Variations mensuelles interannuelles des précipitations dans la station d’Antsirabe

Variations mensuelles interannuelles des précipitations dans la station d’Antsirabe

Etant donné que la région d’Antsirabe appartient à la zone intertropicale dans laquelle la division saisonnière de l’année est dictée par la répartition des précipitations, ces dernières jouent un rôle très important dans la mesure où elles conditionnent le phénomène d’érosion fluviale. Effectivement, les études vont se focaliser, d’une part, sur leur répartition saisonnière et d’autre part, au niveau de la hauteur des pluies, car, actuellement, le problème de la répartition temporelle des pluies devient un véritable moteur qui accélère l’action de l’érosion dans la zone de recherche. Ainsi, cette étude va aider à la compréhension de la dynamique morphogénique de la région. Tableau 7. Précipitations moyennes mensuelles (en mm) à Antsirabe durant deux périodes Source : Service météorologique d’Antananarivo et Raholiarivo 2015 Figure 12. Evolution des précipitations moyennes mensuelles interannuelles pour les périodes 1925-1984 et 1984-2014 Le Tableau 7 et la Figure 12 montrent l’évolution des hauteurs des pluies tombées chaque mois pendant deux périodes de référence : Période 1 (1925-1984) et Période 2 (1984-214). Effectivement, on peut constater sur la courbe quelques variations marquées par le retard de la saison de pluies. Toutes les valeurs de précipitations de la Période 1 à partir du mois de novembre sont inférieures à celles de la Période 2 jusqu’au mois d’avril. Ceci implique une diminution des précipitations au cours des deux périodes. Pour une période plus récente, les précipitations ont baissé légèrement. La première période a enregistré une moyenne interannuelle de 1570,47mm contre 0 50 100 150 200 250 300 350 400 Précipitations (en mm) Mois 1925-1984 1984-2014 35 1515,12mm pour la deuxième période, ce qui donne une baisse d’environ 55mm. Le contraste entre la saison sèche et la saison pluvieuse est très marquée : en saison de pluies, la hauteur des précipitations enregistrées par mois peut atteindre jusqu’à 390,18mm au mois de janvier contre seulement 3,3mm au mois de juillet. Trois mois ont des valeurs supérieures à 300mm (décembre, janvier, février), le mois de mars possède une hauteur de plus de 200mm et celle du mois de novembre, supérieure à 100mm. Les autres mois qui ne reçoivent pas de pluies ne sont pas totalement secs, car ils reçoivent des eaux par d’autres phénomènes (phénomène de bruine par exemple) (RAZAFIMAHEFA, 2010). Sur les deux diagrammes ombro-thermiques de la Figure 13 et la Figure 14 se démarquent la répartition saisonnière des précipitations. Elles ont été réalisées selon la formule de Gaussen P=2T. On observe deux saisons distinctes : une saison « sèche » de mai à septembre et une saison humide d’octobre à avril. D’une manière générale, les deux courbes des précipitations sont presque identiques. Pourtant, pour la Période 2, la fin de la saison humide est décalée légèrement jusqu’au mois de mai. La totalité des précipitations tombées pour l’année tombe pendant la saison pluvieuse, ce qui représente environ 95 % de la hauteur moyenne annuelle. Sur les deux figures, les maximums restent au mois de janvier dont les valeurs sont successivement de l’ordre de 390,18mm et de 398,32mm.

Variations récentes des températures et des précipitations à Antsirabe 

 Les données de cette période sont obtenues à partir des stations 4 et 5 du Tableau 1. Ces deux stations sont dans la partie nord du bassin et elles fournissent des données très utiles dans la mesure où elles donnent des idées sur les précipitations dans les abords de l’Ankaratra où la forme du bassin favorise souvent des crues à cause de la faiblesse du temps de concentration .Cette répartition de la température influe ainsi sur les saisons. Les précipitations présentent également quelques variations notables durant ces dernières années par rapport à la période de référence 1984-2014. On observe sur la Figure 17 une légère modification des saisons : la saison pluvieuse commence vers la fin du mois de septembre jusqu’en mi-avril. C’est une fausse représentation de la réalité actuelle, car actuellement, les précipitations ne tombent qu’au mois de novembre. Une légère anomalie se situe au mois de février qui connaît une baisse des précipitations. En moyenne, cinq (5) mois sur douze (12) sont humides, mais plus de 70 % des précipitations tombent durant les mois de Novembre-Décembre-Janvier-Février-Mars. Si l’on se réfère au diagramme ombro-thermique de la Figure 18 pour la période de 1984-2014, on constate que les précipitations ont baissé, soit un écart de plus de 330mm. Les maxima des pluies n’atteignent plus 300mm de hauteur. La courbe de tendance des précipitations affirme bien la baisse des quantités de pluies (Figure 19) Le Tableau 10 et la Figure 20 démontrent que les moyennes pour les périodes étudiées précédentes ne présentent pas vraiment la réalité actuelle. En fait, on constate à première vue que la saison de pluie s’et raccourcie. Elle commence vers la fin du mois d’octobre jusqu’en mi-Avril. Les précipitations moyennes annuelles ont diminué en hauteur (984.6mm en 2014), mais tombent en quelques mois seulement. Le nombre de jours de pluie n’est plus que 104 jours contre 124 jours en 2003. Le maximum de janvier est de 261mm contre 0mm pour le mois de juin. Plus récemment, les précipitations sont de plus en plus concentrées sur une courte période de l’année, ce qui favorise effectivement le phénomène d’érosion, car elles sont de plus en plus brutales et engendrent souvent de fortes crues dans le bassin-versant. D’ailleurs, les paysans affirment que chaque jour de pluie entraine une augmentation considérable des eaux dans le lit des cours d’eau.

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