Oued Seybouse
Oued Seybouse à un bassin versant très vaste de 6 500 km² (ABH, 2002) hébergeant environ 1,5 Millions d’habitants (Figure 5). Il comprend 5 Barrages d’une capacité de 400 Millions m3 et 64 retenues collinaires (7,5 Millions m3 ). Sur ce bassin versant s’exercent d’importantes activités agricoles (céréales et cultures maraîchères) et industrielles intenses (plus de 70 usines dont les plus importantes se regroupent sur la Seybouse maritime). D’après ABH (2002) le réseau d’assainissement est de 1 200 Km avec un taux de raccordement aux eaux usées de 80%. Figure 6 : Station Embouchure d’Oued Seybouse. Le débit est très variable selon la pluviométrie de l’année. La pluviométrie reçue par le bassin versant varie de 450-735 mm par an selon les sous bassins. En mai 2002 le débit s’est abaissé jusqu’à 5 m3 .s-1 (Ounissi com. Pers.). Les données de LCHF (1976) permettent de retenir un débit moyen annuel de 15 m3 .s-1 , ce qui correspond à un flux de l’ordre de 500 millions m3 .an-1 . Les eaux de l’oued recèlent un mélange d’apports pluviométriques, domestiques, industriels et agricoles. L’échantillonnage a été effectué chaque mois de février 2007 jusqu’à avril 2008 à l’embouchure d’oued Seybouse (Figure 6). Les prélèvements ont été effectués une fois par mois à 20m de l’embouchure de la Seybouse. Golfe d’Annaba Oued Seybouse Station Embouchure N 50 m.
Le système estuarien du Mafrag
Le complexe estuarien du Mafrag est un écosystème microtidal, formé par deux rivières (Bounamoussa et El-Kébir) avec leurs marécages. Le bassin versant du Mafrag s’étend sur 3 200 km², incluant deux barrages (Cheffia et Mexa) construits respectivement sur Bounamoussa et El-Kébir (Figure 5). Un autre barrage est actuellement en construction dans le sous-bassin d’El-Kébir. Cet ensemble de systèmes de régulation devrait aboutir à de graves perturbations du cycle hydrologique de l’estuaire. La zone environnante est occupée par d’importants marécages (600 km² environ) inadéquats pour l’agriculture en raison de la salinisation des terres. En période de crue, l’eau excédentaire envahit complètement la pleine littorale et occasionne, de sérieuses atteintes des infrastructures et de l’environnement. Le bassin peu peuplé (100 000 habitants) est exploité pour l’agriculture et l’irrigation, est assurée en grande partie par les rivières tributaires de l’estuaire. L’agriculture y est essentiellement intensive et l’industrie se limite à de petites usines agro-alimentaires. La précipitation moyenne annuelle est de l’ordre de 800 mm et l’évaporation atteint 1250 mm. Le débit à l’embouchure du Mafrag est fortement variable avec des valeurs extrêmes de 0 m3 s-1 en période sèche jusqu’à 500 m3 s-1 lors des périodes de crues (Khélifi-Touhami et al., 2006). Si l’estuaire reste ouvert généralement de la fin de l’automne jusqu’à la fin de l’été, son embouchure est tellement peu profonde, pour une bonne partie de cette période, que l’échange estuaire-mer reste peu important. Ainsi, l’embouchure peut se fermer plusieurs mois en conditions de période de sécheresse prolongée (juillet-octobre) et lorsque le niveau d’eau de l’estuaire diminue par suite d’absence d’apports continentaux. A cela s’ajoute le transport et l’accumulation de sable sur la côte, due à l’action des vents, importants par ailleurs en cette époque de l’année. En saison sèche, le coin salé, atteint 20 km dans la branche El-Kébir et environ 15 km dans Bounamoussa (Khélifi-Touhami et al., 2006) (Figure 5). Suivant la période pluvieuse et le fort écoulement, le volume de l’estuaire peut être entièrement déchargé à la mer en quelques jours seulement. Le temps de résidence peut varier ainsi entre quelques jours et quelques mois. L’échantillonnage a été effectué de mars 2006 jusqu’à avril 2008 dans l’estuaire, depuis l’embouchure jusqu’à 11,5 km dans la branche El-Kébir et 8 km dans la branche Bounamoussa (Tableau 3 et figure 7). Les caractéristiques des stations choisies sont résumées dans le tableau 3.