Généralités des lieux de la population pédiatrique
La pédiatrie couvre de la naissance à dix-huit ans
La néonatalogie ou médecine néonatale est une sous-spécialité de la pédiatrie qui s’intéresse au nouveau-né, né à terme ou prématurément, jusqu’à l’âge d’un mois. Elle réunit les connaissances sur les mécanismes d’adaptation à la vie aérienne et les soins préventifs ou curatifs des maladies révélées dans les premiers jours de vie (11). Un nouveau-né est à terme lorsqu’il est né entre 37 et 42 semaines d’aménorrhée (SA). D’après l’OMS, la prématurité se définit comme la naissance survenant avant 37 semaines d’aménorrhée révolues (12). On distingue la prématurité moyenne, voire tardive (naissance entre 32 et 36 SA + 6 j), la grande prématurité (naissance entre 28 et 31 SA + 6 j) et la très grande prématurité (ou prématurité extrême) (naissance entre 22 SA et 27 SA + 6 j). L’âge corrigé se réfère à l’âge que l’enfant aurait s’il était né à terme ou à la date prévue d’accouchement. Ainsi, un très grand prématuré né au terme de 24 SA atteint un âge corrigé de 36 semaines à seulement 3 mois de vie d’âge postnatal. Age corrigé = âge de l’enfant (âge réel) – prématurité Tableau 1: Calcul de l’âge corrigé On prend en compte l’âge corrigé de l’enfant afin de suivre son évolution sur le plan staturopondéral mais aussi psychomoteur (Tableau 1). Cet âge corrigé est pris en compte jusqu’à l’âge de 2 ans, âge auquel la prématurité est généralement effacée. En France et dans de nombreux pays développés, l’incidence des naissances prématurées est en hausse ces dernières années. Elle peut s’expliquer notamment par l’âge de gestation plus tardif via le développement économique des pays, par l’augmentation des procréations médicalement assistées favorisant la survenue de grossesses multiples, mais également par les changements en matière de soin avec le recours aux césariennes. De plus, une grossesse tardive présente plus de risques pathologiques. La prématurité est passée de 5,9% des naissances en 1995 à 7,4% en 2010. Entre 50 000 et 60 000 enfants naissent prématurément chaque année (12). Généralités des lieux de la population pédiatrique 20 Les principales causes sont les infections et les maladies chroniques comme le diabète et l’hypertension, les naissances multiples, l’abus de drogues, le tabagisme, la prééclampsie, un antécédent d’accouchement prématuré, un traumatisme (accident, etc.), un décollement prématuré du placenta, etc. Parmi eux, 85% sont des prématurés moyens, 10% sont des grands prématurés et 5% sont des très grands prématurés (12). La prématurité constitue un enjeu de santé publique majeur au niveau mondial. C’est l’une des principales causes de mortalité avant l’âge de 5 ans ainsi que de troubles du développement. La prise en charge de l’enfant dépend de son stade de prématurité. Le choix du service est établi d’après des critères tenant compte de l’âge gestationnel et du poids (Tableau 2). Les grands prématurés sont accueillis en service de réanimation néonatale où ils reçoivent les soins nécessaires et adaptés à leurs risques et bénéficient d’une surveillance renforcée. Ils sont ensuite orientés vers les soins intensifs, puis en service de néonatalogie quand leur état de santé est stable.
Le circuit du médicament dans un service de néonatalogie
Le circuit du médicament est un processus multidisciplinaire regroupant des activités logistiques et cliniques. D’après la HAS, il comporte 4 phases successives impliquant chacune différents acteurs (Figure 1) (14). Figure 1: Le macroprocessus du circuit du médicament (ANSM 2011)(14) Le premier circuit dit clinique concerne la prise en charge médicamenteuse du patient hospitalisé. Il inclut les phases de prescription, de dispensation et d’administration. Le second circuit dit logistique représente le médicament en tant que produit, allant de l’achat jusqu’à la délivrance dans l’unité de soins. Il rejoint le circuit clinique au stade de l’administration du médicament au patient. Chacune des phases de ces deux circuits fait intervenir des acteurs différents (15). 23 Nous allons détailler le circuit clinique.
