Fondements théoriques de la PPA
Il y a deux fondements possibles de la relation de PPA souvent considérés de façon très imbriquée et qu‘il faut bien distinguer car l‘un, celui de le loi du prix unique ; le second celui de la théorie quantitative de la monnaie.
La loi du prix unique
On peut définir la loi du prix unique (ci-après, LPU) par la citation suivante : “The law of one price states that when measured in a common currency, freely traded commodities should cost the same everywhere under perfect market setting (PMS) assumptions (that is, no transaction cost, no tax, homogeneous good and complete certainty)” (Hoontrakul (1999), p. 6) D‘après cette définition, la LPU stipule que, il faut vérifier pour tout bien (i) : 𝑃𝑖 = 𝑆𝑃𝑖 ∗ De ce fait, pour un même bien (i) vendu dans deux pays, la loi du prix unique devrait impliquer que le rapport du prix exprimé en monnaie locale doit être égal au cours de change entre les deux monnaies ; et le rapport du prix dans les deux pays, exprimés en monnaie commune doit être égal à 1.
Pour différentes raisons la LPU semble être irréalisable. Fondements théoriques de la PPA Il y a deux fondements possibles de la relation de PPA souvent considérés de façon très imbriquée et qu‘il faut bien distinguer car l‘un, celui de le loi du prix unique ; le second celui de la théorie quantitative de la monnaie. l‘échange de biens n‘est pas sans frais de transport ou sans se heurter à des obstacles tels que les tarifs douaniers, des taxes, des quotas… (ii) les biens ne sont pas parfaitement homogènes, de ce fait ils ne seront pas traités comme des substituts parfaits. (iii) il semble qu‘à côté des différences de nature des biens, il faille faire une grande place aux pratiques monopolistiques ou oligopolistiques des entreprises. (iv) la distinction entre biens échangeables et biens non échangeables peut faiblir le fondement de la loi du prix unique. (ii) la théorie quantitative de la monnaie En se référant à Cassel, la théorie de la PPA peut et doit être conçue dans une optique de la théorie quantitative de la monnaie comme annoncée par Dornbusch : “The PPP theory of exchange rates has somewhat the same status in the history of economic thought and in economic policy as the Quantity Theory of Money (QT)‖ (Dornbusch (1985), p. 1). En fait, l‘inventeur de la relation de la PPA considère qu‘au point de départ, il convient de considérer que le taux de change de la PPA s‘écrit : 𝑆 = 𝑘( 𝑃 𝑃∗ ) (1.43) La théorie quantitative de la monnaie (ci-après, TQM) dans sa version moderne est due à Friedman (1956).
Cette théorie est construite dans la question du taux de change, ou elle présente une relation entre l‘offre de monnaie, vitesse, prix et volume de transactions. La version des transactions de la TQM est MV = PT , ou, (M) est l‘offre de monnaie, (V) est la vitesse de circulation de monnaie, (P) est le niveau général des prix de toutes les transactions et (T) est le nombre de transactions. Nous examinons la théorie de la PPA à partir de la perspective de la théorie quantitative de la monnaie et en présentant l‘analyse géométrique entre le taux de change, monnaie et prix. Dans toutes les versions de la TQM, V et T sont fixes, alors toute augmentation dans M peut être due à une augmentation de P c’est-à- dire ∆𝑀 = ∆𝑃 . Pour relier la TQM à la PPA, les auteurs décomposent les biens qui laissent augmenter le niveau des prix en biens marchands (PM) et biens non marchands (PN); ainsi la fonction des prix est donnée par P = (PM,PN) qui est homogène de degré 1. Cette fonction est schématisée par la courbe convexe (AA) dans La figure 1.6. Chapitre 1 : Concepts et déterminants du Taux de Change et ses régimes 58 Supposons que le prix relatif 𝛼 = 𝑃𝑀/𝑃𝑁 est constant, alors les deux prix nominaux varient le long de OP et le point d‘équilibre général est au point E. Toute augmentation des prix engendre déplacement de la courbe de (AA) à (A‘A‘) avec un même prix relatif (α), le nouveau point d‘équilibre est (E‘). L‘homogénéité de la fonction des prix 𝑃 = 𝑃(𝑃𝑀, 𝑃𝑁) implique que toute augmentation des de la quantité de la monnaie laisse augmenter les prix sectoriels (PM) et (PN) avec la même proportion. La théorie de la PPA vient s‘appliquer pour les biens marchands c‘est-à-dire = 𝑆𝑃𝑀 ∗ , ou 𝑃𝑀 ∗ est le prix étranger du bien marchand. Une augmentation au double de la quantité de monnaie M0 à 2M0 double le niveau des prix domestique de (P0) à 2P0. Avec le prix du bien étranger fixé à 𝑃𝑀0 ∗ le taux de change se déprécie de 100% S1=2S0, comme on peut le voir dans la figure1.6 ci-dessous. Figure 1.6.
