Etude de faisabilité d’un plan d’aménagement

Milieu humain

Historique du village

Le village de Kirindy a été créé vers l’année 1982 par quelques immigrants d’Androy (partie Sud de Madagascar). Faisant partie d’une tribu nomade et pratiquante de grands défrichements, les habitants de Kirindy se sont mis à pratiquer le premier défrichement pour pouvoir disposer de terrains de culture et de terrains pour la construction de leurs habitations, et l’on a ensuite étendu vers la périphérie. Puis au fil des temps, quelques familles venant du Fokontany de Beroboka, du Fokontany d’Ankaraobato (communedeBemanonga)et aussi del’Androy sont venues grossir lesrangs.
De 1982 à 1986, une surface de 5 ha avait été défrichée, en 1988 une surface de 10ha; et autotal, en 2003 une surface de 612 ha (DURELL,2003).(Cf.Annexe13)

Aspectssocio-économiques

Ressources forestières

Dans la région, près de la moitié de besoins annuels de la population est couvert par les ressources naturelles. Ces dernières prennent même une importance vitale en période de soudure. Les ressources forestières jouent un rôle très important dans la société, et la vie de la population locale dépend en grande partie de la forêt et de ses produits. Les ressources forestières sont de divers types et leurs utilisations très variées:

Activités agricoles et autres

cultures

Les paysans de Kirindy ne pratiquent que deux types de cultures : la culture d’arachide et celle maïs. Les « hatsake » sont cultivés de maïs et/ou d’arachides pendant 2 à 3 ans avant d’être laissés en friche ou « monka ». Pour le moment, les monka ne sont pas encore remises en cultures, et sont recouverts d’herbes et des avane. Ceci s’explique par le fait que la majorité de la population sont des Antandroy qui maîtrisent bien la culture de l’arachide et aussi parce que le sol de type ferralitique s’adapte bien à ces deux types de cultures.La culture du manioc n’est pas très importante dans le village parce que la nature du sol ne convient pas.

la chasse

Dans le village, la chasse n’est pas très importante ; seules quelques familles pratiquent la chasse au sanglier dans le but de protéger les champs de cultures et la chasse aux tenrecs.

la pêche

Le village de Kirindy se trouve loin de la mer, aucune activité pêche n’y est pratiquée. Pendant la saison des pluies, les villageois pêchent dans la rivière de Tomitsy. Les poissons pêchés sont alors vendus dans le village même ou dans les villages voisins, ou aussi sont consommés par la famille.

infrastructures de base

Le village ne dispose d’aucunes infrastructures de base : centre de santé, pharmacie, école,église,bureau administratif,greniers, marché,épicerie….
Il faut mentionner que pour les soins de santé c’est le poste sanitaire sis à Marofandilia qui doit satisfaire aux besoins des cinq secteurs villageois voisins : Kirindy, Ampataka, Beroboka, Marofandilia et Ankaraobato. Il s’agit d’un centre de santé de base niveau I (CSBI) géré par un médecin généraliste diplômé d’état et son épouse comme aide soignante. Ce centre de santé ne concerne que les soins en médecine générale. Les villageois se déplacent à Morondava pour lesautres soins (dentisterie,hospitalisation,…).
Le fait que village se trouve près de la Route Nationale N°8A favorise l’échange avec les villages environnants et la ville de Morondava. Les moyens de communication utilisés sont les charrettes.

Les revenus du village

agriculture 

La culture de l’arachide est la seule culture la plus rentable et bénéfique pour les paysans : en 2004, le rendement était d’environ 0,25 à 0,30 tonnes d’arachides non décortiqués par ha.
Toutefois, on note par rapport aux années précédentes une baisse de la production (0,40 à 0,45 tonnes/ha). Si les années précédentes, le prix au producteurs était de 300 ariary le Kilo d’arachidenon décortiquée,il a augmenté en 2004 de 20% par kilos(soit360 ariaryle Kilo)

