Pendant longtemps, Madagascar a affirmé sa domination sur un marché mondial relativement stable. La Grande Ile assurait jusqu’à plus de 70% de la consommation mondiale dans les années 70, pour dégringoler à 30% dans les années 90. Depuis 20 ans, la part de Madagascar dans le commerce international de la vanille n’a cessé de diminuer, à cause d’une politique d’augmentation du prix à l’exportation et de taxation excessive…. Le prix trop élevé appliqué par Madagascar a favorisé la demande de vanille de basse qualité, à des prix inférieurs. La concurrence de l’Indonésie a commencé dans les années 80. De l’autre côté, la vanille, l’épice la plus consommée au monde, est également la plus fortement concurrencée par les produits synthétiques bon marché, tels que la vanilline de synthèse ( 90% du marché américain des arômes ). Les progrès de la biotechnologie pourraient remettre en cause tout ou en partie le marché mondial de la vanille. Conséquence : la vanille malgache se meurt. Les prix sont maintenus bien trop bas à la production. Le gouvernement malgache a mis en place un « Projet pour la structuration professionnelle de la filière vanille à Madagascar » financé par l’Union Européenne. Sur terrain, les problèmes de la vanille concernent plus de 60 000 familles. Actuellement, la vanille malgache se trouve en état de concurrence et pour en sortir, il faut chercher autre marché, c’est-à-dire, chercher un autre pays importateur de la vanille, et penser aussi à réduire les taxes appliquée à la vanille.
LA VANILLE ET LE GIROFLE
LA VANILLE
HISTORIQUE
Selon la légende, Hernan Cortez, le conquérant du Mexique fut le premier européen à goûter et à découvrir le parfum de la vanille lorsqu’il fut reçu par l’empereur Aztèque Montézuma en 1519. Les Aztèques l’appelaient Tlilxochiti, ce qui signifie gousse noire. Au début du 16ème
siècle, la fameuse épice fit son entrée en Espagne, en France vers 1812, à l’ Ile de la Réunion en 1819, à Madagascar en 1880, et à Seychelles en 1866. Le facteur déterminant dans l’histoire économique de la vanille est la mise au point de la technique de pollinisation artificielle. C’est à un enfant de 12 ans, Edmond Albius, jeune esclave du riche propriétaire Ferréol Beaumont-Belier, que l’on doit la maîtrise de la pollinisation artificielle qui bouleversa l’économie de l’Ile de la Réunion, puis celle de Madagascar. Ce fut le début d’une ère de prospérité avec une production de vanille de plus en plus importante de 50 kg en 1848, 3 tonnes en 1858 et pas moins de 200 tonnes en 1898. La méthode a été exportée vers d’autres pays de l’Océan indien.
PRODUCTION DE LA VANILLE DANS LE MONDE
En 1924, Madagascar exportait 300 tonnes et en ce temps là Madagascar était considéré comme le premier exportateur mondial. On peut estimer que la production annuelle de vanille traitée tourne autour de 2000 à 2400 tonnes métriques :
• Madagascar est le plus grand producteur avec une production 1000 à 1200 tonnes/an, suivi de près par :
• l’Indonésie de 700 à 800 tonnes/an puis par :
• les Comores de 200 tonnes/an
• les Ile Tonga de 40 tonnes/an
• la Réunion de 20 tonnes/an
• la Polynésie Française de 20 tonnes/an
• et le Mexique de 10 tonnes/an .
La vanille est une plante vivace grimpante épiphyte qui émet des racines aériennes à chaque entre-nœud. Il en existe plus de 110 espèces réparties dans toutes les parties tropicales du globe .
VARIETES
VARIETES COURANTES
Parmi les nombreuses espèces de genre vanille connues, quatre sont très cultivées :
➤ Vanilla fragrans ou vanille planifolia qui est l’espèce la plus répandue. Elle est commercialisée sous le nom de « vanille de Bourbon » et son parfum est unique.
➤ Vanilla pompon, cultivée depuis longtemps en Guadeloupe, sous le nom de «vanillon ». La gousse est moins riche en vanilline et l’arôme, un peu différente.
➤ Vanilla madagascariensis, très répandue à Madagascar. Les gousses sont indéhiscentes.
➤ Vanilla tahitensis, intermédiaire entre la Vanilla fragrans et la Vanilla pompona.
VARIETES BIOTECHNOLOGIQUES
➤ LaVanille de synthèse : on prépare la vanilline de synthèse à partir de l’eugénol (constituant essentiel de l’essence de clou de girofle). Son parfum étant sensiblement différent de celui de la vanilline naturelle. Récemment, des Chercheurs ont découvert qu’un champignon filamenteux, Pycnoporus cinnabarinus , un composé phénolique et l’acide férulique, présent dans les parois végétales des pulpes de betterave et des céréales, étaient capables de biotransformer en vanilline. Ce procédé apparaît particulièrement séduisant aux industries.
➤ L’éthylvanilline : on l’obtient par voie de synthèse très proche de celle utilisée pour la vanilline, elle présente un pouvoir aromatique environ 3 à 4 fois supérieur à celui de la vanilline.
➤ La Vanille épuisée : il s’agit d’un résidu provenant de la fabrication d’extrait de vanille. Cette matière est récupérée dans les cuves ayant servi à extraire l’arôme et séchée afin de retirer le solvant qu’elle contient, utilisé par les industries de la glace.
CYCLE VEGETATIF
Dans la nature, il faut le concours d’un champignon du genre rhizoctonia pour provoquer le développement de l’embryon et la levée des semences. Ce champignon pousse dans des plantes développées. En général, la multiplication du vanillier se fait par bouture.
PHASE D’INSTALLATION
Dans les meilleures conditions, l’enracinement est opéré à la fin de la seconde semaine après la mise en place.
PHASE DE CROISSANCE
Elle commence trente à quarante jours après la mise en place de la bouture. La croissance est très rapide puisqu’elle varie en moyenne de 0,60 à 1,20 m par mois.
PHASE DE FLORAISON
Elle débute, avec des boutures de 1,20 à 1,50 m, de 18 mois environ après leur plantation. Mais il faut attendre trois ans pour avoir une floraison généralisée. La floraison dure un à deux mois environ par pied.
PHASE DE FRUCTIFICATION
Dès la fécondation achevée, l’ovaire grandit et atteint sa taille définitive au bout de 6 à 8 semaines.
PHASE DE MATURATION
Les gousses, une fois formées, mettent sept à huit mois pour arriver à maturité commerciale. Le cycle cultural complet d’une liane varie de six à dix ans, soit : trois ans d’installation et trois à sept ans pour la production.
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