Fondements théoriques de l’IF apparition et développement
Naissance et évolution de l’intégration financière
La notion d’intégration financière est apparue dans les années 1880 à l’ère de la multiplication du « contrôle des flux internationaux de capitaux ». Cette période précédant la première guère mondiale (1914) est considérée un peu comme l’âge « d’or du libéralisme financier ». Ainsi, Einzig (1962) estime que l’intervalle compris entre 1815 et 1914 correspond à un siècle de « laisser-faire dans la sphère du change ». Cette période aurait été marquée par l’absence de toute forme d’interventionnisme public sans que cela signifie qu’il y ait absence d’intervention en matière de direction des flux de capitaux ou, encore, sur le taux de change lui-même. En fait, avant 1914, un nombre de pays soutenaient régulièrement leur monnaie. En outre, durant ladite période (avant 1914), les flux internationaux de capitaux se faisaient selon trois formes principales : les emprunts étrangers, publics notamment, émis sur les grands marchés financiers (Londres, Belin, Paris) ; les investissements directs à l’étranger qui acquéraient, au fil des années, une importance accrue avec le développement des firmes multinationales ; enfin, ce que Mira Wilkins a proposé d’appeler les « free standing companies », créées au niveau du pays où celles-ci émettent leurs titres, mais opérant dans un pays étranger. Toutefois, c’est au début de la première guerre mondiale qu’a été enregistrée la première intervention massive de l’Etat sur les mouvements de capitaux , à l’exemple de l’Allemagne et de la France qui ont suspendu la conversion en or de leur monnaie, une manière de mieux contrôler les échanges de monnaie, et cela parce que les ressources extérieures s’épuisaient durant cette période de guerre. Par la suite, les contrôles économiques, qui ont commencé à être effectués immédiatement après la fin de la Fondements théoriques de l’IF apparition et développement Chapitre I. Intégration des systèmes financiers : une nécessité impérieuse guerre, se sont substitués aux contrôles des capitaux stratégiques imposés pendant la guerre. Cependant, la crise économique de 1929 a anéanti les efforts déployés durant les années précédentes en vue de rétablir le libéralisme financier d’avant-guerre. De nouveau, la seconde guerre mondiale allait imposer le recours à l’intensification des contrôles de capitaux afin de monopoliser des ressources nationales et de maintenir des taux d’intérêt faibles1 . Aux lendemains de la seconde guerre mondiale, les contrôles mis en place pendant les années trente se sont poursuivis avant d’être, peu à peu, éliminés après la signature de l’Accord de Bretton Woods en 1944 et permettre, ainsi, le retour à la convertibilité des monnaies. Tous ces développements ont favorisé l’application graduelle des politiques de libéralisation des mouvements des capitaux à la fin des années soixante, notamment en Europe. Les autorités monétaires de nombreux pays ont continué à procéder de la sorte jusqu’à la fin des années quatre-vingt, au moins. D’ailleurs durant cette période, même les pays connus pour être traditionnellement plus libéraux ont eu recours à différents contrôles lors de tension à la sortie ou à l’entrée des capitaux. Ainsi, l’imposition et le retrait des contrôles sur les mouvements de capitaux dépendaient des tourbillons monétaires internationaux. Cette alternance entre contrôle des capitaux et relâchement en fonction des soubresauts monétaires n’allait, toutefois, pas durer indéfiniment. Il fallait procéder, un jour où l’autre, au démantèlement des contrôles de capitaux car cela est indissociable du processus de libéralisation et de déréglementation financière qui ont poussé les EtatsUnis à agir en tant que leader. Il en est de même pour les processus d’intégration régionale ayant marqué les années quatre-vingt. Ce démantèlement a été entrepris par les pays de l’OCDE avec l’avènement de la déflation à cette époque. Et cette dynamique d’ouverture sur l’extérieur, de libéralisation financière et d’intégration régionale a été partout pareille. De ce fait, on a assisté à un approfondissement de la déréglementation bancaire dans la plupart des pays émergents et en développement à partir de la fin des années quatre-vingt et le début des années quatre-vingt-dix dont le corollaire a été la libéralisation des mouvements de capitaux et l’intégration économique entre les Etats.
Définition de l’intégration financière
L’intégration financière au sens de processus a trait à la création alors qu’en tant qu’état de fait elle se rapporte à l’existence d’un marché unique des services financiers et des capitaux à court, moyen et long terme. La caractéristique principale de ce marché est l’unicité du prix pour les biens semblables. On ne peut parler d’intégration financière véritable sans qu’il y ait de libéralisation poussée. En d’autres termes, l’intégration financière ne peut être effective que si les restrictions inhérentes aux flux financiers entre les pays sont éliminées. Assez souvent, l’intégration est le résultat d’une harmonisation fondée sur des réglementations communes liées à des problèmes institutionnels et conceptuels.Par définition, l’intégration financière régionale implique le rapprochement de deux ou plusieurs Etats liés par des accords préférentiels réciproques, fondés sur un ou plusieurs des éléments suivants1 : • Accords Commerciaux Préférentiels (ACP) nécessitant l’application de tarifs plus bas entre les membres en matière d’importations comparativement à ceux en vigueur pour les autres pays qui ne font pas partie du groupe constitué ; • Zone de Libre Echange (ZLE), un accord commercial préférentiel sans droits de douane sur les biens des Etats membres; • Union douanière, une ZLE avec les mêmes droits de douane ou des droits communs sur les importations en provenance des pays non-membres; • Marché Commun, une union douanière avec une libre circulation des facteurs de production; • Communauté économique, un marché unique avec monnaie commune ou une union monétaire dans laquelle les politiques budgétaires et monétaires sont unifiées.
Les étapes du processus d’intégration financière
Les Accords Commerciaux Préférentiels (ACP)
La mis en place d’accords commerciaux préférentiels (ACP) par les gouvernements constitue une première étape vers une amélioration de l’accès de l’économie domestique aux marchés étrangers et, par là même, vers la concrétisation de l’intégration économique et financière2 . Au cours de ces dernières années, la multiplication rapide des accords commerciaux préférentiels (ACP) a été un élément majeur de la politique commerciale internationale.
La Zone de Libre Echange (ZLE)
C’est une zone dans laquelle les partenaires échangent librement leurs marchandises suite à la suppression des obstacles tarifaires et non tarifaires. La réglementation des échanges de produits avec le reste du monde reste du ressort des politiques commerciales nationales3 . A l’intérieur de la zone de libre échange, les échanges de marchandises sont libérés entre les agents économiques (abolition des droits de douane).