Le système IDRAK apport théorique et conceptuel vers l’AWARENESS

LE SYSTÈME IDRAK : APPORT THÉORIQUE ET CONCEPTUEL VERS L’AWARENESS DANS LA COLLABORATION INTER-ORGANISATIONNELLE

Hypothèse et cadre pour améliorer l’awareness informationnelle dans la collaboration inter-organisations

Détermination de l’hypothèse

Nous avons constaté que le support d’awareness dans la collaboration inter-organisations pourra se faire dans plusieurs manières dans le travail coopératif assisté par ordinateur (TCAO). Pour cela, notre deuxième question de recherche a généré une série d’hypothèses selon les résultats d’étude empirique sur la première question de recherche. Ces résultats ont conclu à des problèmes et des obstacles d’awareness qui entravent les acteurs à atteindre leurs objectifs et actions interdépendantes et être efficient. Par exemple, parmi ces problèmes et leurs causes : le manque d’awareness sur les informations nécessaires pour les autres acteurs et le manque d’awareness sur le réseau d’acteurs et leurs rôles.

Ces problèmes entraînent que, même si les acteurs communiquent les informations, l’acteur récepteur peut recevoir des informations que l’émetteur estime pertinentes de lui envoyer, alors qu’il ne peut pas déterminer la pertinence et le moment approprié du besoin de l’information sans être conscient du contexte des autres activités (Dourish et Bellotti, 1992). Ce problème nous amène à effectuer la première hypothèse ; Hypothèse (I) : Vérifier la facilitation unilatérale de l’awareness dans les activités d’émission et de réception de données (cf. Figure 4-25), elle consiste à:  Imposer à l’acteur émetteur de renforcer son awareness sur le contexte des autres acteurs et leurs activités, afin que cet acteur émetteur leur communique opportunément la bonne information.  Supporter le récepteur pour renforcer l’awareness sur le contexte des autres et ce qu’ils ont fait et /ou ce qu’ils font, afin de demander l’information pertinente pour son activité auprès de l’émetteur potentiel.

Figure 4-1 facilitation unilatérale de l’awareness dans les activités d’émission et de réception Cependant, nous sommes amenés à critiquer et rejeter cette hypothèse à cause des arguments suivants: Argument 1 : il y a une multitude d’organisations et d’acteurs qui interviennent et qui sont impliqués dans la réponse à la crise. Ce qu’il fait qu’un acteur ne peut pas porter attention et être 91 conscient des contextes de tous les acteurs, pour qu’il puisse fournir opportunément l’information qui lui est appropriée. Cela fait que l’acteur paye le coût pour atteindre l’awareness sur le contexte des activités des autres qui ne leurs portent pas un intérêt pour sa propre activité (Dourish and Bellotti, 1992). Argument 2 : il y a une surcharge de travail au niveau tactique (PC) et une pression du temps pour remonter les informations, ce qu’il fait que les acteurs peuvent payer un coût supplémentaire pour transmettre l’information aux autres acteurs –même si cela fait partie de leur travail. Argument 3 : s’appuyer seulement sur cette piste de facilitation unilatérale de l’awareness dans les activités d’émission et de réception de données impliquera davantage la perturbation des acteurs dans leurs activités.

On constate que cette hypothèse, qui s’appuiera sur l’affichage de son contexte et le suivi des autres contextes – qui sont des aspects complémentaires des pratiques coordinatives appelés awareness mutuelle ou awareness périphérique (Schmidt, 2002) – mène à développer la faculté d’interaction entre les différents acteurs afin de demander et /ou de fournir des informations nécessaires. Sauf que cela est difficile dans notre cadre de recherche ; les acteurs ne peuvent pas s’appuyer seulement sur l’interaction à 100% à cause des arguments mentionnés précédemment, et en prenant en compte les caractéristiques de crises comme le stress et la contrainte du temps qui ajoute de la pression aux différents acteurs.

Toutes ces argumentations nous amènent à une deuxième hypothèse qui selon nous prend mieux en compte les causes profondes des problèmes d’awareness informationnelle. Hypothèse (II) : Elle consiste à une contribution conceptuelle de système d’information et de communication qui supporte l’awareness dans la collaboration inter-organisations dans la gestion de crise. Son principe consiste à faciliter l’interaction entre les différents acteurs dans les différents niveaux et spécifiquement au niveau opérationnel (terrain) ainsi que de distribuer les informations nécessaires aux bons acteurs et ce, au bon moment pour leur permettre de réaliser leurs activités au niveau opérationnel et prendre les décisions aux niveaux tactique et stratégique (cf. Figure 4-25). La distribution de l’information concerne les informations dans le socle commun qui sont liées aux activités interdépendantes. Cette contribution consiste aussi à aider les 92 acteurs à appréhender les événements imprévus. Nous présentons dans la section suivante (cf. 4.2) les implications qui doivent être prises en compte dans un tel système. Figure 4-2 L’awareness aux différents niveaux dans l’approche IDRAK 

