Approche théorique de la croissance économique

Le débat sur ce que doit être le rôle de l’Etat dans le développement économique occupe gouvernants et chercheurs. Ceci dans le but de trouver des solutions pour les pays en voie de développement et de préserver et d’accroitre le développement des pays développés. L’Etat intervient dans plusieurs domaines par l’intermédiaire des politiques publiques. Il tient un rôle crucial dans le développement d’un pays, ce qui est vérifié par la croissance rapide et équitable des pays de l’Asie de l’Est qui aboutissent à la croissance économique par « l’application d’une série de politique économique commune axées sur le marché et aboutissant à la fois à une forte accumulation et à une meilleur affectation des ressources » . Le miracle asiatique s’expliquerait moins par les quantités de ressources que par une utilisation efficace de ces ressources, cette explication est optimiste puisqu’il suffit que les pays définissent les « bonnes » institutions et politiques pour obtenir plus de croissance.

LES CONCEPTS THEORIQUES SUR L’ETAT ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

L’Etat et la croissance économique sont interdépendants. Concernant la croissance, ce concept est plus restrictif que celui de développement, qui désigne l’ensemble des transformations techniques, sociales et culturelles accompagnant la croissance de la production. La croissance n’est en outre pas équivalente au «progrès », ni à l’amélioration bien-être. Gilbert AbrahamFrois définie la croissance économique comme « l’augmentation soutenue, pendant une ou plusieurs périodes longues, d’un indicateur de dimension, le produit global net en termes réels », en d’autre terme la croissance économique est un mouvement d’une grandeur qui est le Produit Intérieur Brut (PIB). L’indicateur de mesure de la croissance généralement retenu est soit le PIB, soit le RNB (Revenu National Brut) ou éventuellement le PIB par tête ou RNB par tête.

La croissance est le fruit du travail de différents agents qui sont les entreprises, le ménage, l’institution financière et l’Etat. Par définition, l’Etat ou le secteur public est l’ensemble des instances ou organismes ayant un mode de décision de nature politique ou collective, son rôle est d’assurer le bien-être ou la satisfaction de la population. Comme il a été mentionné précédemment, l’Etat intervient dans l’économie par l’intermédiaire des politiques publiques. La politique économique fait partie des politiques publiques, elle désigne l’ensemble des mesures prises par l’Etat pour modifier l’affectation des ressources, réguler la conjoncture et redistribuer le revenu national.

APPROCHE THEORIQUE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Les facteurs de la croissance économique 

Les facteurs de la croissance économique sont nombreux mais les plus connus sont ceux que nous allons voir ci-après dont nous les catégorisons en deux, d’une part les facteurs primaires et d’autre part les facteurs considérés comme favorable à la croissance.

Les facteurs primaires 
En général, le travail et le capital sont les facteurs explicatifs de la croissance économique mais une part importante de la production et de sa croissance n’est pas expliquée par la seule combinaison du capital et du travail. Selon les auteurs, c’est le « résidu ». Due à l’évolution technologique ce résidu est considéré comme le progrès technique, autre que ce dernier l’accent est mis sur le rôle des institutions ou plus précisément sur le rôle de l’Etat.

a- Le travail :
Le travail est un facteur primaire de la croissance. En d’autre terme c’est la main d’œuvre, ou encore le capital humain. Pour déterminer la contribution du facteur travail, on tient compte de la croissance de l’emploi, de la variation de la durée du travail, de la qualité du travail. La quantité de travail reflète le nombre de population apte à travailler et la qualité montre l’efficacité du travail. Le contexte mondial actuel est dominé par l’idée de la productivité du travail, ce qui exige la qualité du travail fournit, la main d’œuvre doit être bien éduqué et bien formé et être en bonne santé d’où l’importance de l’éducation, la formation et la prise en charge de la santé de la population.

Le travail est la source de la richesse, c’est un facteur de la production, mais sa mobilisation nécessite un autre facteur.

b- Le capital :
Le capital est considéré comme le capital technique mais aussi comme bien de production et encore comme bien d’équipement. Selon la théorie classique, c’est le mobilisateur du travail. Le capital est l’investissement. Les pays développés expliquent leurs développement par une forte accumulation du capital, toute variation du capital entraine une variation de la production, ce qui signifie qu’une augmentation du capital produit une hausse de la production d’où la croissance économique. Or les pays en voie de développement ont un problème d’accumulation.

