Le cadre humain
Historique du peuplement
La localité que nous étudions, appartenait au royaume du Niani-wouli, une des provinces de l’empire du Mali. En effet, les premières vagues migratoires qui occupèrent cette zone seraient des malinkés. Plus tard, ces migrants auraient été rejoints par les peuls venus du Boundou, par les wolofs venus du Djolof ou du Saloum. Cependant, il faut noter que le peuplement de la ZTN a été depuis longtemps très faible. Le sous-peuplement est causé d’une part, par le manque d’eau dû à la profondeur de la nappe phréatique et d’autre part, il est le fruit de l’histoire. Aucune construction d’envergure coloniale ou politique n’y a fixé ou organisé les populations.
Ce n’est qu’après la naissance du projet de colonisation des Terres Neuves que l’espace fut entièrement occupé. Ainsi, se distinguent deux types de peuplements : -Le peuplement ancien composé de tous les villages qui existaient bien avant l’arrivée des colons. Mais il faut noter que, l’installation des populations dans ces villages ne s’est pas faite durant la même période. Estimée à l’époque (1971) à 4624 habitants cette population était très dispersée dans la zone Diouf.G (2000-2001). Elle était essentiellement composée de Manding (Socé), de wolofs, de Peuls et de Toucouleurs. L’agriculture de subsistance associée à l’élevage était la principale activité. Seuls les peuls venus de la Guinée pratiquaient le charbonnage.
Ces habitudes traditionnelles vont être bouleversées par l’arrivée des colons. -Le peuplement récent trouve sa spécificité dans le fait qu’il a été initié à partir de 1972 dans le cadre d’une colonisation encouragée par les pouvoirs publics. Les objectifs de cette opération ont été définis dans le troisième plan de développement économique et social de 1969 à 1973.Ainsi, plus de 1000 familles ont été installées dans l’intervalle des dix années qu’a duré l’opération. Leur installation s’est faite dans 16 villages qui ont été créés par la STN puis dans certains villages autochtones. Ce peuplement est originaire à plus de 90% du département de Fatick particulièrement les arrondissements de Niakhar, Diakhao, Ngoye, et Tattaguine.
Evolution et Répartition de la population
D’après les Recensements Généraux de la Population et de l’Habitat faits par l’ANSD, la population des Terres Neuves est passée de 35088 habitants en 1988 à 50362 habitants en 2002 soit une augmentation de 15274 habitants (30%). Cette forte croissance démographique régulière et significative résulte à la fois de l’arrivée des colons venus du bassin arachidier, de la migration spontanée qui s’en est suivie mais aussi du croît naturel. L’analyse de la structure par sexe de la population laisse apparaître un léger déséquilibre en faveur des hommes. La population des Terres Neuves est constituée de 25237 hommes soit 50,11% et de 25129 femmes, représentant 49,89% de la population totale.
Figure 14 : Répartition de la population Répartie sur 123 villages et hameaux, la population des Terres Neuves est partagée en 3868 concessions et 4556 ménages. Elle est inégalement répartie sur l’espace. Ainsi, plus de 23% de la population habitent dans les sept plus grands villages de plus de mille habitants : Méréto (2959), Bamba Ndiayène (1947), Kaba (1947), Ndiayène Diam-Diam (1371), Kanta (1251), Massembé (1160), Diaglé Sine (1129) soit au total 11764, représentant 23,35% de la population totale. Cette forte concentration de la population se justifie par le fait que ces villages situés sur la zone pilote du projet des Terres Neuves se trouvent sur les meilleures terres.
Lombard.J et Garenne.M (1988) Pour le cas de Méréto, il faut noter que c’est le village centre des Terres Neuves avec l’essentiel des infrastructures sociales de base dans la zone. Le territoire des Terres Neuves compte également 29 villages dont la population est comprise entre 500 et 1000 habitants en moyenne pour un effectif global de 18457 personnes, soit 36,64% de la population totale. Cependant, les 87 villages et hameaux qui restent, ont une population de moins de 500 habitants. Ils totalisent 30141 habitants soit 39,99% de la population globale. Les ethnies sont inégalement réparties au sein des différents villages.
Elles sont principalement composées de Sérères, de Wolofs, de Peulhs, et de Mandings. Les Sérères venus du Sine dominent dans les villages qui ont été créés par la STN. Selon le recensement effectué par une équipe de l’ORSTOM en 1987, cette ethnie représente 91% de la population installée. Par contre dans les villages autochtones se sont les wolofs et les peulhs qui prédominent. Cette diversité ethnique trouve leur unification dans la religion musulmane et dans les activités socio-économiques.