GE OM ETRIE ET PE TROG RAPHIE DE S ROCHES M E TASOMA TIQUE S
Géométrie des roches métasomatigues
Dans les serpentinifes encaissantes des massifs granitiques de Campo Formoso et Carnarba, il est possible d’observer des phlogopitites, minéralisées en émeraude, molybdénite et plus rarement scheelite, phénacite, alexandrite (chrysobéryl chromifère). Les phlogopitites se présentent en filons faisant partie d’un système de zones complexe, dans lequel un certain nombre de zones métasomatiques à minéralogie variée se situent en position intermédiaire entre les phlogopitites (zones internes 4A et 4B) et les serpentinites (zone externe 1) (cf. infra) : un tel ensemble de zones est généralement désigné sous le nom de colonne métasomatique (Korzhinskii, 1 965, 1 970). Les zones phlogopitiques se développent soit en veines dans les serpentinites (souvent en liaison avec une fracture ou une schistosité préexistantes) soit aux contacts quartzite-serpentinite ou granite-serpentinite. La colonne métasomatique est le plus souvent organisée autour d’une veine aplopegmatitique métasomatisée (cf. infra) .
Garjmpos de Carnaiba
Aprés la découverte de Carnarba et les données préliminaires structurales et génétiques (Griffon, 1 967), une meilleure connaissance g,éologique est acquise grâce aux travaux de Santana et al. (1 980 et 1 981 ), Moreira et Santana ( 1 982), Couto et Almeida ( 1 982), Rudowski et al. (1 987) et Giuliani et Couto (1988). Les garimpos de Carnarba sont divisés en deux districts (Fig. V.1 ) : – Carnafba de Cima, situé à une altitude moyenne de 1 000 m, regroupe les garimpos de Trecho Velho, Trecho Novo, Bica et Cabra qui dominent le granite situé dans la vallée. – Carnafba de Baixo regroupe les garimpos de Bode, Gaviao, Lagarta, Formigua, Mar6ta et BratJlia. Les zones métasomatiques phlogopitiques développées aux dépens des serpentinites se situent dans différents contextes géologiques, par rapport au granite (Fig. V.1 et V.2) : 1) dans les serpentinites en « roof pendant » au sein du granite (garimpos de Bode, Lagarto et Gaviâo) . 2) dans les serpentinites au contact du socle gneissique (garimpos de Braulia, Mar6ta et Formigua). j 3)dans les serpentinites intercalées avec les quartzites du groupe Jacobina, dans l’encaissant du granite (garimpos de Trecho Velho et Trecho Novo). Modifié de Moreira et Santana ( 1982) 0 1 œ 5 • 2 6 � 3 .� 7 (/ 8 » � 4 � 9 Figure Y,l. ; carte géologique de la région de Carnaiba. 1 : gneiss et migmatites archéens; 2 ; serpentinites; 3 et 4 ; couverture métasédimentaire de la serra de Jacobina; 5 : granite de Carnaiba; 6 : sédiments détritiques de la surface Velhas (tertiaire); 7 : garimpos; 8 : piste d’accès à Carnaiba; 9 ; failles. Moreira et Santana (1 982) et Couto et Almeida (1 982) différencient du point de vue géométrique les veines de phlogopitites de contact (quartzite-serpentinite, auxquelles j’ai rattaché les veines de contact granite-serpentinite) et les veines de fracture, respectivement appelées veios de esteira et frinchas par les garimpeiros. V,l ,1.1 ,1 , District de Carnafba de Baixo : + Garimpo de BraÛlia ; » s’agit de la seule exploitation en carrière de la région : on y observe une unité supérieure constituée de quartzites et de micaschistes, chevauchant une unité inférieure constituée de serpelltinites (Fig. V.2b), La partie supérieure de l’unité de serpentinites en contact avec les 158 quartzites est de couleur vert-pistache, très schistosée, présente des microplissements disharmoniques au contact de l’unité chevauchante et inclut des boudins métriques de serpentinite grise d’aspect massif. Les serpentinites vertes schistosées surmontent des serpentinites grise d’aspect massif de même nature que celle qu’on peut observer dans les boudins; le contact est souligné par un niveau discontinu et le plus souvent lenticulaire de talc blanc : cette structuration suggère que la serpentinite schistosée et le talc constituent une semelle de décollement à la faveur de laquelle l’unité de quartzites-micaschistes chevauche les serpentinites. Une veine riche en tourmaline, verticale et de direction N1 20, de part et d’autre de laquelle se distribue symétriquement un ensemble de zones phlogopitiques emboitées, recoupe l’ensemble de la serpentinite et de la semelle de décollement sus-jacente (Fig. V.2b) : l’observation de cette colonne métasomatique à l’affleurement m’a permis de caractériser le système de zones primaires (cf. V.1 .2), zonation qui a été confirmée dans d’autres cas. En outre, un filon de phlogopitites se situe le long’ du contact de chevauchement (Fig. V.2b).