Formats symboliques de données musicales

Formats symboliques de données musicales

La musique se transmet principalement de deux manières  par le son ou par l’écriture (pour une revue des sources de données musicales et de leur historique, voir par exemple Vatolkin, 2013, section 2.1.2). Si l’on compare cela à la linguistique, le son représente la parole ; et l’écriture, le texte qui retranscrit cette parole. Concernant le son, des fichiers audio sont utilisés (voir par exemple Kriesel, 2013, section 2.2). Dans le cas de l’écriture, ce qui nous intéresse ici, on utilise le plus souvent des partitions (section 7.1). Cependant, pour traiter les partitions avec un ordinateur, il faudra les numériser et leur donner un aspect « textuel ». Ceci est à peu près équivalent à utiliser, pour l’analyse textuelle, un fichier en format .txt et non un .pdf. On parlera alors de partitions numériques (digital scores) ou de formats symboliques (symbolic formats) 1 . Pour rappel, les données musicales symboliques sont définies comme « La description détaillée de toutes les informations nécessaires à l’affichage (ou gravure) précis d’une partition. » (Faget, 2011, p. 12). Un format symbolique très connu pour la musique est le MIDI qui, de plus, produit du son (section 7.2). Bien que ce ne soit pas fait dans ce travail, il est possible d’extraire l’information d’un fichier MIDI pour pouvoir l’analyser de manière « textuelle ». Cependant, il existe aussi d’autres formats qui reproduisent les partitions sous forme de texte et qui sont souvent accompagnés de logiciels permettant de transformer des fichiers MIDI dans ce format et inversément. Parmi les nombreux formats existants, uniquement trois seront présentés dans ce qui suit (section 7.3) : Melisma, ABC et Humdrum.

Partitions

C ♯ 4 ♩ ♩♩♩ ♩ ♩ Do « serrure » ♩♩ Chiffrage 4 Armature Adagio (♩= 60 ) Tempo Figure 7.1 – Principales informations transmises par une partition. Les principales informations transmises par une partition (figure 7.1) sont : 1. Il faut éviter de parler de formats numériques, car ces derniers incluent aussi les fichiers audio. 99 Formats symboliques de données musicales — les informations générales, telles que le titre, le nom du compositeur, etc. ; — le tempo, indiqué par un mot ou un groupe des mots, comme par exemple lento, adagio, allegretto, presto ou andante non troppo e con molta espressione ; ou indiqué par une pulsation pas minute pour une durée ou une valeur de note donnée ; — les instruments, lorsque la partition concerne plusieurs instruments ; — l’armure ou l’armature, qui est l’ensemble d’altérations indiquant la tonalité du morceau de musique ; — le chiffrage ou la mesure, qui donne une information sur la rythmique ; — les répétitions ; — les notes, et en particulier : — leur hauteur (do (C en anglais), ré (D), …, la (A) et si (B), et au milieu d’un clavier de piano, le do « serrure ») et — leur durée ou leur valeur (croche (
), noire (♩), blanche ( ), ronde (), etc.) ; — les silences ; — les nuances (ppp, pp, p, mp, mf, f, ff, fff, crescendo, diminuendo, appassionato, pesante, etc.) ; — etc. Deux extraits de partitions, qui seront utilisés pour les exemples concernant les formats symboliques dans la suite de ce chapitre, sont présentés dans les figures 7.2 et 7.3. MINUETTO Allegretto 2 3 4 5 6 7 4 3 4 3 p Figure 7.2 – Extrait de la « sonate pour piano n˚1 en fa mineur, op. 2 n˚1, 3ème mouvement » de Beethoven. Figure 7.3 – Extrait de « Für Elise » de Beethoven, en Angleterre [sic], résultant du code au format ABC de la figure 7.7. Source : http://abcnotation.com/getResource/downloads/ image/fur-elise.png?a=trillian.mit.edu/~jc/music/abc/mirror/home.quicknet.nl/ england/1837. 

Format MIDI en bref

Le M.I.D.I (Musical Instrument Digital Interface = Interface numérique pour instrument de musiques) est apparu en 1982-1983 (http://www.midi.org). À la base, c’est à la fois une interface et un protocole qui permettent aux instruments de musique numérique ou électronique de communiquer entre eux. Ce qui nous intéresse ici est le format de fichier MIDI qui est une structure de données permettant de transcrire de la musique. Ce fichier ne contient pas des sons, mais des instructions individuelles correspondant à des notes de musique pour chaque instrument. Les principales instructions qu’on trouve dans un fichier MIDI sont : — les informations générales, telles que le rythme, le chiffrage, la tonalité, etc. ; et — des pistes contenant le début et la fin des notes, leur hauteur, leur volume, etc. En particulier, la hauteur des notes est codée par des nombres compris entre 0 et 127, avec le nombre 60 pour le do « serrure ».

Formats « textuels »

Le format Melisma

Le système The Melisma Music Analyzer (http://www.link.cs.cmu.edu/music-analysis/) permet d’analyser de la musique et prend, en entrée, des fichiers que l’on appellera « fichiers au format Melisma ». Ce système contient un programme, « mftext », qui permet de convertir des fichiers MIDI en fichiers Melisma. L’extension de ces derniers est .notes. Ils contiennent, dans l’ordre chronologique, les notes jouées avec leur hauteur en nombres, identiques à ceux des fichiers MIDI, ainsi que les temps de début et de fin de ces notes en millisecondes. Il existe deux types de formats Melisma : un dont chaque ligne représente une note (figures 7.4 et 7.5) ; et un autre dont chaque note est écrite sur deux lignes, soit une ligne pour le début de la note et l’autre pour la fin de la même note (figure 7.6).  Figure 7.4 – Format Melisma (une note par ligne) pour l’extrait de la partition de la figure 7.2. Ce fichier est une retranscription de la partition, mais il semblerait qu’il ne contienne que la première des deux portées, qu’il manque le premier do et que la durée d’une noire soit environ égale à 375 ms. Source : http://www.link.cs.cmu.edu/link/ftp-site/music-analysis/ notefiles/misc/beet.fmison.III.q.notes. Il faut remarquer que dans cette figure, ainsi que dans les suivantes de ce chapitre, les encadrés sont « empilés », c’est-à-dire qu’ils constituent les parties successives d’un seul et même fichier.

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