LE DIAGNOSTIC DE L’HEPATITE C
TESTS DE DEPISTAGE
Les tests reposent actuellement sur des méthodes de type ELISA (Enzyme Linked Immuno Sorbent Assay). Ils permettent à l’aide d’antigènes recombinants ou synthétiques de mettre en évidence la présence d’anticorps dirigés contre le virus de l’hépatite C (23). Depuis que le VHC a été cloné quatre générations de tests de dépistage ont été développés. La 1°génération de tests utilisait comme antigène la protéine recombinante c100-3 qui correspond à une partie de la protéine NS4. Cette dernière étant très variable ces tests conduisaient à des résultats faussement positifs. Pour augmenter la spécificité des tests, les protéines C et NS3, moins variables, ont été utilisées en pl us de la protéine c100-3 dans la deuxième génération de tests. Plus récemment, des tests de troisième et de qua trième générations utilisant les mêmes protéines plus un antigène de la région NS5 ont été développés. Ils ont une sensibilité et une spécificité plus élevées et sont d’un coût relativement modéré. Cependant, les tests de dépistage des anticorps ne seront donc applicables qu’environ 2 mois après la date de contamination. Ce ne sont donc pas des moyens de dépistage de l’infection virale aiguë. Par ailleurs, certains patients ont une réponse immunitaire déficiente ou inadaptée et ces tests peuvent être mis en défaut. Une précaution particulière devra être prise pour les hémodialysés, les greffés d’organes sous traitement immunosuppresseur et toute autre personne présentant un déficit de l’immunité comme les patients infectés par le VIH. Les différences de sensibilités et de spécificités des tests de dépistage justifient l’utilisation de tests de confirmation pour le diagnostic d’une hépatite C.
LES TESTS DE CONFIRMATION
o Test RIBA (Recombinant Immunoblot Assay) Ce sont des membranes de nitrocellulose sur lesquelles sont déposées des antigènes recombinants représentatifs du VHC. Les différents anticorps présents chez un individu séropositif et dirigés contre le VHC réagiront avec les antigènes selon leurs spécificités. Ces tests ont l’intérêt d’être très spécifiques mais sont très coûteux. Comme toute détection d’anticorps, ils ne sont positifs qu’à distance de la contamination et seront mis en défaut lors de perturbation de la réponse immune. Et de nombreux problèmes restent à ré soudre notamment les profils indéterminés et les problèmes d’interprétations. 27 o La PCR (Polymerase Chain Reaction) Cette technique est en réalité une « RT-PCR » (Reverse Transcription – transcription inverse- suivie d’une Polymerase Chain Reaction -réaction de polymérisation en chaîne-) qui va permettre de rétrotranscrire une portion de l’ARN viral (génome viral) en de multiples copies d’ADN complémentaires beaucoup plus facilement détectables. La première étape de la RT-PCR consiste donc en la synthèse de l’ADNc. Cette synthèse est catalysée par des transcriptases inverses (reverse transcriptase -RT-) qui sont des ADN polymérases ARN dépendantes capables d’utiliser un brin d’ARN comme matrice pour catalyser la synthèse du brin d’ADNc. Ces enzymes ont besoin d’une amorce possédant une extrémité 3’-OH libre pour i nitier la synthèse. L’élongation du brin d’ADNc se fait par appariement avec les désoxyribonucléides. La deuxième étape est la PCR proprement parlée qui permet d’amplifier le fagment d’ADNc après l’avoir séparé du brin d’ARN par dénaturation. ARN ARN ADNc ADNc La « PCR » du VHC est actuellement le test le plus sensible pour dé tecter le génome viral (23). Son avantage est qu’il permet de détecter l’infection précocement (15 jours environ après une contamination éventuelle), en l’absence de séroconversion (60). Ce test qualitatif est indiqué chez les patients immunodéprimés, chez les bébés nés d’une mère VHC positive, pour résoudre les profil indéterminés et les problèmes d’interprétation. Mais cette technique pose plusieurs problèmes : risque de contamination permanente, la nécessité d’une bonne conservation des sérums car l’ARN du VHC est facilement dégradable et la nécessité d’utiliser des séquences adaptées à l’isolat du fait de la variabilité génétique du virus de l’hépatite C. o Génotypage Cette technique est quant à elle effectuée soit par une technique d’hybridation spécifique sur bandelette, soit par séquençage d’un fragment du génome du VHC. Il permet la détermination des types (exemple type 1) et des sous types (exemple 1b). Ce test nécessite une détection positive du génome viral au préalable. La technique de référence pour la détermination du génotype du V HC est l’analyse de la séquence nucléotidique d’une portion du gé notype, suivie de l’alignement des séquences obtenues et de leur analyse philogénique. Plusieurs techniques rapides de 28 génotypage, fondées sur la PCR ont été développées et peuvent être utilisées dans les laboratoires. Ces différentes méthodes utilisent des amorces, choisies dans les régions 5’ non codante ou de la capside, spécifiques de chacun des génotypes du VHC. Des tests enzymatiques de sérotypage des anticorps anti-VHC dans le sérum ou le plasma ont été développés et permettent de préciser le type de VHC sans avoir recours à la PCR. Ces tests sont très simple d’emploi et peuvent être effectués dans les laboratoires ne faisant pas de biologie moléculaire. L indication de cet examen se limite au bilan préthérapeutique pour déterminer le durée du traitement. o La détection de l’antigène de capside du VHC C’est un nouvel outil diagnostique qui permet de réduire la fenêtre sérologique qui précède la séroconversion (20). Elle permettrait de distinguer les hépatites chroniques des hépatites guéries. Ce test immunoenzymatique en raison de son caractère rapide et moins coûteux que la PCR, pourrait être appliqué au donneur de sang ou d’organe.