Parmi les méthodes naturelles de lutte contre la malnutrition par défaut, la prévention reste la plus efficace. Ainsi, l’Organisation Mondiale de la Santé recommande fortement la pratique de l’allaitement maternel exclusif durant les six premiers mois de vie et de le poursuivre jusqu’à l’âge de deux ans, voire plus[1]. L’allaitement exclusif au sein constitue un moyen sans égal de nourrir l’enfant de la façon qui convient le mieux par sa croissance et son bon développement ; il exerce en outre une influence biologique et affective sans pareil sur l’état de santé de la mère et de l’enfant [2].
Malgré les indéniables qualités nutritionnelles et en dépit de la protection immunitaire qu’il apporte aux bébés, le taux de l’allaitement maternel exclusif reste bas dans l’ensemble du monde. Des études menées dans les pays industrialisés montrent un recul énorme de l’allaitement maternel, du fait de l’irruption sur le marché des formules lactées artificielles [1]. En Belgique, près de 80% des jeunes mères choisissaient d’allaiter après l’accouchement, mais un mois plus tard, 30% des femmes allaitaient encore, tandis que les autres procédaient à l’introduction précoce des aliments. En Angleterre, où l’allaitement maternel est prévalent, le taux d’allaitement maternel exclusif reste relativement bas : 60% des bébés sont nourris au biberon, six semainesseulement après la naissance [3].
DEFINITIONS
Allaitement maternel
L’allaitement maternel, c’est l’alimentation du nouveau-né ou du nourrisson par le lait de sa mère. La réception passive (par l’intermédiaire d’une tasse, d’une cuillère, d’un biberon) du lait maternel exprimé est considérée comme un allaitement maternel même s’il ne s’agit pas d’un allaitement au sein [11].
Allaitement maternel exclusif
L’allaitement maternel est exclusif lorsque le nouveau-né ou le nourrisson reçoit uniquement du lait maternel à l’exception de tout autre ingestat, solide ou liquide, y compris l’eau [11].
Allaitement mixte
L’allaitement est mixte lorsque le bébé reçoit à la fois le lait de sa mère et un lait infantile adapté à son âge (lait de substitut) .
Allaitement partiel
L’allaitement est partiel lorsqu’il est associé à une autre alimentation comme des substituts de lait, des céréales, de l’eau sucrée ou non, ou toute autre nourriture. En cas d’allaitement partiel, celui-ci est majoritaire si la quantité de lait maternel consommée assure plus de 80% des besoins de l’enfant ; moyen si elle assure 20 à 80% de ses besoins, et faible si elle en assure moins de 20% .
Allaitement maternel précoce
C’est l’allaitement maternel dans les 24 premières heures .
BASES ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES DE LA LACTATION
Anatomie descriptive
Situation du sein
Les seins occupent la partie antéro-supérieure du thorax, de part et d’autre du sternum en avant des muscles pectoraux en regard de l’espace compris entre la 3ème et la 7ème côte, le mamelon se situe au niveau de la 9ème vertèbre dorsale.
Sur le plan profond, on distingue trois muscles : le grand pectoral sur lequel glisse la glande mammaire, le petit pectoral et le subclavier. Le sein est soutenu par la peau et un ligament suspenseur : la travée fibroglandulaire. Au niveau inférieur, le sillon sous mammaire est formé par un épaississement de ces travées qui tirent la peau en profondeur .
Structure de la glande mammaire
La glande mammaire est formée en réalité de plusieurs glandes plus petites appelées acini mammaires, indépendantes les unes des autres, dont le nombre oscille entre 20 et 30. Chacune de ces glandes forment un lobe qui diverse sa sécrétion à l’extérieur par l’intermédiaire des canaux galactophores. Donc, les seins contiennent les glandes lactogènes (ou glandes mammaires) qui deviennent actives en période de l’allaitement et produisent le lait maternel dont se nourrit le bébé pendant les premiers mois de sa vie. Durant la période de lactation, le lait est déversé par les canaux séparés au niveau du mamelon. Ces canaux galactophores au fur et à mesure qu’ils se rapprochent du mamelon se dilatent, formant les sinus galactophores qui finissent par s’ouvrir dans le mamelon à travers le pore galactophore.
La surface cutanée du sein se termine en avant par une proéminence : le mamelon. La surface du mamelon est irrégulière et pourvue d’orifices : les pores galactophores. Il est d’une couleur plus foncée que le reste du sein. Autour du mamelon, on distingue une région pigmentée, de 4 à 5 cm de diamètre, nommée aréole[14]. La peau de l’aréole a un aspect grenu car elle est parsemée de glandes cutanées et sébacées (glande de Morgani) qui s’hypertrophient à la grossesse, et prennent alors le nom de tubercule de Montgomery. L’aréole est pourvue de fibres musculaires lisses, muscles sphinctériens périalvéolaires, qui contrôlent la fonction excrétrice du sein au moment de la lactation. Le muscle aréolaire est un muscle lisse permettant l’érection du mamelon. Le mamelon est la partie centrale et surélevée de l’aréole. Les canaux galactophores qui assurent l’évacuation des sécrétions lactées y débouchent par les pores séparés.
Sur le plan interne, le sein est essentiellement constitué d’un tissu conjonctif adipeux(les graisses) et de ligament de Cooper. Le tissu glandulaire responsable de la production exocrine de lait ne représente qu’une faible proportion du volume mammaire. La glande mammaire est constituée de lobes, séparés par des cloisons conjonctives, qui sont des ensembles de bourgeons glandulaires (acini ou ductules) développés en période d’allaitement, ils débouchent sur un canal terminal, drainé par un canal galactophore pourvu vers son extrémité d’un sinus galactophore, ou sinus lactifère. Chaque canal galactophore débouche séparément au niveau du mamelon. L’ensemble canal terminal et lobule définit une unité terminale ductulo-lobulaire de Welling .
INTRODUCTION |