Les problématiques du village et leurs impacts sur le milieu

Après avoir passé en revue toutes les problématiques du village, nous essaierons de dresser les différents arbres des problèmes qui permettront de mieux les visualiser et d’en montrer les causes et les conséquences.
Le village de Kirindy présente des problèmes majeurs qui constituent des facteurs de blocage pour son développement.

les problèmes associés aux facteurs physiques

l’eau : l’alimentation en eau est encore insuffisante. Ceci bloque toute activité agricole qui en dépend : la riziculture, les cultures maraîchères, les petits élevages comme les canards, élevage porcin, la pêche… . L’insuffisance en eau potable a aussi des conséquences sur l’état de santé de la population : l’hygiène quotidienne est négligée, les maladies contagieuses risquent de se propager facilement et rapidement…
2- le climat : le climat chaud et sec de région limite le choix de cultures pouvant être menées dans la région. Actuellement, ce sont seulement la culture de maïs et celle d’arachide qui s’y adaptent bien. Certains paysans essaient de cultiver des arbres fruitiers dans le village mais réussissent difficilement.
3-le caractère ferralitique du sol est aussi un des facteurs de blocage à la pratique de types de cultures autres que celles de maïs et de l’arachide.

les problèmes associés aux facteurs humains 

1- la scolarisation : l’inexistence d’école dans le village oblige les parents à ne pas scolariser leurs enfants. L’école le plus proche est celle de Beroboka situé à 12 Km au nord du village de Kirindy.
2- la santé : les maladies les plus répandues dans le village sont la diarrhée et le paludisme.
Les villageoisde Kirindy sont obligés de se déplacer à Marofandilia(à12 Kmau sud du village de Kirindy) pour se soigner. En conséquence, les gens utilisent d’abord les plantes médicinales, ils ne partent pour Marofandilia que si l’état de santé ne s’améliore pas ou que si lamaladiesoitgrave. Etalors le risque de mortalitésurtoutinfantile est important.
3- la pauvreté : Comme leur pouvoir d’achat est très faible, les paysans de Kirindy pratiquent le trocet utilisent les produits agricoles comme monnaie d’échange. Par exemple,ils échangent 50 Kg d’arachides décortiquées contre 25 Kg de riz. L’aliment de base des villageois est le riz, mais pendant la période de soudure, leur alimentation se porte alors sur du maïs préparé avec de l’arachide pilée,des oviala et des tavolo.
4- le défrichement occasionne des importants dégâts sur la forêt : perte de biodiversité, déboisement important, risque d’érosion. Les terrains défrichées ou hatsake sont cultivés de maïs et/ou associés à l’arachide. Ces terrains seront délaissés après 2 à 3 ans de cultures, et deviennent des monka ou friches. On ne peut cultiver sur les monka que lorsqu’ils seront régénérés. Il faut dix années en moyenne (DURELL) pour que les monka se régénèrent. Les travaux de terrains sur les hatsake sont faciles parce que, les terres sont maniables et fertiles.
Ce qui est le contraire sur les monka, qui exige des matériels agricoles moderne comme les charrues et des matières fertilisantes (compost, engrais….). Alors, les paysans continuent de défricher des autres parcelles de forêts puisque les hatsaka deviennent stériles au bout de deux à trois ans et que les monkane peuvent être défrichées qu’au bout de dix ans environ.
5- la croissance démographique : cette croissance démographique rend plus difficile la limitation du défrichement et la protection de la forêt. Le nombre de population augmente d’année en année et cela implique la nécessité de défricher encore plus de terre pour produire un peu plus afin de nourrir des bouches supplémentaires. Donc la pression sur la forêt augmente encore plus, que ce soit au niveau de la création de nouveau hatsaka ou que ce soit l’exploitation de la forêt pour le bois de chauffe et de construction.

