Fondements théoriques de la RSE
Historique de la RSE
La responsabilité sociale des entreprises trouve en partie ses racines, dans la doctrine sociale de l‟église au travers de l‟encyclique de Rerum Novarum . Le paternalisme qui a prévalu à la fin du 19ième siècle et au début du 20ième siècle en Europe et aux Etats Unis se caractérisait par un ensemble de pratiques discrétionnaires destinées à fidéliser la main d‟œuvre et à prévenir les revendications ouvrières par le renforcement du contrôle du travail, mais aussi par l‟élévation de la condition matérielle et morale de l‟ouvrier et de sa famille.2 Quelques temps plus tard au début du 20ième siècle les fonds dits éthiques sont apparus au moment où les congrégations religieuses cherchaient à exclure de leurs investissements l‟alcool, le tabac et le jeu. Mais ce n‟est qu‟en 1953 qu‟un universitaire américain BOWEN3 a élaboré le concept de RSE afin d‟accorder les contraintes de la vie des affaires et ceux de l‟éthique des affaires et ce n‟est qu‟à la fin du 20ième siècle au « Sommet de la terre » (Rio 1992) sous l‟appellation de développement durable que la RSE fut intégrée dans les préoccupations de l‟entreprise. En l‟espace d‟une dizaine d‟années la RSE a acquis une grande place dans les politiques des entreprises, grâce à plusieurs facteurs4 liés à la mondialisation :
Les catastrophes écologiques
les marées noires résultat de la pollution pétrolière, la catastrophe industrielle de Bhopal en Inde qui a couté la vie à 6000 personnes des suites à un empoisonnement du à un nuage de dioxine. A ce moment là est apparu l‟aspect négatif de la technologie avec ses graves risques sur l‟environnement mais aussi la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre et particulièrement du gaz carbonique. 2- Les maladies du siècle telles que les sida, la vache folle ou la grippe aviaire ont permis la prise de conscience des dangers que les échanges internationaux pouvaient faire courir aux populations. 3- Les entreprises multinationales se retrouvent contraintes d‟aider les populations dans les pays avec lesquels elles nouent des relations d‟affaires. 4- La crise de confiance due aux scandales boursiers qui ont défrayés la chronique tels qu‟Enron (2001), Worldcom (2003), Anderson (2002), Vivendi (2002) a accéléré la prise de conscience pour la RSE et a engendré l‟exigence d‟avantage d‟intégrité et de vigilance éthique.
Définition de la RSE
L‟intérêt est de plus en plus accru envers la RSE, il semble alors nécessaire de traiter la question suivante : Qu‟entends on par la responsabilité sociale des entreprises ? La responsabilité sociale des entreprises a fait l‟objet de plusieurs définitions : 1- Selon le père fondateur de la RSE Howard Bowen : « La RSE renvoie à l’obligation pour les hommes d’affaires de réaliser les politiques, de prendre les décisions et de suivre les lignes de conduite répondants aux objectifs et valeurs qui sont considérées dans notre société ». 2- Selon Drucker (1977) : « C’est les obligations qu’ont les entreprises vis-à-vis de la société ». 3- Selon Jones (1980) : « La RSE est l’idée selon laquelle les entreprises au-delà des prescriptions légales ou contractuelles, ont une obligation envers les acteurs sociaux ». 7 4- Ministre français de l’écologie : « La RSE est la déclinaison des principes de développement durable à l’échelle de l’entreprise, elle signifie essentiellement que les entreprises de leur propre initiative contribuent à améliorer la société et à protéger l’environnement en liaison avec les parties prenantes ». 5- Mac Williams et Siegel (2001) : « La RSE est l’ensemble des actions visant le bien sociale au-delà des intérêts de la firme et de ce qui est demandé par la loi ». 6- Philias : « La RSE est la responsabilité de l’entreprise vis-à-vis de toutes ses parties prenantes il s’agit pour l’entreprise de garantir un dialogue constant et constructif avec ses parties prenantes et contribuer au bien être social et environnemental de la communauté dans laquelle elle agit ». 7- OIE organisation international des employeurs définit la RSE comme « les initiatives des entreprises qui intègrent volontairement les préoccupations sociales et écologiques dans leurs opérations et dans leurs interactions avec les parties prenantes ». 8- La conférence Board du Canada la définit comme « l’ensemble des relations que la firme entretient avec toutes les parties prenantes : les clients, les employés, la communauté, les actionnaires, les gouvernements, les fournisseurs et les concurrents. Les éléments de la RSE incluent l’investissement dans la communauté, les relations avec les employés, la création et le maintien de l’emploi, les préoccupations environnementales et la performance financière ». 8 9- Le world Business Council for sustainable development (WBCSD) estime que la « RSE est un engagement continu de la part des entreprises à contribuer au développement économique tout en améliorant la qualité de vie des travailleurs et de leurs familles ainsi que de la communauté et de la société dans son ensemble ». 9 10-Etre socialement responsable pour M. Capron signifie : « non seulement satisfaire pleinement aux questions juridiques, mais aussi aller au-delà, et investir dans le capital humain, l’environnement et les relations avec les parties prenantes ». 10 11- « Etre socialement responsable signifie prendre conscience de sa part de responsabilité dans l’évolution de son environnement social, économique et environnemental et pouvoir agir en conséquence pour que cet écosystème évolue durablement ». 11 12-Igalens et Gond (2003), affirment que « La RSE renvoie à la nature des interactions sociales entre l’entreprise et la société, et formalise l’idée selon laquelle l’entreprise, du fait qu’elle agisse dans un environnement qui est à la fois social, politique et écologique, doit assumer un ensemble de responsabilités au-delà de ses obligations purement légales et économiques ». 12 13-L’iso en tant qu‟organisation internationale de standardisation, s‟est intéressée à ce domaine. Elle définit la RSE comme : « action d’un organisme pour assumer la responsabilité de l’impact de ses actions sur la société et l’environnement pour autant que ses actions soient cohérentes avec les intérêts de la société et du développement .