Selon encore cette théorie l’investissement est considéré comme l’épargne, d’où selon Adam Smith dans son ouvrage « La recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations » publié en 1776 : « L’économie privée est la sage conduite des particuliers accroissant dans le silence le capital… ». Ce qui signifie que les pays à revenu faible ne réalisent jamais d’investissement, ils attendent les investissements étrangers qui entrainent une dépendance et fragilisent la croissance économique.

Par conséquent, si la croissance économique passe par l’accumulation du capital et si l’épargne n’arrive pas à satisfaire la demande d’investissement il faut alors trouver une autre source de financement, ce qui amène à mettre l’accent sur le rôle de l’Etat. Ainsi voyons le dernier facteur.

c- Progrès technique et/ou institutions :
Jean Fourastié définie le progrès technique comme « une capacité d’action de plus en plus efficace que l’homme acquiert par l’effort intellectuel sur les éléments matériels ».

L’analyse de la croissance repose sur l’idée qu’il existe une relation entre le volume du PIB et la quantité de facteurs mise en œuvre pour l’obtenir, à savoir la quantité de travail et la quantité de capital. Une augmentation de la production supérieure à l’augmentation des facteurs s’expliquent soit par le progrès technique et /ou soit par l’Etat. Le progrès technique améliore l’efficacité du travail selon la théorie d’Harrod-Domar et il améliore l’efficacité du capital selon la théorie néo-classique, selon ces deux théories il est neutre.

La nature du résidu est multiple. Cela peut-être l’amélioration dans l’allocation des ressources, des économies d’échelle au sens où l’augmentation de la production est supérieur à celle des quantités de facteurs utilisés, le progrès des connaissances ou bien encore leur application plus rapide. Selon l’auteur Solow, il identifie le résidu à un « progrès technique exogène ». C’est ce troisième facteur qui de l’extérieur permet au résultat d’être supérieur à la somme des parties ; il démultiplie le travail en le rendant plus efficace.

Les structures favorables à la croissance 
C’est l’approche structurelle à la croissance. Les structures sont au nombre de quatre : l’industrialisation, la demande, le système financier et l’environnement international. Ce sont des structures qui devront être en place pour aboutir à la croissance économique, ces facteurs influencent la croissance, elles assurent la dynamique de la croissance. Il est important de les connaitre pour trouver le chemin de la croissance voire le développement et aussi de pouvoir déterminer le rôle de l’Etat dans ce processus de développement.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : LES CONCEPTES THEORIQUES SUR L’ETAT ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Chapitre I- Approche théorique de la croissance économique
A- Les facteurs de la croissance économique
A-1-Les facteurs primaires
A-2-Les facteurs favorables : structures favorables à la croissance
B- Les théories de la croissance économique
B-1-La thèse libérale de la croissance économique
B-2-La thèse Keynésienne de la croissance économique
B-3-La nouvelle théorie de la croissance ou la théorie de la croissance endogène
B-4-Les stratégies industrielles
Chapitre II- Les rôles de l’Etat
A- Les rôles de l’Etat selon les théorieséconomiques
A-1-Selon la théorie classique
A-2-Selon l’Interventionnisme et la théorie Keynésienne
A-3-Selon l’économie de bien être néoclassique et l’Ecole de l’économie publique
B- Les rôles de l’Etat suivant la conception de la Banque Mondiale, une responsabilité de l’Etat
C- Les interventions efficaces de l’Etat
PARTIE II : LES EFFETS DES POLITIQUES PUBLIQUES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE A MADAGASCAR
Chapitre I- Les contenus des politiques publiques mises en œuvre
A- Politique d’Ajustement Structurelle (PAS)
A-1-La stabilisation financière
A-2-La transformation structurelle
A-3-Les politiques de libéralisation
A-4-Le PAS pour Madagascar
B- Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP)
B-1-Généralités et contenus
B-2-Le DSRP pour Madagascar
C- Madagascar Action Plan (MAP)
Chapitre II- Analyse comparative des politiques publiques sur la croissance économique
A- Résultats des politiques publiques mises en œuvre
A-1- Les résultats du PAS
A-2- Les résultats du DSRP et du MAP
B- Analyse comparative des résultats et critiques
C- Recommandations
CONCLUSION

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