Présentation de la famille des Culicidae
Apparus il ya plus de 170 millions d’années, les moustiques ou Culicidae appartiennent à la classe des Insectes de l’embranchement des Arthropodes. Caractérisés par une paire d’ailes, ces Diptères comptent plus de 3500 espèces réparties majoritairement au sein de 3 genres principaux Aedes, Anopheles et Culex (Resh & Cardé 2003). Grâce à leurs fortes capacités d’adaptation et de vol, ils sont aujourd’hui présents partout dans le monde. Les moustiques sont des Insectes holométaboles. Leur développement passe par une phase larvaire aquatique avant le stade adulte aérien nymphale (Clements 1992). Le cycle de développement des Culicidae se distingue par deux phases distinctes : – Un cycle pré imaginal qui se déroule en milieu aquatique et regroupe l’œuf, les quatre stades larvaires, et la nymphe. – Une phase aérienne qui concerne l’adulte ou imago ((Fig 4). Le stade Œuf: L’œuf comprend de l’intérieur vers l’extérieur ; l’embryon, la membrane vitelline pellucide, un endo-chorion épais et un exo-chorion plus ou moins pigmenté et ornementé, il est de 0,5 mm de taille (Rodhain et Perez, 1985). Au moment de la ponte il est blanchâtre et prend rapidement, par oxydation de certains composants chimiques de la thèque une couleur marron ou noire (Seguy, 1951). Les œufs d’Anopheles sont pondus isolement à la surface de l’eau. Leur forme est plus ou moins ovoïde et pourvue latéralement de flotteurs leur permettant de conserver une position horizontale. Les œufs d’Aedes sont allongés, rétrécis et montrent un réseau de fines dépressions. Ils flottent horizontalement à la surface de l’eau. Les œufs de Culex groupés en nacelle sont cylindro-coniques et se tiennent verticalement (Pressat, 1905 in Lounaci, 2003). Le stade larvaire : Les mues larvaires des Culicidae sont au nombre de quatre, les trois premiers stades présentent généralement des caractères chétotaxiques variables. Ce stade est aquatique. Les larves de Culicidae se différencient des autres insectes aquatiques par l’absence de pattes. Ces larves sont clairement constituées de trois parties une tête pourvue d’une paire d’antennes. Un thorax plus large que la tête. Un abdomen pourvu au niveau du huitième segment d’un siphon respiratoire. Le stade nymphal : A la fin du quatrième stade de son développement, la larve cesse de se nourrir et devient nymphe où se fera la mise en place des organes de l’adulte. La durée est relativement courte et varie selon la température. La nymphe ne se nourrit plus et subit de profondes modifications anatomiques. Le stade adulte : Une fois la métamorphose accomplie, les moustiques mâles émergent en premier à la surface de l’eau suivis des femelles 24 à 48 h après (Rehimi, 2004). Les adultes se nourrissent des saccharides généralement trouvés dans les nectars végétaux. Après l’accouplement les femelles ont besoin pour le développement et la maturation de leurs œufs d’un apport important en protéines qu’elles l’obtiennent par l’intermédiaire d’un repas de sang sur un hôte vertébré. Les moustiques femelles n’ont besoin d’être fécondées qu’une fois dans leur vie. Après avoir pondu dans des gites larvaires, la femelle va partir à la recherche d’un nouveau repas de sang. C’est à l’occasion de ce repas sanguin que la transmission de l’agent pathogène se fait. Les femelles de certaines espèces peuvent toutefois pondre sans avoir pris de repas de sang, il s’agit alors d’une ponte autogène.
Modèle biologique
Le modèle biologique utilisé est un Culicidae prélevé dans le lac des Oiseaux (El tarf) lequel fera l’objet d’une étude systématique. L’espèce la plus abondante du lac servira de modèle durant notre étude.
Présentation de l’insecticide
Le méthoxyfénozide (RH-2485), commercialisé sous le nom de Runner ou Intrepid, Dow Agro Sciences, USA est le nom commun du N-tert-butyl-N′-(3-methoxy-o-toluoyl)- 3,5-xylohydrazide. Sa formule empirique C22H28N2O3 et son poids moléculaire est 368,47g (Fig 5). Il appartient a la catégorie des insecticides du groupe des bisacylhydrazines qui sont des agonistes de la troisième génération de l’ecdysone. Le méthoxyfnozide (RH-2485) est un régulateur de croissance des insectes, agoniste de l’hormone de mue, 20- hydroxyecdysone (20 E), qui mime l’action de l’hormone de mue en se fixant aux récepteurs nucléaires spécifiques (EcRs) des ecdystéroides naturels (Wing et al., 1988 ; Carlson et al., 1994, Oberlander et al., 1995). Son effet a été observé in vivo sur le développement et la reproduction, il perturbe également la croissance des ovocytes et la production d’ecdystéroïdes, (Dhadialla et al., 2005 ).