LA DISPONIBILITÉ EN EAUX DE SURFACE DANS LE BASSIN VERSANT DE LA MANDARATSY

LA DISPONIBILITÉ EN EAUX DE SURFACE DANS LE BASSIN VERSANT DE LA MANDARATSY

A part les facteurs physiques, les facteurs humains doivent également être considérés pour évaluer la disponibilité des ressources en eau à diverses échelles de l’espace. Les facteurs physiques permettent d’évaluer la variabilité spatio-temporelle en quantité des ressources en disponibles, mais ceux-ci doivent être confrontés à la réalité du milieu humain qui déterminera s’il il y a une adéquation entre la quantité des ressources en eau disponibles et le milieu humain qui l’utilise. Cette troisième et dernière partie essaye d’introduire les données disponibles du milieu humain pour caractériser la disponibilité des ressources en eau dans le bassin versant de la Mandaratsy, à l’échelle locale et selon un indicateur globalement utilisé. 

La population

L’ensemble du bassin versant de la Mandaratsy s’étale principalement sur 5 fokontany : Sahavoha (935 habitants), Isomitra (1954 habitants), Vohimarina (765 habitants), Mandaratsy (768 habitants), Sahely (396 habitants). Les trois fokontany Sahavoha, Isomitra et Vohimarina regroupent tous les hameaux du « bassin hydrologique » de Mandaratsy/Antarambiby10 qui contient environ 1200 habitants (APMM, 2004). La partie amont du bassin versant qui est occupé par le périmètre de reboisement de Mandaratsy, est faiblement peuplé. La taille des villages est petite, les plus peuplés ont autour de 200 habitants. La population se concentre surtout sur les lisières du périmètre de reboisement et autour de la plaine de la Matsiatra dans la région de Mahasoabe (croquis 7). La population du bassin versant de la Mandaratsy est marquée par une pauvreté et une forte fécondité. Selon les dernières données disponibles, l’espérance de vie est de 54 ans et l’indice synthétique de fécondité de 4 (APMM, 2004). D’après le résultat des enquêtes sur le terrain, la taille moyenne des ménages est de 7 personnes dont 5 enfants. Il y a une légère prédominance du nombre de filles, avec 2 garçons et 3 filles par ménage en moyenne.

Les activités économiques

Les habitants vivent surtout de l’exploitation des ressources forestières. Comme la plus grande partie de la forêt de pins est exploitée par l’entreprise « Les Scieries du Betsileo » (LSB), les habitants travaillent en tant que salariés de cette entreprise. Mais il y a également une partie de la forêt qui est exploitée par les communautés locales et qui leur fournit des revenus directs (photo 7). Environ 80 % du revenu de la population du bassin versant sont puisés de l’exploitation des ressources forestières (APMM, 2004), que ce soit par salariat ou direct. A part l’exploitation du bois, l’agriculture, la pêche et l’artisanat font également partie des activités économiques de la population locale, mais ceux-ci occupent une part moindre dans les revenus. Les produits sont essentiellement acheminés vers Fianarantsoa et Mahasoabe où des paysans font un aller-retour journalier. Il y a également une partie de la population qui sont des employés de la société pharmaceutique BIONEXX. Cette société est en coopération avec la LSB et cultive une partie des terrains de cette dernière par des arbres pharmaceutiques. Les employés locaux font l’entretien des plantations d’arbres.  Le « bassin hydrologique » est celui considéré dans le plan d’aménagement du bassin versant par l’APMM en 2004. Il s’agit de tout le bassin en amont du barrage d’Antarambiby(BV1) plus une partie en aval jusqu’au niveau d’Ambalamindramena (BV2). Figure 5: Principales sources de revenus dans le périmètre de reboisement Mandaratsy/Antarambiby. L’exploitation des ressources forestières reste la principale activité génératrice de revenu (80% des revenus). Les autres activités comprennent le salariat (8% des revenus) notamment en travaillant pour l’entreprise LSB, l’agriculture (4% des revenus) et l’artisanat (3 % des revenus). Source : Plan d’aménagement du périmètre de reboisement Bassin Versant de Mandaratsy/Antarambiby Photo 7: Exploitation du bois communautaire. Cliché de l’auteur (20/10/2017 Croquis 7: Carte de chaleur de l’habitat dans le bassin versant de la Mandaratsy. L’habitat (et donc la population) se concentre surtout dans la plaine de la Matsiatra et sur la lisière nord-est du bassin versant. La partie amont du bassin versant où se trouve le périmètre de reboisement de la Mandaratsy est faiblement peuplée et la population se localise dans quelques hameaux de petite taille dispersés comme Analaidirana, Tsianesena et Ankazomiranga.

Les infrastructures

Les infrastructures d’éducation sont constituées de deux EPP : l’EPP Ambalamindramena pour la partie est du bassin et l’EPP Tsianesena pour la partie ouest. Mais le taux des enfants terminant le niveau d’éducation primaire (classe de 7e ) est faible faute de moyens de la part des parents mais également dû à l’entrée précoce des enfants dans le domaine du travail pour améliorer la recette familiale (travail et vente du bois, agriculture). La poursuite de l’école après la primaire est aussi contrainte par l’éloignement du collège le plus proche, le CEG Mahasoabe. Seules les familles les mieux aisées peuvent envoyer leurs enfants qui loueront ainsi une maison à Mahasoabe pour la plupart des cas. (Source : terrain) Aucune infrastructure sanitaire n’est présente dans le bassin et le taux de fréquentation de médecin est faible. Le CSB le plus proche est le CSB II Mitongoa situé à Ampatora, où les habitants de la partie est du bassin se rendent en cas de maladie. À cause de la distance et la tradition, la plupart des femmes n’accouchent pas dans un CSB mais dans le village même. Les gens utilisent rarement des infrastructures d’hygiène comme les latrines qui comptent généralement environ deux par hameau. Il n’existe pas aussi des infrastructures agricoles comme les canaux d’irrigation et les barrages agricoles. Les agriculteurs en aval du barrage de retenue d’eau de la JIRAMA se plaignent en avoir besoin. Aucun village du bassin versant n’est relié ni au réseau d’électricité ni au réseau d’eau potable de la JIRAMA. L’eau captée au niveau du barrage de retenue d’Antarambiby est amenée directement à la station de traitement d’Itombana puis acheminée vers Fianarantsoa. 

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