les problèmes administratifs 

1- le rattachement administratif du village de Kirindy : Nous avons vu que Kirindy est rattaché à lacommune de Bemanonga.Or, Bemanonga est très éloigné du village alors que la commune de Beroboka-Nord en est très proche. De ce fait, une partie des paysans souhaitent être inscrits dans la commune de Beroboka et une autre dans celle de Bemanonga. Ceux de Beroboka provenaient de Berobokamême et ne voudraient plus changer de commune d’affiliation. Quant à ceux de Bemanonga, qui sont les premiers migrants provenant de l’Androy savaient déjà que Kirindy devrait normalement appartenir à Bemanonga. Alors, ils ne voudraient pas non plus quitterleur soi-disantcommuned’origine.Il vientdu faitqu’en1945, pendant la période coloniale (Mairie de Bemanonga), Kirindy avait été rattachée à la communeruraledeBemanonga selon ladivision administrativefaitepar les colons.
Cette discordance entraîne un problème de rattachement communal qui se pose au village.Ce problème explique la raison du fait que les deux communes ne disposent pas de statistique officielle.et que le Maire de Bemanonga affirme que Kirindy ne sera jamais un fokontany tant que tous ses habitants ne s’inscrivent auprès d’une commune.
2- la limite du village : le village est matérialisé par les limites des surfaces défrichées. Des levées topographiques faites par DURELL montrent que le village possède une superficie de 612 ha (annexes 12 : carte N°5). Par analogie, cette superficie correspond à la superficie totale défrichée. Cette surface risque de s’étendre de jour en jour si aucune mesure n’est prise vis à vis de l’enregistrement de la limite actuelle au niveau des autorités compétents (service topographique, CIRDOMA) de Morondava. Actuellement, aucune information du village de Kirindy (limite du territoire, évolution du défrichement, statistique de la population, …) n’est enregistréeselon les premiersresponsables de laCIRDOMA de Morondava.

construire des infrastructures de base : école,centre de santé

Actuellement, les villageois de Kirindy se soignent auprès du centre de santé de base à Marofandilia. Certains ne souhaitent plus y aller par le fait que Marofandilia se trouve à 12 Km du village. Nous proposons alors d’installer une petite pharmacie communautaire dans le village avec une formation d’une responsable pour éviter le problème d’approvisionnement en médicaments, et pour limiter l’aggravation des maladies voire la mort. Aussi, la valorisation des plantesmédicinalesest importante pour compléter la pharmacie.
b- il est nécessaire qu’un village ou un fokontany possède une école afin que les villageois puissent se développer intellectuellement et comprendre au moins les lettres usuelles.

aménager le milieu d’habitation 

Le but est d’assurer la bonne santé de la famille en s’assurant d’un environnement sain et stable.
a- assurer etaméliorerla potabilitéde l’eau
– utiliserdes moyensd’épurationd’eau des puitscommele Sûre eau
– instaurerune politiqued’entretienrégulierdes puits par lesutilisateurs
– former les femmes à bien conserver l’eau dans des récipients bien fermés pour éviter les contaminationsdes parasitesetdes microbes.
b- améliorer lapropretéde l’habitationet lesalentours
– sensibiliser la population surtout des femmes à bien entretenir la maison et les alentours pour éloignerd es maladies diverses.
-sensibiliser la population à construire des fossesperduesa fin d’éviter l’éparpillement des vecteurs des maladiescontagieuses.
– former la populationà bien séparer les maisons des hommes et les cages des animaux :
3- multiplierles points d’eaux : les puits
L’objectif est de mettre à la disposition de l’usager (agriculteur, paysans, villageois) l’eau nécessaire pour leurs besoins où et quand elle est nécessaire. Une prise en eau peut être une prise en rivière (mais ceci paraît difficile pour le village de Kirindy), et de multiplier le nombre des puits à chaque coindu village.

perceptionpaysanne de l’aménagement

Puisque les paysans sont les premiers bénéficiaires du plan d’aménagement à établir, il est donc préférable de savoir ce qu’ils pensent de l’aménagement. Pour les paysans,l’aménagement n’est qu’une simple utilisation des ressources. C’est le principe et la façon de les exploiter dans l’immédiat sans penser aux conséquences et aux influences pour les générations futures.
Pour eux, il n’y a pas de moment propice pour le faire. « L’aménagement peut se faire quand on veut le faire et quand les besoins y obligent ». Il n’y a aucune notion de temps.
Une planification de toutes les activités qu’ils veulent faire pratiquer n’est pas nécessaire pour eux. La priorisation des activités dépend des besoins immédiats, la notion de long terme est inexistante. Pour les villageois, il n’y a pas de moment propice pour faire l’aménagement.La planification de toutes les activités n’est pas nécessaire, mais ils ne refusent non plus qu’on leur donne une formation sur la planification des activités

Réalisation du plan d’aménagement

La réalisation du plan d’aménagement que nous avons proposé se fait par étape.

