Contribution à la caractérisation macromorphologique du Vitellaria paradoxa C.F.
Taxonomie et caractères généraux du Karité
Taxonomie
Selon Cronquist (1981), Le Karité appartient à la famille des Sapotaceae ; à l’ordre des Ebenales, à la classe des Magnoliopsida, à la division des Magnoliophyta, au règne des Plantae. La classification des Sapotaceae est complexe en raison de ces nombreuses subdivisions. Pennington (1991) a proposé une classification de cette famille (fig. 3) en cinq (5) tribus dont celle des Mimusopeae qui compte dix sept (17) genres reparties en trois (3) sous tribus : les Mimusopinae six (6) genres, les Manilkarinae six (6) genres et les Glueminae (5) genres. Le genre Vitellaria apparaît dans les Mimusopinea. Suite à d es séries de travaux d’examen de la nomenclature botanique, l’espèce Vitellaria paradoxa a été scindé en deux (2) sous-espèces à savoir le V. paradoxa subsp. paradoxa et le V. paradoxa subsp. nilotica. Figure 3: Taxonomie au sein des Sapotaceae, selon Pennington (1991). Modifiée. Source : Vitellaria paradoxa a monograph. Hall et al., (1996).
Caractères généraux du Karité
Le karité (Vitellaria paradoxa anciennement appelé Butyrospermum paradoxum) est un arbre de la famille des Sapotaceae qui pousse à l’état sauvage en Afrique. L’arbre mesure entre dix et quinze mètres de haut (rarement jusqu à 25 m), et possède un fût court (trois mètres environ) d’un diamètre pouvant aller jusqu’à un mètre. Sa croissance est d’une lenteur légendaire : on e stime qu’il lui faut plus de 150 a ns pour atteindre un diamètre à hauteur de poitrine de 70 cm. Sa durée de vie est estimée à 200 ou 300 ans. Son système racinaire étant très tortueux, le prévient l’érosion et favorise l’association avec d’autres cultures. C’est un arbre trapu avec une cime sphérique ou hémisphérique, une écorce particulièrement épaisse (environ 4 cm), ligneuse et profondément crevassée en plaques rectangulaires lui confère une bonne résistance au feu. Les branches puissantes sont recouvertes d’une écorce épaisse et grise. Sous l’écorce, les tissus sont rouges et un latex blanc s’écoule à la moindre blessure. En saison sèche, l’arbre est particulier en ceci qu’il renouvelle son feuillage au fur et à mesure de la chute des feuilles. Les feuilles sont alternes, rassemblées à l ’extrémité des branches, coriaces, étroitement oblongues, de 12 à 25 (- 28) x 4 à 9 ( – 11) cm, à bord ondulé, à sommet en coin, arrondi ou échancré, à base arrondie ou en coin . Les jeunes feuilles sont souvent rougeâtres et plus ou moins pubescentes. Le pétiole est glabre ou pubescent de 3,5 à 1 0 (-12) cm de long. La nervation est pennée, à 20 à 4 0 paires de nervures secondaires plus ou moins saillantes selon les arbres (Arbonnier, 2000). Les fleurs apparaissent immédiatement après la chute des feuilles et la floraison peut s’étaler sur 4 à 8 semaines. L’inflorescence est une ombelle compacte de 20 à 4 0 fleurs disposées à l ’extrémité des rameaux Elles sont blanc crème, longuement pédicellée (22 à 25 mm de long), à calice pubescent ferrugineux à 8 lobes imbriqués, odorantes (Arbonnier, 2000). Le fruit du Karité est une grosse drupe ovoïde, glabre ou pubescente, de 4 à 5 cm de longueur sur 4 cm de diamètre transversal, disposé au bout d’un pédicelle (1,5 à 3 cm de long), 18 portant le reste du style au sommet et les restes du calice à la base, vert jaune à maturité. Il atteint sa pleine maturité en 4 à 5 mois. Le fruit contient généralement une graine, de 2,5 à 4,5 cm de long noyée dans une pulpe charnue et sucrée, d’un poids moyen de 10 g. La graine est protégée par une coquille très fine brune et luisante (facile à briser), marquée d’une grande cicatrice beige, mate et elliptique, occupant la hauteur et un tiers de la largeur de la graine. Le séchage de la graine (noix) longue de 2,5 à 4,5 cm lui fait perdre approximativement 40% de son poids frais. Sèche, elle ne va alors plus peser que 6 g en moyenne, avec une humidité résiduelle de l’amande voisine de 7%. Les deux cotylédons de l’amande remplissent la totalité de la coque (Chevallier, 1943).
Multiplication et fructification
Le karité pousse naturellement et sa dissémination est généralement assurée par les chauvessouris, les oiseaux et certains rongeurs. Jusqu’à l’avènement de la colonisation occidentale l’homme n’a pas agi sur la pérennité de l’arbre. La fructification est tardive dans les parcs agro forestiers (champs de culture), où les arbres bénéficient en principe d’une meilleure protection contre les feux de brousse, elle peut intervenir entre 15 et 20 ans, alors qu’en brousse, elle ne débute qu’entre 30 et 50 ans (Arbonnier, 2000). 3.3- Utilisations Le Karité est une espèce dont le rôle économique est considérable dans certaines régions, en raison du beurre extrait des amandes fermentées (beurre de karité). Ce beurre est souvent commercialisé en boule ou en pain dans les marchés. Pour cette raison, l’arbre est généralement protégé. La pulpe du fruit, épaisse de 4 à 8 mm, au goût sucré et très parfumé, est comestible, mais d’un goût inégalement agréable selon les arbres. Le beurre de karité émollient et cicatrisant est fréquemment utilisé dans la fabrication des pommades et les cuisines traditionnelles. Les racines sont utilisées pour les soins de la gastrite, le cancer du foie, la stérilité féminine. L’écorce soigne la dysenterie, l’hémorroïde, la bilharziose, la toux.