La maladie de de Gougerot–Sjögren
Physiologie de la maladie et signes cliniques
Le syndrome de Gougerot-Sjögren est une maladie auto-immune qui touche essentiellement la femme de 50ans et est associé une triade clinique : – Kérato-conjonctivite sèche avec xérophtalmie – Xérostomie – Maladie systémique (généralement une polyarthrite rhumatoïde, mais aussi un lupus érythémateux disséminé ou encore une cirrhose biliaire primitive, …) La maladie est fréquente : 0,1% à 0,4% de la population adulte soit environ 50 à 200 000 personnes en France (65). Le syndrome de Gougerot-Sjögren s’exprime souvent par la triade douleur (articulaire et/ou musculaire), sécheresse (oculaire, buccale, cutanée, génitale ou bronchique) et fatigue qui sont souvent au premier plan clinique. Parfois, le signe ou le symptôme révélateur du syndrome de Gougerot-Sjögren est tout autre, mais c’est beaucoup plus rare : gonflement des glandes parotides, phénomène de Raynaud ou purpura.
Le lien avec la xérostomie
Ce syndrome se produit lorsque le système immunitaire attaque et détruit les glandes qui produisent des sécrétions dans l’organisme : les glandes salivaires et lacrymales. Ce mécanisme de xérostomie s’explique via l’infiltration lymphocytes TCD4+ et certains lymphocytes B dans les glandes salivaires et lacrymales. En effet, les lymphocytes T produisent des cytokines inflammatoires (par exemple : IL-2, interféron gamma). Les cellules des canaux salivaires produisent des cytokines, qui détériorent finalement les canaux sécrétoires. Le tarissement de la sécrétion des glandes lacrymales entraine la dessiccation de la cornée et de la conjonctive (kérato-conjonctivite sèche). L’infiltration lymphocytaire et la prolifération cellulaire intra canalaire entrainent le rétrécissement de leur lumière et, dans certains cas, la formation d’îlots cellulaires denses, les îlots myo-épithéliaux ; une atrophie de la glande peut en résulter. La sécheresse et une atrophie de la muqueuse ou de la sous-muqueuse digestive et une infiltration diffuse par des plasmocytes et des lymphocytes peuvent provoquer des symptômes (66). Cependant dans notre cohorte de patient, aucun d’entre eux ne présentaient le syndrome de Gougerot-Sjögren.
Le diabète de type 2
Le diabète est une maladie chronique caractérisée par la présence d’un excès de glucose dans le sang. L’hyperglycémie prolongée du diabète expose à de nombreuses complications. Le diabète de type 2 est le plus fréquent (≥ 90%) et en forte progression. Cette progression est liée à l’évolution des modes de vie, surtout à une mauvaise alimentation et un manque d’activité physique. Le diabète type 2 est largement accessible à la prévention. En France, en 2019, près de 4 millions de personnes sont identifiées comme diabétiques (I et II) par l’assurance maladie. La stratégie nationale de santé 2018-2022 et le plan national Priorité prévention définissent le cadre de politique de prévention du diabète.
Physiologie et signes cliniques
Le diabète de type 2 est une maladie métabolique caractérisée par une hyperglycémie chronique dont les éléments physiopathologiques comprennent une résistance accrue des tissus périphériques (foie, muscles) à l’action de l’insuline, une insuffisance de sécrétion d’insuline 58 par les cellules β du pancréas, une sécrétion de glucagon inappropriée, ainsi qu’une diminution de l’effet des incrétines, hormones intestinales stimulant la sécrétion postprandiale de l’insuline (12). De ce mécanisme physiologique en découle différents symptômes (68) : des atteintes micro-vasculaires (tel que des néphropathies, neuropathies, rétinopathies, …) et des atteintes macro-vasculaires (tel que des cardiopathie, insuffisance rénale, accidents vasculaire cérébraux, …). 1.2.2 Le lien avec la xérostomie D’après la littérature, on observe que les patients diabétiques ont une diminution du flux salivaire dont les causes sont souvent indéterminées. Il est à noter que la diminution du flux salivaire n’est pas la seule responsable de la sensation de bouche sèche évoquée par les patients, la polyurie, la polydipsie ainsi que les désordres neurosensoriels présents chez les diabétiques pourraient être responsables de cette sensation. Plusieurs études cliniques ont recherché l’impact du diabète sur la morphologie des glandes salivaires. Les principaux facteurs mis en cause sont : – Age, pathologie (81,82) – Une pathologie mal contrôlée avec un déséquilibre des fluides corporels (71) – La sialose du diabétique qui se caractérise par une modification de la morphologies des glandes salivaires induisant une altération de leur fonction (71) – Une augmentation du glucose salivaire entrainant un déséquilibre des fluides corporels (71) Les mécanismes physiopathologiques des atteintes salivaires chez les diabétiquesde type 2 restent cependant peu décrits.
L’hypothyroïdie
On parle d’hypothyroïdie lorsque la glande thyroïde secrète une trop faible quantité d’hormones : la tri-iodothyronine (T3) et la thyroxine (T4). L’une des causes les plus fréquentes d’hypothyroïdie est la thyroïdite de Hashimoto (72). Cette pathologie est rarement congénitale, elle est le plus souvent acquise. 59 L’hypothyroïdie acquise apparaît au cours de la vie sous l’action de divers facteurs et causes. Si elle n’est pas détectée rapidement, ce sont alors les complications engendrées par la maladie elle-même qui la révèlent. L’hypothyroïdie est le trouble de la thyroïde le plus fréquent. Elle est 3 fois plus répandue chez les femmes que chez les hommes, 4/1000 chez les femmes, < 1/1000 chez les hommes (73).
Physiologie et signes cliniques
La thyroïde est responsable de la synthèse des hormones suivantes : la tri-iodothyronine pour 20 %, de thyroxine pour 80 %, mais aussi de thyroglobuline. L’iode est réparti dans différents tissus du corps où se elle se conjugue avec des peroxydases. Les glandes salivaires présentent des tissus ayant une grande affinité pour ce corps et l’iode est éliminé sous forme inorganique (74). Le déficit des hormones thyroïdiennes entraine de nombreuses perturbations de ces voies métaboliques provoquant des symptômes d’hypométabolismes (asthénie, somnolence, hypothermie, troubles digestifs, …), des atteintes cutanées et des phanères, des myxœdèmes cutanéo-muqueux ainsi que des atteintes neuromusculaire (enraidissement, myalgies, …)
Le lien avec la xérostomie
La détection précoce de la bouche sèche est essentielle pour préserver et promouvoir la santé systémique et bucco-dentaire (85). L’étude de Jung & al (EJNMMI, Juin 2017) a évalué la fonction salivaire et la xérostomie chez des patients hypothyroïdiens qui n’ont pas été impliqués dans le syndrome de Sjögren. L’hypothyroïdie a été diagnostiquée chez 40 patients sur la base des résultats cliniques et des anticorps anti-thyroïde peroxydase (anti-TPO). Le débit salivaire non stimulé était significativement plus faible dans le groupe des hypothyroïdiens. Le débit salivaire stimulé était plus faible dans le groupe des hypothyroïdiens, mais la différence n’était pas significative (75). D’après l’étude de Jung & al (Nucl Med Mol Imaging), le but était d’estimer la prévalence des maladies thyroïdiennes chez les sujets présentant des symptômes de xérostomie et d’évaluer l’efficacité de la scintigraphie des glandes salivaires dans la détection des maladies thyroïdiennes.