Manipulations des dents de requins pour exoscopie

Manipulations des dents de requins pour exoscopie

Afin de répertorier les marques sur la surface des dents de requins, quelques-unes ont été photographiées sous MEB (cf. Fig. 44 à 52, p.61 à 69). Ces dents n’ont pas subi de traitements particuliers mais les manipulations physiques, qui auraient pu laisser des marques sur la surface des dents, ont été limité. Sept (7) dents (cf. Fig. 43, p.60) présentant différents états de conservation ont été choisies pour être photographiées sous Microscope Electronique à Balayage. Ce choix a été fait selon plusieurs critères liés à la morphoscopie : – présence des différents degrés de dissolution, – présence de cassures, – présence d’usures. Pour ces dents, les manipulations mécaniques susceptibles de laisser des marques sur leur surface (comme l’utilisation de pincettes et de vernis à ongle lors de l’archivage) sont évitées par souci de préserver les marques originelles présentes sur chacune d’elles. Toutefois, elles sont nettoyées à l’eau claire afin d’enlever les résidus de sédiments à leur surface. Les dents sont ensuite collées sur des plots à l’aide de bandes adhésives puis recouvertes de revêtement de palladium-or puis d’une couche de carbone avant d’être placées dans le MEB pour la prise des photos (Fig.14, p.26). Chaque photo prise est analysée et interprétée en fonction des usures présentes à leur surface. Fig. 14 – a) Echantillons de dents après revêtement de palladium-or, pour être photographiées sous MEB b) Dents après « carbon coating » pour avoir des détails plus nets lors de la prise de photo sous MEB Des observations morphoscopiques supplémentaires de leurs états de conservation sont faites sur les dents de requins récoltées durant les descentes sur terrains de 2010, 2011, 2013, 2014 et 2015. Ces états de conservation sont ensuite classés selon le schéma taphonomique de l‘usure des dents en fonction du temps,schéma établi par Tulu (Tulu, 2010).

LES RESULTATS

Les Elasmobranches de l’Eocène d’Ampazony Neuf groupes taxonomiques sont décrits dont Nebrius blankenhorni , Brachycarcharias cf. B. Lerichei , Galeocerdo latidens , Galeocerdo eaglesomi, Carcharhinus sp., Rhizoprionodon sp, Abdounia, Pristis, Myliobatis (cf. liste, Annexe XVI). Ce résultat est la première description et détermination de la faune sélacienne éocène de Madagascar. Il fera l’objet d’une prochaine publication (Andrianavalona et al , in prep.). Systématique Classe CHONDRICHTHYES Huxley, 1880 Ordre ORECTOLOBIFORMES Applegate, 1972 Famille GINGLYMOSTOMATIDAE Gill, 1862 Genre NEBRIUS Rüppell, 1837 Nebrius blankenhorni Stromer, 1905 (Fig. 15 ; p.28) Spécimen de référence : Une dent antérolatérale (UAP-01.153d) Répartition stratigraphique et spatiale : Terrains éocène de l’Afrique (Cappetta, 2012). Description : La couronne est large, surtout vers la partie labiale donnant une asymétrie labiolinguale et medio latérale évidente. Les parties mésiale et distale du sommet de la couronne sont crénelées. La lame distale de la dent est concave, un peu convexe vers le côté mésial. De larges extensions plates surplombent les racines. La partie linguale de la dent possède une protubérance moins prononcée qui se termine là où commence la racine. La racine est latéralement élargie ; la face basale est large et plate et possède un foramen central. 28 Fig. 15 Nebrius blankenhorni: UAP-01.153d, vue labiale (1), vue latérale (2), vue basale (3). Barre d’échelle égale à 5mm Ordre LAMNIFORMES Berg, 1958 Famille ODONTASPIDIDAE J. P. Müller & Henle, 1839 Genre Brachycarcharias Cappetta & Nolf, 2005 Brachycarcharias cf.

Lerichei Casier, 1946 (Fig. 16 ; p.28) Spécimen de référence 

Une dent latérale supérieure et une dent latérale inférieure (UAP05031) Répartition stratigraphique et spatiale : Paléocène et Eocène de l’Amérique du Nord, Europe, et l’Afrique du Nord. Description : Les dents sont larges et robustes. La racine possède une forme très distinctive en “U”. Les dents sont légèrement striées du coté labial, et possèdent une surface linguale lisse. Elles possèdent un trou nourricier prononcé. Fig. 16 -Brachycarcharias cf. B. lerichei : UAP-05.031, dent latérale inférieure en vue labiale (1), vue latérale (2), vue linguale (3).  Ordre CARCHARHINIFORMES Compagno, 1973 Famille CARCHARHINIDAE Jordan and Evermann, 1896 Genre Galeocerdo Müller and Henle, 1837 Galeocerdo latidens Agassiz, 1843 (Fig. 17 ; p.29) Spécimens de référence : Dix dents isolées Répartition stratigraphique et spatiale : Eocène de l’Afrique, d’Europe et de l’Amérique du Nord Description : La dent est large, la couronne est triangulaire avec des crénulations sur la partie mésiale et distale. La cuspide principale est fortement orientée du côté distal. Le talon mésial est concave et courte ; le talon distal est convexe et long ; il possède de fines crénulations et un bord tranchant et court. La face linguale de la racine est plus haute que la face labiale qui est concave. Une rainure linguale transversale parcourt la racine. Fig. 17 Galeocerdo latidens : UAP-01.148b2, dent en vue labiale (1), vue latérale (2), vue linguale (3). Barre d’échelle égale à 5mm Galeocerdo eaglesomi Agassiz, 1843 (Fig. 18 ; p.30) Spécimens de référence : Treize dents isolées Répartition stratigraphique et spatiale : Eocène moyen d’Afrique et de la Péninsule arabique Description : Les dents sont similaires à celui de Galeocerdo aduncus. Elles possèdent une couronne large et compressée. La surface mésiale est courbée et possède des crénulations de taille moyenne. Il n’y a pas d’entaille distinctive pour la partie distale de la couronne. Les lobes de la racine sont arrondis. Le trou nourricier est présent mais n’est pas profond. En vue linguale, la marge basale de la racine fait presque la moitié de la couronne.