Education informelle
L’éducation informelle est une connaissance obtenue autrement que les connaissances acquises dans l’éducation formelle, et rassemble les formations modifiant les comportements, les attitudes et les connaissances. Dans ce type d’éducation, il n’existe pas de structure.
L’apprentissage n’est pas organisé et se fait souvent de manière presque involontaire.
L’éducation informelle ne se situe pas toujours dans un établissement d’enseignement. Elle ne suit pas nécessairement une échelle et sa durée peut varier et n’est pas en temps complet. Un certificat n’est pas forcément attribué à la fin de l’apprentissage mais ses conséquences sont durables. Elle ne concerne pas un âge déterminé, tous les individus peuvent bénéficier de l’éducation informelle, c’est-à-dire elle vise les adultes de tout âge et les enfants de moins de 5 ans. Bref, l’éducation informelle s’oppose à l’éducation formelle. Elle a été créée non pas pour changer la définition de l’éducation formelle mais pour montrer qu’il existe d’autres formes d’éducation et qu’il faut les prendre en compte. L’éducation informelle se différencie des autres formes d’éducation : elle ne suit pas un contexte ni une période mais possède son propre rythme et moyen tout au long de la vie de chaque individu.
Les objectifs de l’éducation
L’objectif primaire de l’éducation est la formation du capital humain. Donc, l’analyse du capital humain est toujours associée à l’éducation. Ici, l’éducation comprend surtout les formations initiales mais le capital humain englobe les enseignements informels et les formations continues.
L’éducation constitue un pivot dans la formation du capital humain. C’est pour cela qu’elle se situe au centre de l’analyse de ce dernier. Joseph Stiglitz définit le capital humain comme « l’ensemble des compétences et de l’expérience accumulées qui ont pour effet de rendre les salariés plus productifs ».
Développement
Définitions du développement
Au sens courant du terme, développer, c’est toutes les actions faites dans le but d’améliorer notre avenir.
Le développement est l’action de faire croître, de progresser, de donner de l’ampleur, de se complexifier au cours du temps. Le développement économique indique les évolutions positives dans les changements structurels d’une zone géographique ou d’une population. Un enrichissement de la population et une amélioration des conditions de vie seront les fruits de ces changements. C’est pourquoi le développement économique est associé aux progrès. La croissance économique n’est qu’une composante du développement.
Dans sa définition économique, le développement est la croissance économique à long terme entrainant une amélioration de niveau de vie de la population. Il revêt des aspects économiques (croissance, industrialisation, scolarisation, hausse de niveau de vie), sociodémographiques (urbanisation, réduction de la fécondité, hausse de niveau d’éducation, politique de santé), politiques et culturels (en matière de langue, de communication…).
L’économiste François Perroux définit le développement comme « la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître cumulativement et durablement son produit réel et global » . Cette définition engendre deux faits fondamentaux : il peut y avoir une croissance sans forcément générer un développement, mais il existe une interdépendance entre la croissance et le développement. Ce développement constitue un processus à long terme et possède des conséquences durables. Une croissance à court terme ne peut pas donc être comparée au développement. Le développement englobe d’autres phénomènes bien plus grands que la croissance économique, par exemple les structures sociales. La croissance économique se limite à des phénomènes quantitatifs pour l’accumulation de richesses, tandis que le développement englobe les phénomènes qualitatifs du changement sociétal comme la santé, la liberté, etc.
La définition du développement selon le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) a été tirée de la définition de la « théorie des besoins essentiels » du Bureau International du Travail (BIT) en 1970. Il définit le développement comme le fait d’« élargir l’éventail des possibilités offertes aux hommes ».
Développement durable
L’expression «développement durable» est utilisée depuis 1970 comme un langage courant. Cette notion se définit comme le fait de « répondre aux besoins des générations actuelles sans compromettre la possibilité de répondre à ceux des générations à venir » . De plus, il consiste à améliorer les conditions de vie, à assurer la sécurité alimentaire et les soins de santé de la population. Le développement durable et développement humain sont interreliés. La conférence de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à RIO en 1992, sur l’environnement et le développement a proclamé que «Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature».
