INCIDENCE DE LA GRANULOMETRIE SUR LES FLUX ET LES COUTS D’EXPLOITATION
CALCUL DES PARAMETRES ECONOMIQUES.
LES COUTS DE PRODUCTION
. La méthode de calcul des coûts de production est basée sur l’utilisation de coût unitaire par unité d’œuvre. Ces coûts unitaires sont en général calculés annuellement par les entreprises, ces données étant malheureusement considérées par les entreprises participantes au projet européen Blast-Control comme confidentielles. Aussi nous avons dû utiliser des coûts de production approximatifs, probablement surestimés mais globalement assez proches dans leur proportionnalité. La table des coûts unitaires est présentée en annexe. Connaissant les unités d’œuvres, les coûts unitaires et les volumes traitées pour chaque opération, qui ne sont pas nécessairement identiques, il est maintenant possible de calculer pour chaque opération, pour chaque tir, les coûts de production en Euro/tonne par la formule suivante: Σi (UOi * CUi) / Σi (VTi) * densité UOi = nombre d’unité d’œuvre, CUi = Coût unitaire, VTi = Volume traité. La densité sera choisie égale à 2,7. Pour le transport, les tonnages théoriques constructeurs seront utilisés. Pour une même opération, l’indice i correspondant aux différentes natures d’unité d’œuvre possible par exemple type de camion, type d’explosif … Dans le cas de la foration et du minage on utilise directement le volume du tir.
CALCUL DES FLUX MOYENS
La méthode de calcul des flux moyens est directement réalisée à partir des unités d’œuvre et des volumes traités. Etant donné le mode de calcul des unités d’œuvres pour la foration et le minage (voir chapitre 1) il n’y aura pas de flux calculé pour ces opérations. La formule pour le Chargement, le transport ou le concassage primaire sera la suivante: Σi (VTi) / Σi (UOi) On voit bien apparaître un biais dans ce calcul. En effet, si, par exemple, on travaille avec un échelon de transport dépareillé, comment « additionner » les heures de chaque type de camion ? Nous nous intéresserons donc, de manière prépondérante, au flux de chargement, à charge pour nous de décrire le plus précisément possible l’organisation du cycle Chargement + Transport + Concassage primaire. Cela, par ailleurs, nous permettra de comprendre son influence sur les rendements de production.
LA VALEUR D’UN STOCK ET LA VALEUR AJOUTEE
Si l’on prend l’exemple de la carrière ALZO, celle ci génère environ 30 % de 0-31,5 mm pour lesquels elle ne peut trouver de débouché commercial. C’est donc une perte d’exploitation importante car il faut bien transporter, stocker … ces matériaux. Mais c’est aussi une perte très significative dans le sens de la gestion de la ressource, qu’une portion du gisement, rare dans le cas présent, soit irrémédiablement perdue. On ne peut donc pas raisonner uniquement en terme de coût de production pour qualifier les performances économiques. Une augmentation des coûts, si elle entraîne une diminution des quantités de stériles produits peut s’avérer tout à fait bénéfique à long terme sur la valorisation du gisement. Il est donc important, tout au long du cycle de production, de quantifier les coûts mais aussi la qualité de la valorisation du gisement. Dans le cas de la carrière ALZO, fournisseur pour la production de chaux, le fuseau granulométrique d’entrée dans les fours est 31,5-100 mm. Le 0-31,5 mm est le stérile, le > 100m est utilisé pour la production de granulat. On peut donc considérer que la taille d’un fragment détermine sa valeur. Dans le cas d’un problème minier, on utiliserait plutôt la teneur en minerai. Chaque transformation du matériau va permettre de déterminer un gain plus ou moins important dans la valorisation du gisement. Pour une carrière de ce type on peut considérer quatre états du matériau : le gisement en place; le matériau après abattage à l’explosif; le matériau trié, chargé dans le tombereau et transporté jusqu’au concasseur primaire; le matériau concassé et trié en trois catégories, 0-31,5 + 31,5-100 + 100-400 mm. Dans la mesure où notre approche est tir par tir, nous devrions déterminer quatre valeurs du matériau en cours de traitement pour chaque tir. Pour simplifier la démarche nous allons considérer la valeur du stock avant et après chaque sous-groupe d’opération. 53 Valeur 0 [Gisement] << Foration + Minage Valeur 1 [Stock abattu] << Chargement + Transport + Concassage primaire Valeur 2 [Stock concassé] Comme la granulométrie n’est pas toujours disponible au cours du cycle de production, nous serons amenés à effectuer quelques simplifications. Une fonction Vi (Φ) sera proposé en fonction de la position du fragment dans le cycle de production et du diamètre du fragment. i sera la position dans le cycle de production, Φ le diamètre du fragment (voir Annexe). La valeur ajoutée sera calculée pour une opération ou un sous-groupe d’opérations par la différence de la valeur du stock de matériau avant et après l’opération ou le sous-groupe d’opération. La valeur ajoutée pour la foration et le minage sera donc : VA1= SΦ G1(Φ) ∗ V1(Φ) dΦ − SΦ G0(Φ) ∗ V0(Φ) dΦ Valeur du stock abattu – Valeur du gisement. Pour le chargement, le transport et le concassage primaire, elle sera : VA2= SΦ G2(Φ) ∗ V2(Φ) dΦ − SΦ G1(Φ) ∗ V1(Φ) dΦ Valeur du stock concassé – Valeur du stock abattu. G0(Φ), G1(Φ) et G2(Φ) densités des différentes granulométries (courbes granulométriques en fréquence). V0(Φ), V1(Φ) et V2(Φ) valeurs du matériau en fonction du diamètre du fragment et de la position dans le cycle de production.