On trouve la chèvre domestique dans la plus grande partie du monde habité (French, 1971). Elle est robuste, et s’adapte bien, aussi s’est- elle répandue et développée dans des terrains qui diffèrent de façon notable du point de vue climat, topographie et fertilité (French, 1971). Dans un ouvrage écrit par King (2009), Olivier et al. (2005) évoquent qu’en 2005, environ 95.8 % de la population caprine mondiale se trouvait dans les pays en développement.
A Madagascar, l’effectif national du cheptel caprin se chiffrait, en 2002, à 1 211 264 têtes. Les grandes zones d’élevage se localisent dans le Sud, Sud-Ouest et dans l’Androy continental. La région Atsimo andrefana élève 87.4 % de l’effectif national (MAEP UPDR – OCEAN CONSULTANT, 2004). La race caprine malgache est une race parfaitement adaptée au climat local et prolifique (deux mises bas par an, gémellaire fréquent) (MAEP UPDR – OCEAN CONSULTANT, 2004). C’est une race à vocation essentiellement bouchère, bien qu’aucune étude n’ait été mené sur les caractéristiques de la carcasse. Ces caractéristiques importantes mériteraient d’être valorisées en professionnalisant l’élevage caprin. Cela est d’autant plus alarmant car la tendance actuelle de la production en viande bovine est en baisse, due à une diminution de l’effectif du cheptel « Zébu malagasy ».
Conditions d’étude
L’étude a commencé en Juillet 2010 et s’est étalée dans une période de 6 mois. Elle consistait, dans un premier temps, à établir une base de données sur les caractéristiques morphométriques des caprins destinés à alimenter le Marché d’Antananarivo (Madagascar). Ainsi, des mensurations ont été pratiquées sur les animaux au niveau de 6 sites différents (Fig. 2):
– 2 abattoirs à Fasan’ny karana (Soavina),
– 2 abattoirs à Anosizato-est (Anosizato) : ANZT-I et ANZT-II,
– 1 abattoir à Ampitatafika,
– Ferme du Département Elevage à Ambohitsaina.
Collecte des données
Paramètres considérés
La contention de l’animal a été assurée par 2 personnes (en avant et en arrière de l’animal). Une personne se chargeait de prendre les mesures et une autre d’enregistrer les données. En tout, 4 personnes sont impliquées dans l’étude.
Chaque animal a fait l’objet de 15 mensurations corporelles qui sont :
➥ la mesure du poids vif (PV),
➥ la mesure des tours : tour de poitrine (TPOIT), tour du ventre (TVENT) et tour spiral (TSPIR),
➥ la mesure des largeurs : largeur de la tête (WTET), largeur des épaules (WEPA), largeur de la poitrine (WPOIT) et largeur de la hanche (WHAN),
➥ la mesure des hauteurs : hauteur au garrot (HGAR), hauteur du dos (HDOS) et hauteur au sacrum (HSAC),
➥ la mesure des profondeurs : profondeur de poitrine (PPOI) et profondeur du ventre (PVEN),
➥ la mesure des longueurs : longueur du tronc (LTRON) et longueur de la tête (LTET).
Pour chaque individu observé, l’origine, le site collecte, le sexe et le moment de la prise des mesures (tôt dans la matinée ou fin de l’après-midi) ont également été relevés. Le choix des caprins a été aléatoire puisque tout animal arrivant aux abattoirs est susceptible d’être pris dans l’échantillon. Au total, 422 caprins ont fait l’objet de mensurations.
Matériels de mesure
Les matériels utilisés pour la récolte des données sont :
● une balance automatique dont la portée maximum est de 100 kg et la sensibilité de 0.5 kg près (mesure du poids vif),
● un harnais pour accrocher l’animal à la balance,
● un rondin de bois pour fixer la balance à un support,
● un ruban métrique gradué en centimètres (portée maximum : 250 cm) pour la mesure des tours,
● une canne toise graduée en centimètres (portée maximum : 100 cm) pour la mesure des largeurs, des hauteurs, des profondeurs et des longueurs,
● un marqueur pour distinguer les animaux antérieurement mesurés (marquage au niveau des cornes),
● un appareil photographique pour obtenir des clichés .
Traitement des données
Traitements préliminaires
Il arrive assez fréquemment que, dans une série d’observations, un ou plusieurs résultats paraissent aberrants ou anormaux (Dagnelie, 1986). Ainsi, les données récoltées ont été visualisées dans un modèle théorique (nuage des points). Par la suite, les individus qui paraissaient exagérément éloignés de la masse ont été éliminés. Ils ont représentés 4.265 % de l’effectif total (n = 422). Un effectif de 404 caprins a donc été retenu pour les analyses statistiques.
Analyses statistiques
L’étude de l’échantillon a d’abord été faite dans son ensemble, puis entre origines et enfin à l’intérieur des origines. Chaque fois, une analyse en statistique descriptive des observations (détermination des moyennes et déviations standards, des valeurs extrêmes, des coefficients de variation) et une étude de la corrélation entre les variables ont été effectuées. Les groupes d’individus à caractères similaires ont été déterminés à l’issue de l’Analyse en Composantes Principales (ACP). Une analyse de variance (entre les origines et entre les groupes obtenus) permet d’affirmer ou d’infirmer leurs différences .
La statistique descriptive et l’ACP ont été fait au moyen du logiciel XLSTAT.2008.6.0.3, tandis que l’étude de la corrélation et l’analyse de variance ont été fait au moyen du logiciel JMP 5.0.1.
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