Comportement de jeunes plants d’espèces halophiles en pots
Position taxonomique des Atriplex Embranchement
Angiospermes Classe : Dicotylédones Sous classe : Archichlamideae Ordre : Chenopodiales Famille : Chenopodiaceae Genre : Atriplex L’ordre des Chenopodiales regroupe quatre familles : Amaranthaceae, Basellaceae, Phytolaccaceae et Chenopodiaceae. La famille des Chenopodiaceae contient environ 100 genres et 1200 espèces à travers le monde (site web : http://www.npwrc.usgs.gov/resource). La betterave, l’épinard sont des membres de cette famille. La richesse floristique du genre Atriplex est diversement évaluée suivant les auteurs : de 200 espèces dont 45 endémiques en Australie selon Rusbridge et al. (1996) à plus de 400 selon Franclet et Le Houérou (1971) et Le Houérou (1992). L’écart entre auteurs s’explique par des confusions taxonomiques d’après Franclet et Le Houérou (1971). 1.2. Caractéristiques des Chenopodiaceae 1.2.1. Caractéristiques générales des Atriplex Les Chenopodiaceae sont essentiellement des plantes désertiques ou côtières, souvent avec des feuilles succulentes, de même que les tiges. Le nom Chenopodiaceae provient du grec chen qui signifie oie et de pous qui signifie pied en allusion à la forme des feuilles du genre Chenopodium. D’après Hutchinson et Dalziel (1965), la famille des Chenopodiaceae est constituée en majorité de plantes annuelles et/ou pérennes, parfois de buissons, rarement d’arbustes, souvent halophytes à tendance succulente. Les feuilles sont simples, alternes, rarement opposées non stipulées, entières ou non, mais 4 jamais régulièrement dentées ; parfois les feuilles sont réduites en écailles. Les fleurs sont petites à minuscules, en majorité vertes à grises, solitaires et axillaires, ou plus souvent diversement agglomérées, habituellement régulières, hermaphrodites ou unisexuées. Les calices sont uni-bi-ou quinquilobés, lobes plus ou moins unies à la base, imbriquées ou presque valvées, persistantes après la floraison, ou diversement modifiées. Les pétales sont absents. Il y a autant d’étamines sinon plus que de sépales qui leur sont opposés. L’ovaire est normalement libre et super. Les fruits sont généralement indéhiscents, rarement subsessiles, souvent inclus dans le calice et tombant avec lui. L’embryon est périphérique, courbe, annulaire ou spiralé, entourant l’endosperme, qui peut être absent (Hutchinson et Dalziel, 1965). Une cinquantaine d’espèces de Atriplex présente un intérêt fourrager selon Le Houérou et Pontanier (1987).
Cas particulier de Atriplex lentiformis
Atriplex lentiformis est une espèce diploïde (Mikhiel et al., 1992). C’est une plante ligneuse pérenne, halophyte, buissonnante à enracinement profond (photo 1a). Elle peut atteindre une hauteur allant jusqu’à 3 m lorsque la nappe phréatique est peu profonde (Conrad, 1987 ; Vines, 1960). C’est une plante C4 à écotypes décidus dans le désert mais à tendance sempervirente ailleurs selon les mêmes auteurs. Les feuilles sont simples, alternes. Les fleurs arrivent à maturité entre juin et août (photo 1b), les fruits (photo 1c) de septembre à octobre en climat tropical (Vines, 1960) mais notés à Ndiaffate (Sénégal) déjà en juin. a 5 (Clichés : Faye, 2003)
Distribution géographique du genre Atriplex
Distribution générale des Atriplex
Le genre Atriplex a une large répartition géographique (McArthur et Sanderson, 1984). D’après Osmond et al. (1980), il est établi dans tous les continents et plusieurs îles. Le Houérou (1992) considère la plupart des espèces de Atriplex établies dans les zones tempérées, subtropicales et méditerranéennes entre 20° et 50° de latitudes nord et sud. Dans leurs stations naturelles, les espèces de Atriplex sont pratiquement cantonnées aux sols salés (Franclet et Le Houérou, 1971). Les Atriplex d’Afrique du nord sont localisés dans les étages bioclimatiques méditerranéens semi-arides et arides. La plupart des espèces de Atriplex sont rencontrées dans les domaines géographiques à isohyètes compris entre 200 et 400 mm. Il faut remarquer qu’il y a une grande variation de l’exigence en eau dans ce genre. Des espèces comme A. portulacoides var. laevis ont besoin de sols gorgés d’eau à peu près en permanence, alors que d’autres comme A.halimus var. schwenfurthii et A.glauca s’accommodent de sols très secs (tableau 1). Mais les Atriplex se rencontrent en général sur des sols divers pouvant être salins ou non mais à pH basique. A. portulacoides var. laevis colonise en permanence les sols inondés par l’eau de mer. La plupart des Atriplex supportent l’inondation temporaire qui ne doit pas atteindre 35 jours pour A.halimus, A.glauca et A. semibaccata. A.nummularia supporte la submersion pendant plus de 35 jours avec 50% de mortalité (Bouraoui, 1970).