Application à un système plurispécifique l’anchois de golfe de Gascogne
Introduction
A la différence de l’application précédente, l’anchois du golfe de Gascogne est une espèce pélagique échantillonnée parmi d’autres espèces (chinchards, maquereaux, sardines, sprats, etc). Le principe de calcul d’abondance est alors différent (Diner, 1998; Massé, 1996). L’énergie acoustique sA d’une déviation est éclatée par espèce, en fonction de la capture par chalutage (proportions d’espèces et longueur des poissons). On exprime alors la densité d’une espèce e comme : ρe = sA × Xe o`u Xe est le coefficient spécifique de l’espèce e. Pour chaque chalutage i : Xei = P kei j keij × σeij avec : – kei : proportion (en nombre) de l’espèce e sur le chalutage i – keij : proportion (en nombre) de la classe de taille j de l’espèce e sur le chalutage i – σeij : surface équivalente de la taille j de l’espèce e sur le chalutage i Dans cette analyse, seules les déviations de type D2 sont modélisées et simulées (cf. II.1.2.2). Par ailleurs, le domaine utilisé pour l’évaluation a été restreint à la zone de présence de l’anchois pour se placer dans un cadre stationnaire vis à vis du coefficient spécifique de l’anchois (c.-à-d. que l’on considère un champ o`u les données du coefficient spécifique de l’anchois sont le plus souvent positives). Les différentes étapes de modélisation et de simulation sont présentées en détail pour l’année 2000. Elles consistent tout d’abord à définir un modèle géostatistique multivarié spécifique des variables d’acoustique réfléchie et de coefficient spécifique de l’anchois, puis à simuler leur incertitude et à les combiner pour obtenir l’incertitude associée à l’abondance totale. 145 ecifique l’anchois du golfe de Gascogne .
Description des données et du modèle géostatistique multivarié spécifique
L’acoustique réfléchie L’acoustique réfléchie de l’année 2000 est une variable se caractérisant par une distribution dissymétrique avec un grand nombre de valeurs faibles, environ 12 % de valeurs nulles et seulement quelques valeurs fortes (Tab. 4.1). La faible proportion de zéros est probablement la signature de la communauté pélagique étudiée, dont les espèces en association ou non occupent l’ensemble des habitats disponibles du plateau continental. Les zones o`u l’acoustique réfléchie est la plus forte se situent près des cˆotes, au niveau de l’embouchure de la Gironde, de la cˆote girondine et de la cˆote landaise (Fig. 4.1). On peut noter également une zone riche très concentrée dans le Nord de la zone (au large de l’ˆıle de Ré) se trouvant dans une zone qui est beaucoup plus pauvre voire très pauvre. Tab. 4.1 – Statistiques descriptives de la variable acoustique réfléchie (m2 .mn−2 ) pour l’année 2000 (minimum, premier quartile, médiane, moyenne, écart-type, troisième quartile, maximum, nombre d’échantillons et pourcentage de zéros).n Fig. 4.1 – Représentation proportionnelle de l’acoustique réfléchie (m2 .mn−2 ) de la campagne fran¸caise PELGAS dans le golfe de Gascogne en 2000. L’analyse structurale de la variable acoustique est rendue délicate de par la spécificité de la variable étudiée (dissymétrie de la distribution, d’assez nombreuses valeurs faibles s’opposant à quelques valeurs fortes). Ainsi le variogramme expérimental omnidirectionnel montre une structure très chaotique. L’estimation du variogramme d’origine à partir des données log-translatées permet de rendre robuste l’analyse structurale de la variable acoustique et d’inférer plus aisément un modèle structural. Le modèle ajusté est un modèle à 3 composantes : un effet de pépite de 120 000, un modèle sphérique de palier 130 000 et de portée 10 mn et un second modèle sphérique de palier 70 000 et de portée Fig. 4.2 – (a) Variogramme expérimental et variogramme expérimental retour des données log-translatées de la variable acoustique pour l’année 2000 (tous deux sont omnidirectionnels). (b) Modélisation du variogramme retour des données log-translatées. Une carte de l’acoustique réfléchie est ensuite produite par krigeage ordinaire à voisinage unique afin d’estimer l’abondance de l’anchois par krigeage et de comparer cette estimation à celle obtenue par simulation conditionnelle. Le krigeage est effectué sur une grille de 1 mn × 1 mn, comme l’impose l’échantillonnage de l’acoustique (ESDU est égale à 1 mn).
Le coefficient spécifique de l’anchois
L’analyse du coefficient spécifique de l’anchois se base sur les données de chalutage. Le nombre d’échantillons pour une année est beaucoup plus faible que celui des données d’acoustique. Dans le but d’améliorer la modélisation géostatistique de cette variable, nous considérons les données de coefficient spécifique de l’anchois sur plusieurs années. Les années considérées correspondent à la période 1990-1992, 1994, 1997, 1998, 2000-2002, période durant laquelle le stock d’anchois se trouvait dans une situation d’abondance relativement correcte. On peut donc supposer une relative stabilité de la structure spatiale du coefficient spécifique de l’anchois observé au cours de cette période. Les données de l’année 2000 (année étudiée) montrent de fortes valeurs au niveau du panache de la Gironde (Fig. 4.4.a). Peu de valeurs nulles sont observées étant donné que l’on a restreint notre analyse au coeur de la distribution de l’anchois. On se place ainsi dans un cadre stationnaire pour l’analyse variographique. Les données de l’ensemble de la période couvrent la totalité du champ et ne dégagent pas de schéma de distribution visible et constant sur la période, sauf en quelques endroits isolés comme au large de l’ˆıle de Ré o`u l’on a de faibles valeurs, ou encore au niveau du panache de la Gironde o`u l’on a les valeurs les plus fortes (Fig. 4.4.b).