Rassemblement des fonds

Ainsi, la priorité des actions à entre prendre est le rassemblement des fonds
 L’amélioration des techniques culturales et l’amélioration des terrains de cultures devront être procédées en premier lieu, afin d’obtenir des rendements pouvant engendrer les bénéfices nécessaires.Donc, il est nécessaire :
– d’avoir un appui en fournissant aux paysans des moyens de cultures modernes (charrues,bêches, engrais…)pour pouvoir cultiversur les monka.
– de procéder à la formation des paysans à bien entretenir les hatsake par l’utilisation du compost et de la jachère améliorée.
 Puis, il faut chercher des circuits économiques pour l’évacuation des produits agricoles en organisant des marchés communautaires qui devront être assurés par l’association villageoise. Et il suffit de former les paysans : comment y procéder, comment fixer le jour de marché,qui vaentretenir les marchés,qui peuvent participer….
 Enfin, la création d’emplois aux femmes et aux hommes peuvent engendrer aussi des bénéficessupplémentaires : lavannerie,la menuiserie,coupe de feuille de B.nobilis….

réalisation des autres activités 

Une partie des bénéfices obtenue peut servir alors des fonds de départ pour les autres activités : installation des greniers, des puits, d’une petite pharmacie, d’une école, achats des outils agricoles,… Pour minimiser les dépenses à engager, plusieurs matériels pourraient être fournis par la forêt (Cf paragraphe. les ressources forestières- Partie I), ou demandésauprès des bailleurs.
 Constructiondes infrastructuressociales :
– L’installation d’une école, d’une petite pharmacie, des puits supplémentaires est réalisable, à condition que les villageois aient la volonté de s’associer pour les construire.
La cohésion sociale réelle au village favorise cette mise en place. Un appui financier -alloué par l’Etat ou par des organismes en relation avec le village [ONG Fanamby (Cf. présentation en annexe 1), DURELL] ou par des bailleurs pour assurer : l’équipement scolaire, l’approvisionnement en médicaments, les matériels utiles pour l’installation des puitss’avèrenécessaire.
– Les bénéfices obtenus par les autres activités (marchés, emplois supplémentaires, cotisations annuelles par membre de l’association TMD, le dina…) peuvent s’additionner pour la construction.
 Fonctionnementdes services scolairesetde lapetitepharmacie
– Ecole : pour avoir un bon fonctionnement du service scolaire, l’incitation des associations des parents à verser une cotisation peut remédier au problème de fournitures scolaires. Le versement sera fait au début de la commercialisation de produits. On peut envisager aussi de payer des instituteurs avec ces cotisations et avec une partie des bénéfices résultants de leurs activités mais surtout avec un appui de la commune de rattachement.

Table des matières

REMERCIEMENTS
MEMBRES DU JURY
SIGLES ET ACRONYMES
GLOSSAIRE
INTRODUCTION
PARTIE I : Méthodologie-Présentation du milieu d’étude- Problématiques
I- Méthodologie
II- Présentation du milieu d’étude
III- Problématiques du village de Kirindy
PARTIE II : le plan d’aménagement
I- Le plan d’aménagement
II- Objectif spécifique 1 : améliorer les conditions de base de la viedes villageois
III- Objectif spécifique 2 : améliorer les rendements agricoles du village
IV- Les mesures d’accompagnement
PARTIE III : Discussions
I- Etude de faisabilité du plan d’aménagement
A- Bilans des atouts et blocage de l’aménagement
B- Perceptionpaysanne de l’aménagement
C- Réalisation du plan d’aménagement
II- Les indicateurs adaptés à la structure locale
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

projet fin d'etude

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