Relation éducation et développement
Selon les économistes classiques
Les économistes classiques dont Adam Smith, Malthus, J. S. Mill sont les premiers à s’intéresser à l’économie de l’éducation. Depuis Adam Smith, plusieurs économistes reconnaissent que la compétence des mains d’œuvre constitue un avantage au niveau de la concurrence. Selon la notion de « division du travail » d’Adam Smith en 1776, l’accroissement de la productivité est lié au développement des méthodes de production et de l’organisation provenant du dynamisme, des compétences et des aptitudes des entrepreneurs pour exercer des tâches.
Production des externalités
L’éducation occasionne des externalités positives popularisées par Rebelo en 1991.
Elle améliore le bien être de l’individu comme l’amélioration de l’état de santé de l’individu : elle ralentit la propagation des maladies, diminue le taux de mortalité maternelle et infantile et possède des impacts positifs sur la nutrition, la sécurité et la fécondité. Cela s’observe surtout chez les individus ayant atteint un niveau d’étude plus élevé. Kremer (1993) suppose que les compétences et les qualifications des individus sont complémentaires et engendrent des externalités positives. Rajhi en 1996 a démontré que le capital humain produisait des externalités sur le système productif et sur le secteur éducatif.
Comme le capital humain est incorporé dans une personne, il appartient au travailleur lui-même et ne pourrait pas être accordé à une autre personne. Cela encourage l’individu à investir dans son propre capital. Cependant le capital humain incorporé dans un individu est limité à cause de ses capacités physiques et intellectuelles. Toutefois celui qui finance cet investissement ne peut pas s’assurer qu’il produira le gain attendu. Quel que soit le type de demandeur d’éducation (individu, Etat, collectivité, ménage…), l’individu qui acquiert les connaissances est toujours le premier bénéficiaire car il possède le capital humain et il bénéficie aussi des autres avantages sociaux. Les autres demandeurs sont des bénéficiaires indirects provenant des externalités positives comme l’augmentation de la productivité pour les employeurs, mais aussi des externalités négatives comme la fuite de cerveau.
Les connaissances sont supposées conduire à une croissance autoentretenue grâce aux transmissions du savoir. Si les externalités du capital humain ne sont pas prises en compte, notamment les externalités transmises de génération en génération, les externalités entre les individus d’un même groupe ou génération et les externalités provenant du progrès technique, le rendement de l’éducation mesurée par année tendent à être sous-estimé.
La théorie de la croissance endogène
A partir de Romer en 1986 et Lucas en 1988, la théorie de la croissance endogène s’estdéveloppée. Cette théorie de Romer s’appuie sur l’accumulation de connaissance tandis que la théorie de Lucas s’appuie sur l’accumulation de capital humain le choix entre travailler ou accumuler du capital humain pour être plus productif. Les modèles de croissance endogène incluent les externalités provenant de l’accumulation connaissances et l’innovation (production de biens nouveaux ou amélioration de la qualité des biens déjà existants). La connaissance, qui est un bien non rival favorise l’innovation, d’où un rendement croissant. Quand une idée est découverte, tout le monde peut l’utiliser et il n’est pas nécessaire qu’elle soit redécouverte. Comme la connaissance est un bien public pur, lacroissance endogène fondée sur l’innovation favorise l’« effet-taille » : le rythme de croissance dépend de la grandeur de la population pouvant accumuler des connaissances.
Les travaux de Lucas sont liés à ceux d’Uzawa (1965) qui évoque que le niveau de production dépend du stock de capital humain . Les dépenses en éducation, en formation et en santé sont considérées comme des facteurs de croissance parce qu’elles favorisent l’accumulation du capital humain.
Les ordres démographique, sanitaire et éducatif sont souvent associés à la pauvreté. Cependant la pauvreté n’est pas un processus mais un état. Les PED sont ceux qui ont un taux de croissance démographique élevé, une proportion élevée de la population souffrant d’unemalnutrition, des taux de scolarisation et d’alphabétisation faibles.
