DETERMINATION DES ELEMENTS MINERAUX DANS UN ECHANTILLON DE «NONI »
PRESENTATION DE LA PLANTE
Comme le titre de notre mémoire l’indique, nous voulons déterminer la composition physico-chimique du «Noni». Nous consacrons alors cette partie à la présentation de cette plante.
Histoire
Le «Noni» (Morinda Citrifolia) est une plante originaire d’Asie du Sud Est. Elle pousse presque partout aujourd’hui. Il a été utilisé avec succès pendant plus de 2 000 ans en Polynésie, en Chine, en Inde et ailleurs. Le «Noni» a émigré avec les habitants aux îles du Pacifique sud, à Tahiti, à Hawaï, en Malaisie et pousse mieux où il y a un sol volcanique libre de pollution. Comme l’Aloès Vera, le varech, la papaye, et d’autres plantes, il a été démontré que l’extrait du fruit «Noni» améliore une grande variété de problèmes de santé. Pour la consommation, en Amérique le fruit est préparé principalement comme un supplément alimentaire sous forme de jus. Bien que le fruit ait un goût très amer et une odeur désagréable, le supplément de jus «Noni» est très agréable au goût et à l’odeur en raison de l’ajout des jus naturels de raisins et de bleuet un mélange spécial formulé par deux éminents chimistes alimentaires, Stephen Story et John Wadsworth. (Neil, 1999)
«Noni»
Noms vernaculaires Le «Nono» ou pomme-chien (Morindacitrifolia) est un arbre tropical de la famille des rubiaceae, originaire d’Asie (Inde) ou d’Australie. «Noni» est l’appellation commerciale courante du jus extrait de la pulpe du fruit. « Nono» est le nom de l’arbre et de son fruit, en tahitien.
Etymologie
Le nom scientifique du «Noni» est : Morindacitrifolia. Morinda vient du latin morus, mürier et indicus, indien en référence aux fruits qui ressemblent à ceux du vrai mûrier (Morus alba). Citrifolia vient de la forme de ces feuilles (folia) qui ressemblent à celle du genre citrus (Krauss, 2001) 4
Description
Il existe plusieurs variétés de «Noni» mais celle que nous avons étudiée appartient à la variété la plus répandue : la Morindacitrifolia var. citrifolia. C’est un arbuste de 3 à 6 mètres de haut et qui vit entre quarante et cinquante ans. Il reste vert et fleuri toute l’année (figure 1) Figure 1: Plante «Noni» La racine est pivotante et non ramifiée chez les jeunes arbustes. Ses tiges sont tétragonales et glabres (forme fléchie). Ses feuilles stipulées sont opposées, oblongues (de forme allongée), pénnatinervées (disposée comme les barbes d’une plume) de 12 à 30cm de long et de 6 à 15cm de large. Les fleurs sont petites, blanches, odorantes et sont réunies en capitules axillaires très serrés de 75 à 90 fleurs (figure 2) Figure 2: Fleur de «Noni» 5 Son fruit peut être arrondi ou allongé avec les formes et les dimensions d’une pomme de terre. Sa surface est bosselée, dessinée de formes polygonales avec une tâche sombre formant comme un œil au centre de chaque polygone. Les fruits sont d’abord verts et durs pour devenir blancs et mous une fois mûrs comme nous pouvons le voir dans la figure 3 et la figure 4. Figure 3: Fruits de «Noni» non mûrs Figure 4: fruits mûrs de «Noni»
Classification phylogénétique
Règne : Plantae Division : Magnoliophyta Classe : Magnoliophyta Ordre : Rubiales Famille : Rubiaceae Genre : Morinda Nom binominal : Symphytum officinale I.2.5. Le «Noni» à Madagascar La culture de «Noni» à Madagascar a été vulgarisée depuis 2006 par le Centre Technique Horticole de Tamatave dit CTHT, dans le cadre du programme « Banane », ayant pour objectif global le « Développement des productions horticoles dans la région de Tamatave ». Le CTHT a 6 fourni un appui en formation sur la culture des produits suivants : agrumes, épices, divers fruitiers, plantes ornementales et plantes oléagineuses. La culture du «Noni» est en voie d’extension. Les zones concernées par cette culture sont les districts d’Ambatondrazaka, de Brickaville, de Tamatave II, de Fénérive-Est, et de Vavatenina. La localisation des parcelles d’intervention est présentée. Notons que cette plante pousse presque partout dans l’île (Région Analamanga, Menabe, Boeny, etc…) Les chiffres récents obtenus sur le nombre de pieds de «Noni» plantés dans la région Antsinana est d’environ plus de 17 000 dont les 2/3 sont encore en