Typologie des réseaux d’accès
La fibre optique
Une première solution pour mettre en place une boucle locale puissante consiste à recâbler complètement le réseau de distribution en fibre optique. Cette technique, dite FITL (Fiber In-The-Loop), est particulièrement adaptée au RNIS large bande. Elle permet d’obtenir de hauts débits jusqu’à l’extrémité, qui peut être le terminal utilisateur luimême. La boucle locale optique se présente sous la forme illustrée à la figure 9.1. Sa topologie est un arbre optique passif, ou PON (Passive Optical Network). La mise en œuvre d’un tel câblage est assez onéreuse. Il est possible d’en réduire le coût en ne câblant pas la portion allant jusqu’à la prise terminale de l’utilisateur. Il faut pour cela déterminer le point jusqu’où le câblage doit être posé. Plusieurs solutions s’offrent pour cela à l’opérateur : • FTTC (Fiber To The Curb). On câble jusqu’à un point assez proche de l’immeuble ou de la maison qui doit être desservi, le reste du câblage étant effectué par l’utilisateur final. • FTTN (Fiber To The Node). On câble jusqu’à un répartiteur dans l’immeuble luimême. • FTTH (Fiber To The Home). On câble jusqu’à la porte de l’utilisateur. • FTTT (Fiber To The Terminal). On câble jusqu’à la prise de l’utilisateur, à côté de son terminal. Le prix de revient augmentant fortement avec la proximité de l’utilisateur, la tendance actuelle consiste plutôt à câbler en fibre optique jusqu’à des points de desserte répartis dans le quartier et à choisir d’autres solutions moins onéreuses pour aller jusqu’à l’utilisateur. Le câblage métallique étant capable de prendre en charge des débits de quelques mégabits par seconde sur les derniers kilomètres avec l’aide de modems xDSL, que nous détaillons ultérieurement dans ce chapitre, il est possible de câbler en fibre optique jusqu’à un point situé à 5 km au plus de l’utilisateur. En ville, cette distance est facile à respecter, mais hors des agglomérations, d’autres solutions sont à rechercher.
FSAN (Full Service Access Network)
Sur le réseau optique passif (PON), il est possible de faire transiter des cellules ATM suivant la technique FSAN, normalisée dans la recommandation G.983 de l’UIT-T. Les deux extrémités de l’arbre optique s’appellent OLT (Optical Line Termination) et ONU (Optical Network Unit). Pour des raisons de déperdition d’énergie, il n’est pas possible Figure 9.1 Boucle locale optique λ2 λ1 λ3 λ4 OLT OLT (Optical Line Termination) ONU (Optical Network Unit) Commutateur opérateur ONU ONU ONU ONU Livre Reseaux.book Page 250 Vendredi, 27. août 2004 4:03 16 Typologie des réseaux d’accès CHAPITRE 9 251 de dépasser une cinquantaine de branches sur le tronc. La figure 9.2 illustre l’architecture d’un réseau optique passif. Un « superPON » a également été défini, connectant jusqu’à 2 048 ONU sur un même OLT. Dans ce cas, le débit montant est de 2,5 Gbit/s. Sur les réseaux d’accès en fibre optique mis en place par les opérateurs, c’est le protocole ATM qui est généralement retenu. Le système prend alors le nom de APON (ATM Over PON). Les difficultés engendrées par les boucles passives optiques, comme celle de l’accès CATV,, que nous examinons plus loin, viennent du partage de la bande passante montante, c’est-à-dire de l’utilisateur vers le réseau. Si plusieurs centaines de clients se connectent simultanément, voire plusieurs milliers dans les superPON (jusqu’à 20 000), la bande passante peut ne pas être suffisante. Si, sur le canal descendant, les canaux vidéo sont diffusés et ne prennent qu’un canal sur le tronc de l’arbre, les canaux montants des utilisateurs sont tous différents et doivent se partager une certaine bande passante sur le tronc. Il faut donc une technique d’accès MAC (Medium Access Control) pour prendre en charge cette superposition. Le multiplexage en longueur d’onde offre une solution simple à ce problème, puisque chaque utilisateur possède une longueur d’onde différente de celle des autres utilisateurs. Cela ne peut toutefois convenir que si le nombre de branches est limité. Il faut se résoudre le plus souvent à une technique de partage. De très nombreuses solutions ont été proposées pour permettre à l’ONU de faire une requête vers l’OLT, ce dernier réservant une bande passante aux clients demandeurs.