LA COMMUNE D’ARRONDISSEMENT DE RUFISQUEOUEST

LA COMMUNE D’ARRONDISSEMENT DE RUFISQUE OUEST

L’OCCUPATION SPATIALE DE LA COMMUNE

Dans ce chapitre nous aurons à s’intéresser sur l’histoire de l’occupation spatiale de Rufisque depuis sa naissance jusqu’à la période actuelle. Cette étude, nous permettra de mieux saisir et appréhender les problèmes posés actuellement par les besoins en espace du fait de la forte urbanisation dont la ville de Rufisque fait face.

L’OCCUPATION DE L’ESPACE AVANT LA PERIODE COLONIALE

Rufisque est probablement l’une des plus anciennes installations lébu du cap vert, mais aucune source orale ni écrite ne permet de donner la date ou l’époque de sa fondation. Et ce d’autant plus que la chronologie de la progression des groupes lébu reste imprécise tandis que les 41 historiens s’interrogent toujours sur l’origine même des populations regroupées sous ce vocable. D’après la tradition orale c’est de kounoune (4 km au Nord de la ville actuelle) que sont venus les fondateurs de Rufisque. Le site découvert par un chasseur qui avait suivi le marigot de Sangalkam aurait été défriché par quatre groupes familiaux, les Guèye, les Ndoye, les Ndop et les Mbengue (créateurs de Ndunkou) qui s’établirent en bord de mer, au milieu d’une clairière aménagée par le feu, chaque groupe disposait de son propre espace. Cette clairière fut agrandie d’abord vers l’Est avec l’arrivé de Demba Diaw Djegal, premier chef de quartier de Mérina. Autour des noyaux de base vinrent s’agglomérer de nouveaux quartiers en particulier Diokoul21(les derniers arrivés). L’arrivée des explorateurs et missionnaires Européens lui valut les noms de Rio Fresco (rivière fraiche) pour les Portugais et Rufisque pour les Français. A l’instar du nom donné par les Portugais, l’autre appellation Ouolof est «Teng Guedj ». L’histoire de la découverte de Rufisque a retenu deux dates importantes : – L’année 1364 qui correspond à l’arrivée des marins français au Sénégal ; – L’année 1444 correspondant à l’arrivée des navigateurs portugais conduite par le commandant Henry. Ainsi sa population originelle serait composait de lébu. « Les lébu occupent la presqu’île du Cap Vert de l’océan Atlantique au pied de la falaise de Thiès. Ils seraient originellement apparentés aux sérères. Agriculteurs, ils possédaient un attribut distinct en s’adonnant à la pêche océanique une spécialisation devenue un signe particulier de leur identité » 22 L’activité économique principale de cette collectivité était la pêche. Ce qui justifie leur implantation au bord de la mer. En outre, l’agriculture y jouait un rôle prépondérant et c’est grâce à elle qu’ils continuent de revendiquer et de se porter propriétaires coutumiers des terres dans la circonscription rufisquoise. 

L’OCCUPATION DE L’ESPACE PENDANT LA PERIODE COLONIALE

Lorsque les Européens arrivèrent dans le territoire sénégalais, ils avaient mis en place des politiques qui devaient prendre en compte leur propre aspiration. C’est ainsi que les changements qu’ils ont eu à opérer au niveau de Rufisque se sont orientés dans deux axes : – Le premier c’est la création du centre ville (l’Escale) où se localise l’ensemble des établissements de commerce ; – Le second c’est la ségrégation dans l’habitation entre les différents quartiers de l’époque Dans sa volonté de mise en œuvre de sa politique dominatrice et centralisatrice, les Européens s’engageaient à faire du centre ville le poumon économique de la ville de Rufisque. Cet espace autrefois occupés par les lébu allait plus tard faire de Rufisque la plus importante ville du Sénégal grâce à sa fonction arachidière génératrice de revenus conséquents. Pour y parvenir, le colonisateur avait entrepris une série de mesures coercitives en déguerpissant les populations locales du centre ville. Puis la présence d’une rade due à la rupture du cordon dunaire Hann – Toubab Dialao par un épanchement basaltique post lutétien favorisant la création d’un port. La mise en place des barrières que sont les canaux à ciel ouvert permettait de séparer l’Escale des quartiers lébu. Ainsi « pour éviter que le quartier devienne une voie de pénétration des indigènes vers la ville, la Municipalité l’entoura d’un petit mur surmonté d’un grillage solide de l’Est vers l’Ouest, à l’emprise des canaux, isolant la ville des villages indigènes » Ainsi, grâce au port, au chemin de fer inauguré en 1835, aux routes et aux grands magasins et entrepôts, l’activité économique basée sur l’arachide y connut un essor fulgurant. Dés lors, l’Escale était devenue l’espace la plus importante de la ville concentrant l’économie, l’administration et bien d’autres services (cf. Figure n°2).

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