Les apports anthropologiques des travaux d’Edward Twitchell Hall
De l’analyse structurale à l’analyse des films éducatifs
Notre quête de sens entre les différents éléments du jeu sérieux et ceux du socle commun de connaissances et de compétences nous amène à nous appuyer sur l’analyse structurale. En effet, l’analyse structurale permet de mettre en évidence des relations entre différents éléments, à l’image de la reconstruction d’un puzzle (Piret, Nizet, & Bourgeois, 1996). Elle est définie par les auteurs comme faisant « partie des méthodes d’analyse de contenu qualifiées de sémantiques et structurales » (p.8). Ainsi, puisque l’intérêt est porté au sens du discours, il s’agirait d’une méthode sémantique, et puisqu’elle cherche à « saisir les associations, les oppositions qui relient les thèmes d’un discours », c’est une méthode structurale (pp.7-9). Pour l’analyse structurale, « aucun élément du discours ne trouve sa signification en lui-même », le sens ne pourrait être identifié que par la « mise en évidence de ses relations avec d’autres éléments du discours articulées en structure » (Ibid. p.15). Ce serait « la mise en relation de deux éléments du discours » (Ibid. p.15).
Des connaissances aux compétences
Perrenoud (1999) a soulevé la question du transfert des connaissances des élèves en rappelant que bien souvent, les élèves apprennent à l’école mais qu’une fois sorti du contexte de la classe ou de l’école, ces connaissances ne leurs seraient plus utiles. En d’autres termes, ils ne transfèreraient pas. La question du transfert reposerait notamment sur la reconnaissance des « analogies entre situations » et les similitudes de structures pouvant exister. Ce transfert ne s’exercerait pas seul, il faut préparer l’élève à « décontextualiser » et à « recontextualiser » les savoirs. Ce transfert de connaissances, a toujours été présent dans l’idéologie de l’école, dans la mesure où cette dernière « est faite pour préparer à la vie ». Une des premières difficultés serait que les élèves pourraient ne pas maîtriser ce qui leur est enseigné à l’école, ce qui réduirait forcément les probabilités d’un transfert. Mais cela n’expliquerait pas tout. Pour Perrenoud, les connaissances font partie des « ressources internes au sujet », au même titre que les schèmes d’action ou d’opération, le savoir-faire ou les souvenirs, et sont destinées à être « mobilisables » dans des situations nouvelles. C’est donc la mobilisation de ces ressources, dont font partie les connaissances, qui permettrait de certifier qu’un individu serait compétent ou « aurait la compétence de ». A l’école, un des problèmes fondamental de ce transfert serait que les élèves ne parviendraient pas à « jeter des ponts, percevoir le rapport entre un problème, d’une part, et des connaissances accumulées, d’autre part… ».