E. Théorie des capacités d’Amartya Sen Amartya Sen précise que l’éducation peut jouer plusieurs rôles. Le capital humain et la capacité sont presque équivalents . D’où l’élargissement de la théorie du capital humain par lathéorie des capacités par A. Sen. Il étudie les fonctions de l’éducation et va au -delà des approches se situant sur le marché de travail. Cette théorie étudie l’individu face à sa propre vie et elle est plus adaptée à l’économie de développement. A. Sen considère tous les avantages sociaux, économiques et politiques qu’un individu peut acquérir et qui dépendent directement de son niveau d’étude, sa santé, sa liberté des’exprimer, son espérance de vie. L’éducation n’est pas seulement limitée à son rôleéconomique, elle possède des rôles instrumentaux non-économiques, par exemple, sur le planindividuel, une personne voudrait s’informer par l’intermédiaire des journaux, des livres, parler avec les autres personnes avec une langue étrangère ou communiquer avec de nombreuses personnes dans le monde à l’aide de l’internet . A. Sen place le renforcement de la capacité au cœur du développement. En outre, l’éducation peut ouvrir l’esprit des individus comme la prise de conscience qu’ils peuvent avoir une autre existence non semblable à celle de ses parents et que d’autres opportunités s’offrent à eux. Au niveau collectif, l’éducation permet aux enfants d’apprendre à vivre dans une société où les gens possèdent leur propre définition de ce qu’ils appellent une belle vie, ce qui va prendre part à la mise en place d’une société mieux respectueuse. Associée à la demande d’éducation, la théorie du capital humain tente d’expliquer également le rôle des femmes dans l’économie.
L’éducation favorise donc une croissance économique durable. L’investissement dans cette éducation dégage de nombreux avantages et aboutit à une réduction de la pauvreté. Le système éducatif est efficace si tous les enfants des deux genres ont l’opportunité d’accéder à l’éducation. Dans le cas contraire, l’inégalité d’accès à l’éducation occasionnerait un grand gaspillage de ressources humaines. De nombreux économistes ont constaté que l’éducation et la santé constituaient des avantages pour la société.
Quelques études empiriques
La contribution de l’éducation à l’output est déterminée par les gains et les pertes. Des tests empiriques ont été réalisés par Lockheed et Alii en 1980 dans les PED démontrant que quatre années d’études élémentaires augmentent de 8 à 10% la productivité du travailleur. Au niveau macroéconomique, l’éducation permet d’augmenter la productivité nationale et attire les Investissements Directs Etrangers (IDE).
Comme Schultz, Denison a cherché à démontrer l’impact de l’éducation sur la croissance. Par différentes manières, ils sont arrivés à un même résultat. Sur le plan empirique, ils ont discerné que la croissance des Etats-Unis était fortement liée à l’éducation et que 23% de la croissance provenait de l’éducation . Denison a essayé de déterminer les facteurs expliquant la croissance des Etats-Unis, il s’est aperçu que la valeur de laProductivité Totale des Facteurs était élevée, donc, il y a augmentation de la productivité totale provenant de l’amélioration de la main d’œuvre due à la progression du niveau d’éducation de la population.
EDUCATION DES FEMMES ET DEVELOPPEMENT
L’éducation constitue un moyen pour se développer. Elle rencontre cependant de nombreux problèmes telle l’inégalité de genre en défavorisant la scolarisation des filles. Or, l’évolution d’une société voire même d’une nation dépend de la participation de tous les individus qui la constitue. Une des stratégies adoptées par plusieurs pays pour remédier à ces handicaps est de favoriser l’accès à l’éducation de tout un chacun. Ce chapitre sera consacré àdécrire quelques notions sur l’éducation des femmes.
Théorie sur l’éducation des femmes et développement
Contribution de l’éducation des femmes au développement
Situation sur la scolarisation des femmes dans le monde
La femme est souvent considérée comme ayant un statut inférieur à l’homme dans tous les domaines que ce soit économique ou social. De nos jours, les femmes occupent une grande place dans le développement. L’éducation constitue le meilleur moyen pour développer sa personnalité. Cependant de nombreux enfants ont encore des difficultés à accéder à l’école dont 53% d’ entre eux sont des filles en 2005. Ainsi, dans presque tous les pays, les filles sont les plus affectées par la déscolarisation ou la non-scolarisation. De plus, le taux d’analphabétisme chez les femmes est deux fois plus élevé que chez les hommes : en 2000, sur les 887 millions d’adultes analphabètes, les deux tiers sont des femmes, alors que ces femmes sont chargées à éduquer les générations futures . D’après l’UNESCO, un quart des adultes hommes et femmes dans le monde sont analphabètes, dont 64% sont des femmes.
