Etudes de rapports morpho-sémantiques et de mécanismes d’actualisation

Etudes de rapports morpho-sémantiques et de mécanismes d’actualisation

Le pouvoir différentiel et corrélatoire du [r] chez quelques paronymes de la structure Etudes de rapports morpho-sémantiques et de mécanismes d’actualisation 339 Nous constatons que des oppositions apparaissent, comme la présence / absence du [r] dans des pans entiers du répertoire analysé. Nous allons désormais en étudier les répercussions sur le plan sémantique. 

De l’expressivité du [r] : évocation du « mouvement » et de la « répétition »

Bottineau (2003 : 217) constate à propos des idéophones lexicaux de l’anglais qu’en diachronie « [l]’adjonction de r à un idéophone qui ne le possède pas au départ (str, spr, scr) introduit la présence d’un agent réel ou figuré et induit les notions de contrôle, d’intentionnalité ou d’énergie interne (spill / spread). [« se répandre » / « propager, étaler »] ». Par ailleurs, Guiraud a relevé, dans le cadre de la structure onomatopéique en T.K. et dérivés : « l’alternance –R– / zéro dans laquelle l’infixe –r– a une valeur fréquentative avec, le cas échéant, un élément acoustique »758 : Mais passons à l’étymon TR. K., variante de T.K., dans lequel l’infixe –r– introduit l’idée d’une vibration ; c’est pourquoi les mots en TR. K. désignent des mouvements répétés, saccadés, comportant souvent un élément sonore (cf. tric-trac). 759 TR. K. est un fréquentatif de T.K. et désigne de nombreux objets et instruments producteurs ou animés d’un mouvement répété : bâtons, loquets, cliquets, crics, etc. La trique, le tricot, la tricote sont autant de bâtons agiles, manœuvrés en volées rebondissantes.760 Ainsi, l’étymologiste nîmois a replacé dans un contexte structural cette question de l’expressivité du [r] en y détectant des aptitudes précises : la référentiation à l’idée de « vibration » et à celle de « fréquence », les deux supposant celle de « mouvement ». En outre, le deuxième extrait montre que le [r] peut entrer dans la composition de noms d’« objets et instruments producteurs ou animés d’un mouvement répété », ce qui confère au [r] une propriété macro-sémantique corrélant tous ces mots et les autres. Ces idées de « vibration » et de « fréquence » nous semblent intéressantes pour notre propre structure. L’on peut en effet relever que, parmi les mots contenant le [r], une majorité est capable d’évoquer en discours une notion de « mouvement », de « vibration » ou de « fréquence » : e.g. entr(e)-, intro-, enter-, instr-, tra(ns)-, partir (part-), -portar (port-), penetrar, engendrar (engendr-), generar (gener-), (-)metro, matriz, medrar, tren, tranvía, motor. Cette actualisation n’est toutefois pas systématique comme le montrent les termes pardo, tierno, temper-, etc. Nous pouvons en sus opposer théoriquement par le (non-)truchement du [r] : meter (met-) et metro (metr-) (« (-)mètre » et « métro »), moto et motor, mediar (med-) et medrar 758 Guiraud (1986 : 110). 759 Guiraud (1986 : 105). Nous soulignons 760 Guiraud (1986 : 106). Nous soulignons. 340 (medr-), instruir ou instrumento et instituir ou encore matiz et matriz, ce qui les place dans un important réseau de correspondances phono-commutatives [r] / [Ø]. De même, l’on peut constater l’alternance synthétique vs. analytique dans entre(-) / enter-.

Le rapport de matiz à matriz et l’idée d’« engendrement »

Matizar (< bajo latín amatizare < bajo griego λάµµάτίζειν, « matizar », s. XII. Corominas, s.v.) et son dérivé matiz, aux côtés de mitigar (< mītĭgare, Juan de Mena)761 forment le paradigme notionnel de la « modération » avec medio, modo, mesura, etc. La paronymie entre matiz et matriz mérite que l’on pose la question de l’éventuelle corrélation sémantique entre les deux vocables. Soit, tout d’abord, le compte-rendu de quelques acceptions : Matiz (Derivado de matizar, 1570. Corominas, s.v. matizar) 1. m. Rasgo poco perceptible que da a algo un carácter determinado.2. m. Unión de diversos colores mezclados con proporción.3. m. Cada una de las gradaciones que puede recibir un color sin perder el nombre que lo distingue de los demás.4. m. Rasgo y tono de especial colorido y expresión en las obras literarias.5. m. En lo inmaterial, grado o variedad que no altera la sustancia o esencia de algo. (DRAE) Matizar (De origen incierto; probablemente el bajo latín (a)matizare, conocido desde el S. XII […]. Corominas, s.v.) 1. tr. Graduar con delicadeza sonidos o expresiones conceptuales.2. tr. Juntar, casar con hermosa proporción diversos colores, de suerte que sean agradables a la vista.3. tr. Dar a un color determinado matiz.4. tr. Nic. embromar (hacer bromas). (DRAE) Matriz (Del lat. matrix, -īcis, Dicc. Aut. Pero forma madriz en 1490. Corominas, s.v. madre) 1. f. Víscera hueca, de forma de redoma, situada en el interior de la pelvis de la mujer y de las hembras de los mamíferos, donde se produce la hemorragia menstrual y se desarrolla el feto hasta el momento del parto.2. f. Molde en que se funden objetos de metal que han de ser idénticos.3. f. Molde de cualquier clase con que se da forma a algo.4. f. tuerca.5. f. rey de codornices.6. f. Parte del libro talonario que queda encuadernada al cortar o separar los talones, cheques, títulos, etc., que lo forman.7. f. Entidad principal, generadora de otras. U. en apos. Iglesia matriz, lengua matriz. (DRAE) Matrona (Del lat. matrōna) 1. f. Mujer especialmente autorizada para asistir a las parturientas.2. f. En las aduanas y oficinas semejantes, mujer encargada de registrar a las personas de su sexo.3. f. Madre de familia, noble y virtuosa. (DRAE) Metritis (Del gr. µήτρα, “matriz”, e -itis).1. f. Med. Inflamación de la matriz. (DRAE) .

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