Le cadre IDRAK et ses implications

Dans le framework IDRAK que nous proposons pour améliorer l’awareness dans la collaboration inter-organisations dans la gestion de crise (cf.Figure 4-25), nous soulignons des implications spécifiques que nous avons déterminées dans cette étude et qui doivent être prises en compte dans la conception des systèmes. Ces implications visent à diriger la bonne information au bon acteur selon son besoin, à accéder aux informations partageables instantanément et à permettre une interaction et articulation inter-acteur à travers la création des réseaux de communication synchrone et asynchrone. Cette proposition va aider les acteurs à percevoir les informations nécessaires liées aux activités interdépendantes puisqu’elle s’appuie sur une validation avec les acteurs sur les critères d’une communication effective et d’une évaluation avec eux. 

Figure 4-3 Le cadre général IDRAK pour supporter l’awareness dans la collaboration interorganisationnelle La distribution d’informations, identifiée dans le socle commun, sera basée sur  Le modèle d’interdépendance entre les actions et les activités,  Le réseau d’acteur  Les éléments contexte de l’acteur récepteur issus du modèle du réseau d’acteur et  L’organisation des informations (messages) avec les métadonnées : le rôle d’acteur, le type d’information, le titre, le degré d’urgence du message et spécifiquement avec le nom d’action. Nous présentons ci-dessous en détail ces implications.

Le modèle d’interdépendance des actions et des activités

Dans l’étude empirique du chapitre précédent, nous avons étudié plusieurs cas d’accident lourd et de crise. Nous constatons que chaque organisation a ses objectifs et priorités, mais que néanmoins, il y a des activités communes entre les différentes organisations. En d’autres termes, les différentes activités et actions des différents acteurs sont interdépendantes en interorganisationnel. Nous remarquons qu’il y a des problèmes d’acheminement et de disponibilité de certaines informations, mis à part les évènements qui sont imprévus au cours d’une crise –« suraccident », obstacle ou conjonction imprévus, etc.

Il s’agit bien des informations liées aux activités interdépendantes – par exemple les informations sur la sécurité du site ; périmètre d’exclusion, les informations sur les victimes et leurs reconnaissance, les informations sur l’acheminement des victimes, la voie d’évacuation, les victimes évacuées etc. Nous proposons donc d’identifier le modèle d’interdépendance des activités et identifier les informations dans le socle commun qui sont nécessaires et partageable avec au moins une organisation. Cela pourra être effectué à travers l’étude de plusieurs situations et cas de crise qui ont eu déjà lieu. Selon la théorie de l’activité (Nardi, 1996), l’unité d’analyse de la collaboration est l’activité, une activité est composée d’un sujet qui est la personne ou le groupe intentionnellement engagé à faire cette activité, de l’objet qui est l’objectif et l’activité qui spécifie une façon particulière de faire quelque chose.

L’activité peut être une opération de base ou une action complexe qui doit être décomposée en sous actions. Dans le modèle d’interdépendance que l’on va utiliser dans ce contexte (cf. Figure 4-4), nous avons considéré quatre éléments: les niveaux des activités et actions, les interdépendances et les informations produites (output) et/ou consommées par ces actions. Pour l’objet, nous avons simplifié ceci en considérant que l’objectif est toujours d’exécuter l’action dont on est intentionnellement engagé. Nous avons supposé que les contraintes temporelles dans ce travail sont vérifiées entre les actions productrices et consommatrices.

Le niveau des activités

Le modèle d’interdépendance doit prendre en considération les activités, qui peuvent être considérées dans n’importe quel type de gestion de crise. Par exemple: la reconnaissance des victimes, la sécurité, l’évacuation, le traitement PMA, la décontamination et autres. Dans chaque activité, on peut trouver des actions qui sont dynamiques, qui peuvent être modifiées, ajoutées et/ou supprimées. Pour faciliter la projection sur la théorie d’activité (Nardi, 1996), nous avons considéré une activité, l’ensemble des actions effectuées par des acteurs humains d’au moins une seule organisation – service médical d’urgence et/ou sapeurs-pompiers et/ou police etc.- lors de la réponse à la crise dans le monde réel.

Dans la même activité, on peut trouver l’implication de plusieurs et différents acteurs qui sont intentionnellement engagés à faire cette activité (sujets que l’on a présentés avec les codes couleurs des différents métiers). Par exemple, dans la reconnaissance de victime, on trouve: 96 – des actions propres aux pompiers; par exemple, le ramassage vers PMA19 . – celles propres aux SAMU, par exemple soin des victimes – et des actions communes entre les deux, par exemple : l’identification du nombre de victimes ainsi que la sévérité des victimes etc.

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