La relation taux de change-monnaie-prix4 Au total, cette interprétation est très riche de la loi pu prix unique mais ça n‘empêche pas qu‘elle se heurte elle aussi à des difficultés : (i).la condition de neutralité de la monnaie : si nous sommes dans une économie fermée, et la quantité de monnaie domestique se double rien ne se passe d‘où il n‘y a pas d‘effet d‘encaisse réelle. Mais, si nous sommes dans une économie ouverte, il faut que le taux de change double pour qu‘il n‘y ait pas d‘incidence sur le pouvoir d‘achat domestique des biens étrangers. Mais si les valeurs nominales ne doublent pas, si la monnaie n‘est pas neutre, le doublement de la quantité de monnaie n‘appellera pas le doublement du change. Ainsi Cependant, l‘hypothèse 4 Yihui (2003a) note les prix des biens marchands par (PT) et ceux des biens non marchands par (PM) Chapitre 1 : Concepts et déterminants du Taux de Change et ses régimes 59 de neutralité de la monnaie est retrouvée à long terme ; donc la PPA peut être valide sur des horizons de long terme. (ii).la condition de « k=1 » : Une relation dans lequel (k) est une constante qui exprime les éléments « réels » et que Cassel considère égale à 1. (iii).le problème de causalité entre les prix et le change: l‘une des deux variables qui cause l‘autre par l‘intermédiaire de la quantité de monnaie.
Le choix d’indice des prix
Les problèmes techniques des indices
Comme mentionné par Bourguinat (1992) plusieurs types de prix de prix peuvent être utilisés pour calculer les taux de la PPA : indice du coût de la vie, indice des prix de gros, indice des prix à la consommation, indice des prix à la production, indice des prix des exportations ou des matières premières, déflateur du produit domestique brut, etc. En réalité, tout dépend du fondement choisi, si on choisit la loi du prix unique, on s‘oriente plutôt vers des indices partiels : prix de gros, prix à l‘exportation… Si, par contre, on choisit la théorie quantitative de la PPA, l‘indice général des prix sera le plus adapté car il est le plus couvrant de tous les biens et services susceptibles d‘être influencés par les variations des quantités de monnaie. Plusieurs auteurs ont proposé se substituer aux indices de prix, des comparaisons faites à partir des indices de coût en particulier de taux de salaire .
La théorie du « Burgernomics »
La théorie de la PPA a une longue et vénérable tradition dans l‘économie internationale. Fondamentalement, la théorie annonce que le prix d‘un même bien dans différents pays doit être le même après compte tenu du cours de change entre les deux pays. La magazine « Economist » a fondé une autre idée récente : le Big Mac Index. Depuis 1986, le Economist publie chaque année des prix du « hamburger big mac » sandwich de MacDonald dans différents pays dans le monde. Un indice similaire a été développé par la banque suisse ‗Union Bank of Switzerland‘ dans son rapport annuel de comparaison des prix et des revenus dans le monde. La caractéristique attractive du Big Mac comme un indicateur de la PPA est sa composition unique ou uniforme (un seul bien avec les mêmes caractéristiques) c‘est pour cette raison que le Big Mac est utile comme outil pour comparer le pouvoir d‘achat de beaucoup de pays.