La prescription
La prescription est l’acte initial qui déclenche le circuit du médicament. C’est une étape très encadrée par la législation. Elle définit la liste des professionnels habilités à prescrire et les mentions obligatoires devant figurer sur la prescription. Elle doit être rédigée lisiblement sur un support unique permettant également l’enregistrement de l’administration, après l’examen du patient (16). D’après l’arrêté du 6 avril 2011, la prescription doit réglementairement comporter : • L’identification de l’unité de soin/ service : nom, numéro de téléphone, fax, courriel ; • L’identification du prescripteur : nom, qualité, habilitation du prescripteur, date et signature ; • L’identification du patient : nom, prénom, âge, sexe, taille et poids du patient ; • La Dénomination des médicaments (DCI ou nom commerciale), dosage, forme galénique, schéma posologique (dose, horaire, durée d’administration), voie d’administration ; • Durée de traitement. La prescription doit être faite avec toute la clarté indispensable pour veiller à sa compréhension et permettre sa bonne exécution.
Les prescriptions dans le service de Néonatalogie
Actuellement dans le service de néonatalogie de l’hôpital la Conception, il existe sept supports de prescriptions papiers différents sans compter les ordonnances de sorties, de bilan biologique et de kinésithérapie. Les supports sont adaptés aux médicaments concernés (les antibiotiques, les médicaments dérivés du sang, les poches de nutrition, les médicaments de la trousse d’urgence, les préparations magistrales et hospitalières, etc.). Par exemple, une ordonnance pour les antibiotiques permet une réévaluation des traitements toutes les 72h. 24 Alors que l’ordonnance de poches de nutrition parentérale sert à la préparation journalière des poches et à l’élaboration d’un planning prévisionnel afin de passer les commandes auprès du laboratoire pharmaceutique les fabriquants. De même, une ordonnance de préparation magistrale et hospitalière peut être réalisée. Une préparation magistrale est définie selon l’article L.512-1 du code de la santé publique comme : « tout médicament préparé extemporanément au vu de la prescription destinée à un malade déterminé soit dans la pharmacie dispensatrice, soit, dans des conditions définies par décret, dans une pharmacie à laquelle celle-ci confie l’exécution de la préparation par un contrat écrit et qui est soumise pour l’exercice de cette activité de sous-traitance à une autorisation préalable délivrée par le représentant de l’État dans le département après avis du directeur régional des affaires sanitaires et sociales ». (17) Les préparations magistrales sont préparées extemporanément au sein de la PUI de chaque site de l’AP-HM, pour un malade déterminé et dispensées sur prescription médicale. A la différence, on appelle une préparation hospitalière, « tout médicament, à l’exception des produits de thérapies génique ou cellulaire, préparé selon les indications de la pharmacopée et en conformité avec les bonnes pratiques mentionnées à l’article L. 5121-5, en raison de l’absence de spécialité pharmaceutique disponible ou adaptée disposant d’une autorisation de mise sur le marché, de l’une des autorisations mentionnées aux articles L. 5121-9-1 et L. 5121-12, d’une autorisation d’importation parallèle ou d’une autorisation d’importation délivrée à un établissement pharmaceutique dans le cadre d’une rupture de stock d’un médicament, par une pharmacie à usage intérieur d’un établissement de santé, ou par l’établissement pharmaceutique de cet établissement de santé autorisé en application de l’article L. 5124-9 ou dans les conditions prévues à l’article L. 5126-6 ». (18) Selon les Bonnes Pratiques de Préparation, toutes les préparations hospitalières sont soumises aux contrôles galéniques mentionnés par la Pharmacopée Européenne. Des contrôles physicochimiques tels que l’identification et la quantification du principe actif, sont obligatoires pour les préparations terminées. Un échantillon doit être gardé.