croissance, et les 1/3 sont actuellement en production. Lorsque toutes ces plantes seront en pleine production, à raison de 5 kg de fruits de «Noni» par mois par pied en moyenne, la production de la région atteindra plus de 1 000 tonnes de fruits de «Noni» par an. Il s’agit d’une forme d’agriculture contractuelle entre deux parties : le CTHT et les paysans, par laquelle le CTHT fournit le matériel végétal et la formation technique, et qui assure également les débouchés par le CTCP. Ce dernier transforme les fruits de «Noni» en jus fermenté. I.2.6. Résultats des études antérieures Les recherches menées sur le «Noni» ont permis d’isoler les 200 composés répertoriés. Les composants majeurs sont les composés phénoliques dont les plus importants sont les anthraquinones (damnacanthal, morindone, morindine) ; les aucubines ; les asperulosides et la scopolétine. Parmi ces composés majeurs comptent aussi les acides organiques tels que les acides caproïques, les acides capryliques. Nous pouvons aussi citer les alcaloïdes dont le principal est la xéronine (Nualsanit, 2012). Les composés phénoliques sont reconnus être les principaux éléments ayant les propriétés fonctionnelles dans le jus de «Noni» (damnacanthal, scopolétine, morindone, alizarine, aucubine, nordamnacanthal, rubiadine, rubiadine-1-méthyl éther, et d’autres anthraquinones). Le damnacanthal exerce un effet anti-cancer, la scopolétine possède des propriétés analgésiques, des effets antimicrobiens et anti-hypertension. La xéronine quant à elle, exerce une fonction immunitaire très importante. Les bienfaits du «Noni» sur le corps sont nombreux, des investigations médicales ont été effectuées pour le confirmer. (Nualsanit, 2012). Par ailleurs, environ 51 composés volatils ont été identifiés dans le fruit mûr, incluant des acides organiques (acide octanoïqe, acide hexanoïque), des alcools (3-methyl-3-buten-1-ol), des 7 esters (methyloctanoate, methyldecanoate), des cétones (2-heptanone) et des lactones ((E)-6- dodeceno-γ-lactone).
Propriétés pharmaceutiques
Le «Noni» a plus de cent (100) applications. Toutes les parties de la plante sont utilisées en médecine traditionnelle (racine, tige, feuilles, graines…). Il a une valeur inestimable comme herbe curative en raison des fonctions suivantes: D’abord, il réduit l’hypertension, de plus il agit avec la mélatonine et la sérotonine pour la régularisation du sommeil, de la température et des cycles d’humeur. Le «Noni» augmente aussi l’énergie corporelle et agit comme agent anti-inflammatoire et antihistaminique. Par ailleurs, il allège la douleur et possède des propriétés antibactériennes qui peuvent protéger les systèmes digestif et cardio-vasculaire. Et enfin, le «Noni» empêche la fonction précancéreuse et la croissance des tumeurs cancéreuses. Ces propriétés pharmaceutiques ont été relatées dans les travaux de Chunideng V (2003) où l’auteur parle notamment des effets anti-cancérogènes du «Noni». Le Dr. Heinicke (2001), devenu célèbre grâce au «Noni», affirme que le jus de cette plante contient de la xéronine qui a le pouvoir de soigner différentes maladies comme le cancer, le vieillissement, l’arthrite et l’hypertension. Une étude conduite par une équipe de l’Université de Hawai en 1994 relate les activités anticancer du «Noni» en particulier contre le cancer des poumons sur des souris de laboratoire. Les conclusions de cette recherche mettent en avance les effets positifs sur le système immunitaire qui agirait sur les cellules malignes en améliorant les activités des macrophages et lymphocytes. Des études similaires ont été conduites au Japon (Allnaturalcentral, 2001 ). Le dosage journalier est limité par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) à 30 ml par jour 1 . Le «Noni» est vendu comme « complément alimentaire » avec étiquetage en conséquence. Pour le cas du jus fermenté du Centre de Transformation et de Conservation des Produits (CTCP), qui n’est mélangé à aucun autre ingrédient, la dose conseillée est de deux prises par jour : une cuillerée à soupe (environ 5g) le matin et une cuillerée à soupe le soir, soit environ 10 ml de jus par prise. L’équivalent en poudre de «Noni» sera déterminé à partir de cette dernière dose.