de ces séries sédimentaires qui correspond à une phase de rifting «le rifting Karoo ». Les séries Karoo se déposent dans trois bassins : le bassin de Morondava au Sud-Ouest, le bassin de Mahajanga au Nord-Ouest et dans le bassin d’Antsiranana au Nord de l’île. Toutefois, des intercalations précoces des sédiments marins fossilifères semblent indiquer des incursions marines épisodiques dès les premiers stades du rifting (PIQUE et al., 1999).

Au Jurassique moyen, on marque une individualisation des bassins océaniques de Somalie et du Mozambique par l’ouverture océanique des séries sédimentaires marines. Au Crétacé supérieur, le développement de ce bassin est ensuite bloqué par l’initiation Rifting Indo-Malgache marqué par un important volcanisme sur la côte occidentale. Le coulissement de Madagascar et du bloc oriental du Gondwana vers le sud le long de l’axe transformant subméridien situé à l’emplacement de la ride de Davie cesse au moment où s’effectue la séparation Madagascar-Inde (DYMENT, 1991, Piqué A. et al. 1999, PGRM, 2000 .

Au Néogène, l’ensemble de l’ile a subi un basculement généralisé vers l’Est, avec l’activation d’anciennes failles subméridiennes en faille normales conduisant à l’individualisation de petits bassins d’effondrement (bassin lacustre de l’Alaotra) isolés à sédimentation terrigène à lacustre dans la masse insulaire (PIQUE et al. 1999).

Les terrains sédimentaires de Madagascar forment, le long de la côte Ouest, une bande large d’environ 200km et qui s’étend du Sud au Nord de l’île (SAINT OURS, 1960). En deux points, un relèvement du socle ramène les terrains cristallins au voisinage du Canal de Mozambique :
● l’anticlinal du Cap Saint André, qui sépare le bassin de Morondava au Sud du bassin Mahajanga .
● le seuil de la presqu’île d’Ampasindava, au Nord, qui ramène les formations Karoo en bordure de mer, séparant ainsi les formations post-Karoo du bassin de Mahajanga en deux parties, la partie Nord correspond au bassin d’Antsiranana .

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I. Historique des travaux antérieurs
II. Contexte général
II- 1-Le bassin de Mahajanga
II-1-1-Cadre géographique
II-1-2-Climat et hydrographie
II-2- Cadre Géologique
II-2-1-Le bassin de Mahajanga
II-2-2-Le Campanien dans la région du Lac Kinkony
a-Membres Masorobe et Anembalemba
b-Membre Lac Kinkony
II-2-3 Le Maastrichtien
II-2- 3-1-Le Maastrichtien dans le bassin de Mahajanga
a-Maastrichtien (Formation de Berivotra)
b-Le Maastricthien (Formation de Berivotra) de Lac Kinkony
DEUXIEME PARTIE MATERIELS ET METHODES
I-LOCALISATION DE LA ZONE D’ETUDE
1-Méthodes et matériels
II- Methodologie
II-1 DÉMARCHES ADOPTÉS
II-2 TRAITEMENT DES DONNEES
II-2-1 Sur terrain
II-2-2 Au laboratoire
II-2-2-1-Traitements physico-chimiques des sédiments
II-2-2-2 Analyse geochimique
a- Attaque au carbonate double de Na et de K
b- Attaque au sulfate acide de K
c- Dosage de SiO2 par méthode de précipitation
d- Dosage de CaO par méthode de précipitation
e- Dosage de MgO par méthode de précipitation
f-Dosages de Fe2O3
g-Dosages de Al2O3
II-3-2-2-3- Pétrographie
TROISIEME PARTIE : RESULTATS
I- ANALYSE GEOCHIMIQUE
II-LITHOLOGIE
III- MICROFOSSILE
IV- MACROFOSSILE (GASTEROPODES)
QUATRIEME PARTIE : INTERPRETATION ET DISCUSSION
I-GEOCHIMIE
II-LITHOLOGIE
III- FOSSILES
III-1- LES MICROFOSSILES
III-2- LES MACROFOSSILES
III-3- AGE DE LA FORMATION MARINE DU LAC KINKONY
IV- PALEOENVIRONNEMENT
CONCLUSION

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