Situation climatique dans la région SAVA
Le climat de la région SAVA est de type tropical chaud et humide caractérisé par deux saisons distinctes, une saison chaude qui va du mois d’Octobre au mois d’Avril, caractérisée par des pluies abondantes et des températures élevées, et une saison fraîche allant du mois de Mai au mois Septembre. A cause de la forte humidité atmosphérique et des précipitations abondantes et continuelles, les moyennes de températures sont quasi-identiques tout le long de la côte. Le climat de Marojejy et d’Anjanaharibe-Sud est déterminé par le régime des vents régionaux et par la nature des précipitations qui en résultent. En saison chaude (NovembreAvril), les vents de mousson orientés du Nord-Ouest et du Nord provoquent des orages aux pluies massives. En saison fraîche (Mai-Octobre), l’alizé du Sud provoque des pluies d’intensité variable, rarement orageuses. L’humidité relative annuelle dans la cuvette d’Andapa est en moyenne de 87%, mais des pointes à plus de 97% sont fréquentes en Mars et en Avril (ORT SAVA, 2013).
Situation climatique du Parc National de Marojejy
Marojejy se situe au cœur de la région la plus arrosée de la Grande Ile. Le district d’Andapa est entouré de chaînes et de montagnes qui lui vaut 12 mois sur 12 de pluies et une humidité permanente. RAMAROHANTA Algène Olina 6 De ce fait, la précipitation de la zone en question est vraiment exceptionnelle, d’où le massif de Marojejy, provient littéralement de l’abondance de pluie. Chaque jour la couverture forestière dégage d’immenses vapeurs d’eau, qui entretiennent la couche nuageuse de ce massif (MNP Andapa, 2013). En conséquence, la nébulosité du massif de Marojejy reste toujours chargée d’eau à l’état gazeux. Presque toute l’année, la pluie se précipite en grosse quantité détectée par le pluviomètre du service météorologique d’Andapa. Il est réellement rare qu’on trouve le mois en cours quasiment sec. Désormais, les gens en bordure du massif de Marojejy interprètent ce lieu en se référant à la fréquence de la précipitation journalière de cette zone. Cet état de chose domine la conscience de nombreux habitants de la périphérie de Marojejy. Depuis longtemps, Marojejy n’a jamais connu de déficit de précipitation (MNP Andapa, 2013).
Situation climatique de la Réserve Spéciale d’Anjanaharibe-Sud
La formation du massif d’Anjanaharibe-Sud est due à ses grandes variations topographiques et à ses altitudes, influençant d’autant plus les précipitations et les différentes températures, qui jouent un rôle de barrière bloquant les tempêtes venant de l’Ouest. Le massif crée une distribution quasi inégale des précipitations, dont la partie Est reçoit entre 3000 à 5000 mm de pluies par an alors que sa partie Ouest en reçoit significativement moins de la moitié environ. Les températures dans les plus basses altitudes oscillent entre 25°C en Février et 18°C en Juillet. Cependant, celles-ci peuvent descendre à proximité de 0°C sur le sommet durant l’hiver austral. Le terrain montagneux crée une large diversité du microclimat modifiant également les structures du sol. Ces conditions constituent la présence des multitudes espèces de plantes et d’animaux dans cette réserve. Ces forêts sont essentielles pour l’apport en eau délivrée par ses versants, fournissant en eau clair et dégagée de toute l’impureté aux villages et à la grande cuvette agricole d’Andapa et ses rizières (PAUL A. et al, 2008).
Etymologie du nom du PN de Marojejy et de la RS d’Anjanaharibe-Sud
Étymologie du nom «Marojejy»
D’après l’enquête effectuée auprès des habitants de Mandena et de Manantenina, l’appelation «Marojejy» est explicable sous quatre angles bien différents: recueil historique, interfluve du massif, culture matérielle et interprétation climatique de la région.
Explication par le recueil historique
Selon la civilisation orale entendue, «Marojejy» était autrefois un lieu mystérieux. De ce fait, personne n’osait y entrer sans avoir consulté le dessein du «Mpanandro», celui qui déterminait les jours auspices pour la pénétration à cet endroit. A l’époque des «Marofelana», bon nombre d’hommes se réfugiaient dans la forêt de Marojejy. Ils s’installaient dans la grotte, pour qu’ils ne soient pas découverts par les «fahavalo». Ils voulaient y mourir au lieu d’être tués par les «Marofelana», en cas de captivité. Ainsi les autochtones les appelaient «Jejy». Car ils étaient nombreux à mourir dans cette forêt. C’est ainsi qu’est née l’appellation «Marojejy». Cette chaîne de Marojejy est considérée depuis toujours, comme un lieu de rencontre entre le monde des vivants et celui des esprits. Désormais, le miel ou le «toaka» sont les dons traditionnellement liés aux cultes paganistes pour s’assurer de recevoir la bénédiction des ancêtres. C’est le «tangalamena» qui a le pouvoir d’assurer le déroulement des cultes. Comme Marojejy est un lieu sacré, la pollution et la profanation y sont strictement interdites. Le sacrilège à cet endroit entraîne un sévère châtiment ou malheur pour le transgresseur. Il est frappé de cauchemar durant son sommeil. Par ailleurs, les ancêtres sont jaloux de leurs ordres. Quand un «vazaha» pénètre à Marojejy, il pleut pendant son séjour. De même qu’aujourd’hui, cette croyance est encore enracinée profondément dans l’esprit des autochtones de la région ou se trouve «Marojejy» (DOSY M. D., 2006).
Notions d’interfluve du massif
La topo-séquence de ce grandiose massif est marquée par la succession des interfluves. De là, est né le nom du massif: «Marojejy». La présence de ces interfluves «jejy», embellit le panorama de ce fantastique site. C’est un véritable paradis pour les amateurs de «trekking» (DOSY M. D., 2006).
Culture matérielle: Interprétation à partir du nom d’un palmier «Jejia»
Comme ce lieu est verdoyant et est couvert de différentes espèces de plantes telles que les palmiers, les palissandres, le mot dit «Marojejy» a été tiré à partir du nom d’un palmier endémique de la région SAVA dénommé «Jejia». Le massif de Marojejy abrite en bon nombre ce genre de palmier. C’est à partir de cela qu’est né littéralement le nom Marojejy, c’est-à-dire là où il y a beaucoup de Jejia (DOSY M. D., 2006)