Schema directeur de developpement minier

Le Gouvernement malgache est convaincu que le potentiel minier de Madagascar constitue un moteur capable d’entraîner le développement de l’économie du pays en harmonie avec la dimension environnementale. Actuellement, il entend mettre en œuvre une stratégie permettant d’accélérer le développement durable du secteur minier et de contribuer à la réduction de la pauvreté à Madagascar par le renforcement de la gouvernance et de la transparence de la gestion décentralisée des ressources minérales, en particulier concernant les activités minières artisanales et de petite envergure.

Le système environnemental de la partie Sud-Est de Madagascar 

Milieu physique

Localisation

La zone d’étude, objet du présent travail concerne les deux régions définies administrativement « Région de Vatovavy Fitovinany et Région d’Atsimo Atsinanana ».

Dans le cadre de cette étude, nous utilisons le terme « partie Sud-Est » ou tout simplement « Sud-Est » pour désigner l’ensemble de ces deux régions. Pour la pratique, nous retenons la dénomination « Région d’Atsimo Atsinanana » pour désigner la délimitation administrative des 5 districts : Farafangana, Vondrozo, Vangaindrano, Midongy Atsimo et Befotaka.

La partie Sud-Est de Madagascar s’étend géographiquement entre :
– 47°23 et 48°34 de longitude Est et 20°20 et 22°30 de latitude Sud, pour les régions de Manakara –Mananjary;
– 46°20 et 47°50 de longitude Est et 22°26 et 24°25 de latitude Sud, pour la région de Farafangana.

Sur le plan administratif, elle est limitée
– au Nord, par les Districts de Marolambo et Mahanoro,
– à l’Ouest, par les Districts de Fandriana, Ambositra, Ambohimahasoa, Fianarantsoa, Ambalavao et Ihosy
– à l’Est par l’Océan Indien,
– au Sud, par le District de Tolagnaro.

Selon l’inventaire des Districts (ancien Fivondronana) effectué par la Direction Générale du Plan, les deux régions « Vatovavy Fitovinany et Atsimo Atsinanana ont une superficie de 39.254 km².

Relief et hydrographie

La topographie du Sud-Est est caractérisée par un relief extrêmement accidenté. Ce relief est caractéristique de la côte Est malgache.

En général, trois ensembles de reliefs se succèdent d’Ouest à l’Est:
– la falaise constituée par des massifs montagneux située entre 500m et plus de 1000m d’altitude. Les pentes sont souvent très abruptes allant à plus de 60%.
– la zone des collines avec une altitude entre 50m et 500m. C’est une zone où la pression anthropique est plus forte. Ces collines à vallées profondes et étroites présentent un aspect arrondi et un sol dénudé par la pratique de tavy (cultures sur brûlis).
– La zone littorale qui s’étend sur une bande de 50km est caractérisée à l’Est par un relief littoral longeant le canal de Pangalana du Nord au Sud et formant des lagunes, des lacs, des plaines marécageuses et alluvionnaires.

Géologie et sol

Selon les chercheurs, la géologie du Sud-Est de Madagascar est principalement formée par trois grandes unités géologiques :
– un terrain sédimentaire d’une largeur de 500m à 5km et de faible altitude
– les coulées volcaniques du crétacé moyen d’une largeur de 20 à 40km et de moyenne altitude.
– Le socle précambrien couvre la plus grande superficie s’étendant sur plus de 80km de large et d’altitude élevée.

Les basses collines sont formées sur des roches diverses:
– socles cristallins: migmatite, gneiss, granite
– Roche éruptives : basalte crétacé, amphibolite
– Roche sédimentaire: grès grossiers de formation argilo-gréseuse ou argile bariolée.

Sol

Les sols du Sud-Est de la Grande Ile se sont développés sur des surfaces anciennes et s’étendent sur un socle cristallin d’âge précambrien. Les conditions climatiques de la région associées à la décomposition de la roche mère, ont donné une couche de sols ferralitiques rajeunis, mais très fragiles, riches en humus sous forêts, favorables à une mise en valeur plus ponctuée.

Les sols des hautes et moyennes collines sont ferralitiques, de minéraux érodés et dégradés. Toutefois, les caractéristiques du sol sont souvent associées à la végétation qu’il supporte. Les sols de pseudo-steppes à couvert graminéen ont de bonnes propriétés physiques. Ces sols ferralitiques sont des sols sablo-argileux et la couleur varie du jaune au rouge selon la teneur en oxyde de fer.

