Prise en charge diagnostique et thérapeutique des cancers

 Prise en charge diagnostique et thérapeutique des cancers

A l’heure actuelle, la cancérologie est face à un double enjeu : le diagnostic précoce des tumeurs et le développement de nouvelles thérapies ciblées. D’un point de vue diagnostique, le développement d’outils permettant la détection des étapes précoces des cancers favorisera leur repérage à des stades où les différents traitements (chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie) à la disposition des cliniciens offrent une plus grande efficacité et de meilleures chances de guérison. D’un point de vue du traitement des tumeurs, la mise au point d’agents anti-tumoraux ciblés, agissant spécifiquement sur les mécanismes de la cancérogenèse, permettra d’en améliorer l’efficacité thérapeutique ainsi que la tolérance. 

Les méthodes de diagnostic

La détection précoce des cancers est primordiale pour permettre une thérapie efficace. En effet, aux stades précoces le nombre de cellules tumorales à éradiquer est relativement faible et ces cellules ne possèdent pas toutes les anomalies génétiques qui leur permettront de s’adapter et de résister aux traitements. A l’heure actuelle, le diagnostic des cancers repose sur des techniques d’imagerie traditionnelles et sur la détection de marqueurs tumoraux circulants. Ces derniers, secrétés en grande quantité par les cellules tumorales, ne présentent pas de spécificité absolue, mais permettent de suspecter la présence d’un cancer. Les techniques d’imagerie utilisées, la radiographie (rayons X), l’échographie (ultra-sons), l’IRM (résonance magnétique), les techniques nucléaires (radioactivité) et l’endoscopie sont des méthodes adaptées et performantes pour la détection de tumeurs de quelques millimètres. Elles sont particulièrement utiles pour la prévention du cancer du sein, du poumon et du côlon. Ces 39 différentes techniques d’imagerie médicale ont fait d’énormes progrès au cours des trente dernières années. Par exemple, le CT-scan (ou tomodensitométrie) utilisant les rayons X, permet d’obtenir des images précises d’un organe, en réalisant des coupes transversales du corps humain. Le PET Scan (Positron Emission Tomography), basé sur la détection de radionucléides émetteurs de positrons, permet la localisation des tumeurs avec une grande précision (forme et contours exacts). La plupart de ces techniques d’imagerie utilise des agents de contraste pour obtenir un meilleur contraste et une meilleure sélectivité par rapport à un processus donné. Ainsi, le traceur le plus utilisé en PET est le 18F-FDG (18Ffluoro-desoxy-glucose). Cet analogue de glucose s’accumule spécifiquement au niveau des zones à forte activité métabolique, comme les tumeurs, les métastases et le cerveau, et permet la détection des micro-métastases invisibles sur les clichés radiographiques. Cependant, cette technique présente certaines contraintes comme la courte demi-vie du 18F (110 minutes), qui implique une utilisation rapide du traceur après fabrication. De plus, le PET Scan ne permet pas la visualisation de tumeurs dans les organes à fort métabolisme, tel le cerveau, ou dans les organes d’élimination du traceur. Les produits de contraste les plus souvent utilisés en IRM sont des chélates de Gadolinium. Ils permettent d’améliorer le contraste et de rendre ainsi les lésions plus apparentes. Ils peuvent aussi être utilisés pour permettre une meilleure visualisation des vaisseaux. La quantité d’agent de contraste et la synchronisation de l’injection avec l’acquisition des images sont critiques pour obtenir l’effet recherché. Ces techniques d’imagerie médicale représentent une avancée considérable pour la détection précoce des tumeurs, mais elles pourraient encore être améliorées par l’utilisation d’agents de contraste, notamment nanoparticulaires, permettant la détection de phénomènes plus spécifiques du processus tumoral.

Les traitements

Il existe tout un panel de traitements contre le cancer. Suivant le type de cancer et son stade de développement, un traitement ou une association de traitements est choisie par l’équipe de praticiens qui suit le patient. Les principales formes de traitements utilisées de nos jours sont les suivantes : 41  La chirurgie : elle consiste à effectuer une ablation de la tumeur, des ganglions correspondants et des éventuelles métastases. Ce traitement qui a été pendant longtemps l’unique traitement des tumeurs solides, reste le plus courant aujourd’hui, en particulier pour les formes localisées de cancers diagnostiqués à un stade précoce. La chirurgie en elle-même reste un acte lourd et invasif, qui n’est pas sans conséquences sur l’organisme.  La chimiothérapie : traitement systémique qui vise, par l’utilisation de substances chimiques, à détruire les cellules cancéreuses ou à les empêcher de se multiplier dans l’ensemble du corps. Il existe de nombreux médicaments de chimiothérapie, souvent associés entre eux pour augmenter l’efficacité du traitement. Ils peuvent être administrés par perfusion, piqûre ou sous forme de comprimés. Les médicaments de chimiothérapie touchent les cellules cancéreuses, mais aussi les cellules saines qui se divisent rapidement, ce qui peut provoquer des effets secondaires : nausées, vomissements, alopécie (perte des cheveux et parfois des poils), mucites (inflammation de la bouche), diarrhée ou constipation, baisse des globules blancs pouvant entraîner la contraction d’infections, baisse des globules rouges ou des plaquettes, fatigue, modification du poids, perte d’appétit… Ces effets sont variables selon les médicaments et la réaction de la personne et sont souvent difficiles à supporter. La chimiothérapie reste le principal traitement utilisé en cas de cancer à un stade avancé.  La radiothérapie : traitement du cancer par des rayons ionisants qui détruisent les cellules cancéreuses ou stoppent leur développement en bloquant leur capacité à se multiplier. C’est un traitement locorégional des cancers. Il existe plusieurs types de radiothérapies dont les principales sont : la radiothérapie externe (irradiation par un dispositif extracorporel) et la curiethérapie (sources radioactives implantées sur le site de la tumeur : billes, microsphères ou fils composés d’iridium ou de césium radioactif). Les rayonnements ionisants ne font pas de distinction entre les cellules saines et les 42 cellules cancéreuses. Il existe donc un risque d’altération des cellules saines à proximité de la zone traitée, qui peuvent se traduire en effets secondaires plus ou moins sévères qui peuvent être spécifiques à la zone traitée. Par exemple : érythème cutané, œdème, fatigue, problèmes de fertilité, perte définitive des cheveux.  L’hormonothérapie : traitement modifiant ou bloquant la sécrétion d’hormones et entravant de ce fait la prolifération de cellules tumorales dont la croissance est stimulée par ces hormones. Ce traitement est efficace uniquement pour les tumeurs hormono-dépendantes.  L’immunothérapie : traitement qui consiste à stimuler les réactions immunitaires de l’organisme pour détruire les cellules tumorales. Le problème majeur de ce traitement est que les cellules tumorales sont peu antigéniques (reconnues par l’organisme comme étrangères). Ce traitement n’est donc jamais utilisé comme traitement dominant mais comme complément associé avec un autre traitement. La combinaison de plusieurs traitements est très courante. Lorsqu’ils sont réalisés avant la chirurgie, ils sont dits néo-adjuvants (ou préopératoires). Leur but est notamment de faire diminuer la taille de la tumeur afin d’en faciliter l’ablation. Lorsqu’ils sont prescrits après la chirurgie, on parle de traitements adjuvants (ou post-opératoires). Leur but est notamment d’éliminer les cellules cancéreuses qui seraient encore présentes dans l’ensemble de l’organisme ou au niveau de la zone concernée par la tumeur, de façon à limiter le risque de récidive.

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