Facteurs de blocage du circuit de commercialisation du riz

A Madagascar, la croissance économique est en retard sur la croissance de la population et par conséquent, la pauvreté est de plus en plus ample. Selon la banque mondiale, en 2010, le revenu moyen par habitant est évalué à 1005 dollars américains par an qui classe la grande île sur le 35 pays à faible taux de revenu dans le monde . Une des raisons de cette mauvaise performance a été l’absence de croissance dans l’agriculture, le secteur qui emploie plus de 80,5% de la population active. Le revenu annuel moyen dans l’emploi salarial est de 1 388 000 Ar. C’est dans l’agriculture que ce montant est le plus faible avoisinant 674 000 Ar. Et la proportion des ménages cultivateurs de riz est estimée à 70,0% des ménages, soit près de 87,5% des ménages agricoles .

La production rizicole procure en moyenne à chaque ménage cultivateur de riz un revenu tiré de la vente de la production de l’ordre de 158 000 Ar pendant une année. En moyenne, les 54,3% de la production en riz sont autoconsommées par le riziculteur lui-même, tandis que les 25,8% sont destinées à la vente .La problématique qui se pose est comment augmenter les revenus des ces riziculteurs à partir de la commercialisation du riz dans la région Itasy? Dans ce sens, l’objectif global de la présente étude est d’« augmenter le revenu des ménages de la Région à partir de la vente de leur production rizicole excédentaire».

Importance et potentialités du riz suivant les conditions agro-ecologiques

Activités agricoles dans la région d’Itasy

La Région d’Itasy est caractérisée par des activités agricoles variées. Les résultats de la présente étude ont montré que la majorité des exploitants agricoles exercent l’activité rizicole. Cela est appuyé par l’INSTAT à travers l’EPM en 2005 indiquant que la proportion de ménages qui cultivent du riz est évaluée de 47,9%. Il est énoncé également que les filières riz, manioc et maïs sont considérées comme les trois premières filières porteuses à Itasy. Ce propos n’est pas éloigné des études faites par la Région d’Itasy dans le PRD Itasy en mars 2005 qui mentionne que la région en question est caractérisée par « une production agricole vivrière dominée par le riz, le manioc et le maïs ». Ces situations sont dues au fait que les milieux physiques de la région sont adaptés à la culture vivrière et de rente : sols à caractère néo – volcaniques, climats adéquats avec une pluviométrie de 900 à 1100 mm et une température moyenne de 28°C . La principale contrainte pour la filière riz est constituée par le cataclysme climatique (cyclone) et la dégradation des ressources naturelles et des bassins versants (ensablement des rizières) .

Opportunité d’amélioration de revenu

Les classifications par BCG du riz, du maïs et du manioc montrent qu’elles sont catégorisées Vache à Lait dans les trois districts – Arivonimamo, Miarinarivo et Soavinandrina – sauf pour le manioc : Soavinandrina est positionné en Star. Le fait d’être Vache à Lait indique à la fois une production moyenne élevée et un taux de croissance faible. Du point de vue trajectoires stratégiques, ces cultures sont avant tout dans la classe Star avant d’arriver à ce stade de Vache à lait. Ces cultures sont considérées comme des activités mûres donc il faudrait profiter des fonds dégagés pour investir dans une activité prometteuse. En vieillissant, cette activité deviendra un Poids Mort.

Type d’exploitant rizicole dans la région d’Itasy

La typologie d’exploitation indiquée dans le résultat a montré que presque la moitié (46%) des exploitants rizicoles est groupée en petits exploitants et 20% en « grands exploitants ». Tandis que selon l’INSTAT à travers l’Enquête démographique auprès des ménages 2005, en juin 2006, cette proportion est évaluée à 66,3% pour le petit exploitant agricole, 25,6% et 8,1% pour le moyen et grand exploitant. Ces différences peuvent s’expliquer par la méthodologie de travail adoptée et surtout par le nombre élevé de l’intervention de différents organismes et services de développement rural existants dans la région : PSDR, DRDR, PROSPERER, CSA. Il est mentionné également que seul 1/5 des surfaces rizicultivés sont en mode de faire valoir direct chez le moyen exploitant. Cela peut être dû aux groupes de population migrant qui sont localisés surtout dans le district de Soavinandrina dont le taux de répartition de la population est encore faible. Enfin, en ce qui concerne la production vendue, « les petits exploitants » devraient se regrouper afin qu’ils puissent bien gérer la vente du riz. La raison du faible taux de vente en riz chez les moyens exploitants est peut être due au crédit d’investissement agricole orienté surtout sur le mode de faire valoir direct. Pour les grands exploitants, il est évident que plus la terre rizicultivée est grande, plus les investissements en matériels agricoles et intrants agricoles doivent être élevé.

Intégration des Riziculteurs dans la commercialisation de leurs produits 

Contractualisation entre les producteurs et les operateurs

La grande partie des énergies calorifiques disponibles dans la région d’Itasy est concentrée dans le district de Miarinarivo. Cela peut s’expliquer par le fait que ce district est nommé : chef-lieu de la région. Ainsi, les théories de lieux centraux sont confirmées. Il est indiqué également que dans la région d’Analamanga, le niveau d’énergie calorifique disponible est catégorisé comme étant faiblement important. Donc, pour le sens de vente, la région d’Itasy doit approvisionner la région d’Analamanga considérée comme client potentiel. En effet, il faudrait renforcer la contractualisation entre les producteurs et les opérateurs par la professionnalisation de la filière riz et l’approche 4P (Partenariat Public Privé Paysans producteurs). En plus il faudrait aussi favoriser la structure de coopération dans le cadre de gestion des infrastructures et des investissements c’est-à-dire entre l’Etat et les associations comme les organisations paysannes.

Respect de norme et de qualité du produit riz

La production rizicole brute de la région destinée aux marchés de la ville d’Antananarivo est estimée à 273 000 tonnes qui devraient d’abord assurer l’autoconsommation, les semences, les dons et redevances et les pertes lors de la récolte et poste récolte. La quantité de paddy définitive vendue est évaluée à 91000 tonnes qui constituent 16% du déficit en riz de la région d’Analamanga. La part de marché local de la région se trouve encore très large mais il faudrait diagnostiquer la concurrence du riz importé aussi bien sur le prix que sur la qualité. Selon Larousse agricole, la « qualité » est la « Propriété qui fait l’excellence d’un produit ». C’est ainsi que le producteur du riz devrait tenir compte la qualité de leur produit. En fait, c’est la rentabilité et l’existence de débouché pour le producteur, la facilité de transformation pour le transformateur, la satisfaction de la clientèle et la constance des approvisionnements pour le vendeur, le prix, la valeur organoleptique pour le consommateur .

Table des matières

INTRODUCTION
I. MATERIELS ET METHODES
I.1 Démarche exploratoire
I.2 Démarche formelle
I.3 Démarche de vérification des hypothèses
I.4 Chronogramme des activités
II. RESULTATS
II.1 Importance et potentialité du riz dans la région
II.2 La disponibilité et l’accessibilité du riz dans la région
II.3 Optimisation du prix du riz au niveau de producteur
III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
III.1 Importance et potentialités du riz suivant les conditions agro-ecologiques
III.2 Intégration des Riziculteurs dans la commercialisation de leurs produits
III.3 Optimisation du prix du riz par l’accès à la TIC et l’adhésion aux OP/GCV
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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