Les sols d’apports alluviaux et colluviaux de basses collines et de niveaux d’aplanissement côtiers présentent une texture très riche en sablo-argile. Les dunes et cordons littoraux s’étendent le long de la côte sur une largeur inférieure à 5 km et donnent des sols aux propriétés physiques médiocres.

Climat

Dans l’ensemble, la région du Sud-Est de Madagascar est toujours sous l’influence de l’anticyclone du Sud Est de l’Océan Indien. Ce vent animé d’un mouvement Est-Ouest (alizés) déverse son humidité sur les pentes orientales de la région. La majeure partie la région jouit d’un climat tropical chaud et humide, caractérisé par des précipitations élevées (pluviométrie supérieure à 1500mm) dont la majorité tombe pendant la saison chaude (novembre à avril). Ce climat enregistre une différence remarquable entre la falaise (moins arrosées) et la région côtière (plus arrosée). La région du Sud-Est se caractérise par un climat de type tropical perhumide à hiver chaud et été austral chaud. Seuls les Districts de Midongy et Befotaka jouissent d’un climat tropical d’altitude légèrement frais.

Malgré la persistance de la température et de la pluie durant toute l’année, il existe quand même une saison plus douce et plus sèche. En général, les mois les plus pluvieux se rencontrent en janvier et février. Les mois les moins pluvieux se trouvent en septembre et octobre. La saison sèche (mois écosecs) n’est pas très marquée car elle est atténuée par des précipitations qui se présentent sous forme d’averses ou de crachins (mai à octobre). Le nombre de jours de pluies par année varie entre 140 et 175.

Table des matières

INTRODUCTION
Chapitre 1 – Le système environnemental de la partie Sud-Est de Madagascar
1- Milieu physique
1.1- Localisation
1.2- Relief et hydrographie
1.3- Géologie et sol
1.4- Sol
1.5- Climat
2- Milieu environnemental
Les principales pressions sur les ressources forestières
3- Milieu socio-culturel
3.1- Population
3.2- Systèmes de production
3.3. Activités industrielles et artisanat
Chapitre 2 – Description de l’exploitation minière dans la partie Sud-Est
1- Situation générale
1.1. Les différents types de permis
1.2.- Les permissionnaires
1.3.- Les petits mineurs
2- Activités d’exploitation
2.1. Organisation d’exploitation
2.2. Modes d’exploitation
2.3. Méthodes d’exploitation
2.4. Méthodes de traitement
3- Le processus de sa gestion
3.1.- Les Institutions concernées par l’exploitation minière selon la législation
3.1.1- Ministère chargé des mines
3.1.2- Comité National des Mines
3.1.3- Ministère chargé des Eaux et Forêts et de l’Environnement
3.1.4- Ministère chargé de la Justice
3.1.5- Ministère chargé des Forces Armées et de la Gendarmerie
3.1.6- La population locale
3.1.7- Les opérateurs miniers
3.1.8- Le Trésor public
3.2.- Les textes législatifs et réglementaires en jeu
3.2.1- La constitution
3.2.2- Les Textes miniers
3.2.3- Les textes environnementaux
3.2.4- Les textes sur les aires protégées
3.2.5- Le Code de l’eau
3.2.6- Textes sur la décentralisation, textes fiscaux et réglementation domaniale
Chapitre 3. Perspectives de développement minier
1. La contribution du secteur minier au développement du Sud-Est
1.1. L’or
1.2. Les pierres précieuses
1.3. Les pierres fines
2. Gestion des ressources minérales
2.1. Gestion publique et renforcement de capacité des responsables
2.2. Planification et diagnostic participatif de la demande à la base
2.3. Amélioration de la fourniture des services publics à la base
3. Suivi, encadrement et formalisation des artisans miniers
4. Intégration de l’activité minière dans le développement de la région et bonne gouvernance de l’utilisation des ressources provenant du secteur minier
5. Contribution de la recette fiscale minière à l’économie du pays
Chapitre 4. Recommandations
Actions spécifiques à entreprendre
1. Sur les textes législatifs et réglementaires
2. Sur le modèle de structure de contrôle de la commercialisation
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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