Les pays possédant un taux d’analphabétisme élevé et des niveaux de vie les plus bas sont ceux qui ne permettent pas aux femmes de fréquenter l’école ou ceux qui présentent encore une forte discrimination entre l’homme et la femme . Il existe donc une corrélation positive entre l’amélioration de l’éducation des filles et la croissance économique. Dans les pays où l’éducation de la femme se développe, la mortalitéinfantile et la natalité diminuent. Les maladies sont mieux maitrisées.
Les accords internationaux
La situation actuelle se trouve dans un mélange de tradition et de modernité. De nombreux experts internationaux annoncent que l’éducation des filles constitue un enjeu majeur du millénaire. L’aptitude des femmes à exercer et à fournir des activités génératrices de revenu est liée à son niveau de connaissance. Donc le développement des connaissances et des compétences des femmes est primordial. L’éducation des filles est favorable à la situation socioéconomique des femmes et au développement économique national.
En 1997, le PNUD affirme que la scolarisation des filles facilite la réussite des politiques de lutte contre la pauvreté et le développement durable . Cette scolarisation des filles aide à transformer les comportements qui font persister la pauvreté. Malgré cela, seulement deux des objectifs de l’Objectif Millénaire pour le Développement (OMD) mettent en évidence l’égalité des opportunités entre les hommes et les femmes : (i) le deuxième objectif qui vise à assurer une éducation primaire pour tous, notamment favoriser les garçons et les filles afin qu’ils achèvent le niveau primaire, (ii) le troisième objectif qui cherche à promouvoir l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes, elle consiste à éliminer les inégalités entres les garçons et les filles jusqu’au secondaire et même dans tous les niveaux d’enseignement. Un des objectifs primordiaux de chaque pays est d’assurer l’éducation primaire universelle. Dès que des progrès sont constatés, les pays tentent de promouvoir l’égalité entre les garçons et les filles dans l’enseignement secondaire. Donner les mêmes opportunités aux garçons et filles constituerait une première marche vers l’égalité des genres en matière d’enseignement.
Table des matières
REMERCIEMENTS
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
SOMMAIRE
INTRODUCTION
PARTIE 1 CONCEPTS D’EDUCATION ET DEVELOPPEMENT
Chapitre I : Approches théoriques sur l’éducation
Section.1 Généralités
A. Définitions et objectifs de l’éducation
1. Définitions de l’éducation
2. Les différentes formes d’éducation
3. Les objectifs de l’éducation
B. Développement
1. Définition du développement
2. Développement durable
Section.2 Relation éducation et développement
A. Selon les économistes classiques
B. La théorie du capital humain
C. Production des externalités
D. La théorie de la croissance endogène
E. Théorie des capacités d’Amartya Sen
F. Quelques études empiriques
Chapitre II : Education des femmes et développement
Section.1 Théorie sur l’éducation des femmes et développement
A. Contribution de l’éducation des femmes au développement
1. Situation sur la scolarisation des femmes dans le monde
2. Les accords internationaux
3. Les avantages de l’éducation des femmes
B. Contraintes à l’éducation des femmes
Section.2 L’éducation des femmes dans le monde
A. Pays développés
B. Pays Africains
PARTIE 2 EDUCATION ET DEVELOPPEMENT A MADAGASCAR
Chapitre I : Etat des lieux de l’éducation des femmes à Madagascar
Section.1 Contexte socio-économique à Madagascar
A. Indicateurs de développement
B. Problèmes rencontrés par l’éducation à Madagascar
1. Insuffisance de revenus des ménages
2. Niveau d’apprentissage
3. Inégalités géographiques, de genre et traditions
4. Ignorance des avantages procurés par l’éducation
5. Crise sociopolitique
Section.2 Système éducatif et sa performance à Madagascar
A. Structure et organisation du système éducatif national
B. Performance du système éducatif
1. Constat général
2. Niveau d’instruction et alphabétisation
Chapitre II : Effets de l’éducation des femmes sur le developpement et recommandations pour une meilleure contribution des femmes au développement
Section.1 Effets de l’éducation des femmes
A. Avantages de l’éducation
B. Problèmes rencontrés par l’éducation de la femme
Section.2 Recommandations pour une meilleure contribution des femmes dans le développement
A. Organisation du système éducatif à Madagascar
B. Sur les autres facteurs de blocage
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES