Les veines du crâne
Les jugulaires internes et externes et les veines vertébrales assurent le retour au cœur de la quasi-totalité du sang veineux provenant de la tête et du cou. Les veines jugulaires internes sont à la fois plus grosses et plus profondes que les veines jugulaires externes. Chaque jugulaire interne draine un sinus latéral recevant lui-même du sang des quatre sinus : le sinus caverneux, le sinus longitudinal supérieur, le sinus longitudinal inférieur et le sinus droit. Les veines jugulaires internes forment donc la principale voie de drainage veineux de l’encéphale. Chacune des jugulaires internes émergent du crâne par une ouverture (le trou déchiré postérieur) et descend dans le cou le long de l’artère carotide commune et du nerf vague. En fin, la veine jugulaire interne rejoint la veine sous-clavière et forme la veine brachio-céphalique et ensuite la veine cave supérieure. Les veines vertébrales drainent les régions postérieures de la tête. Chacune de ces veines passe par le trou, transverse des vertèbres cervicales et joint la veine brachio-céphalique. 27 . Figure 12 : Le système circulatoire veineux de la tête et du cerveau.
La barrière hémato-encéphalique
Le rôle de la barrière hémato-encéphalique est d’isoler le cerveau des substances indésirables qui peuvent se trouver dans la circulation sanguine, tout en permettant le passage de nutriments indispensables au fonctionnement du cerveau (20 % du métabolisme général de l’organisme), ainsi que l’évacuation des déchets produits par ce fonctionnement. 28 L’élément essentiel de la barrière hémato-encéphalique est constitué par les cellules endothéliales (CE) avec leurs jonctions serrées. Cependant deux autres types de cellules sont également importants, tant du point de vue de la fonction que celui de la naissance et de la croissance de la barrière hémato-encéphalique : les péricytes et les astrocytes. Les interactions entre cellules endothéliales, péricytes et astrocytes sont plus étroites qu’entre tous autres types de cellules. Ces trois types de cellules forment ensemble la barrière hémato-encéphalique. Figure 13 : Schéma de la barrière hémato-encéphalique
RAPPELS ANATOMO-PATHOLOGIQUES
L’abcès cérébral est une collection suppurée développée au sein du parenchyme cérébral, elle reste aussi une affection grave malgré les thérapeutiques antibiotiques [57]. Du point de vue topographique, l’abcès peut siéger dans toutes les régions de l’encéphale : le lobe temporal, les hémisphères cérébelleux, l’angle pontocérébelleux ou le lobe frontal. [83]. 29 Du point de vue évolutif, l’abcès est précédé par une phase d’encéphalite aigue pré-suppurative qui est caractérisée par une absence de collection purulente. Microscopiquement, il s’agit d’un infiltrat péri-vasculaire associé à une infiltration cellulaire inflammatoire du parenchyme. Cette encéphalite présuppurative peut prendre trois aspects macroscopiques selon son ancienneté et ceux-ci correspondent aux trois stades évolutives de l’abcès : abcès diffus, abcès limité et abcès encapsulé. [26]. III.1.Abcès diffus Il se caractérise par son parenchyme ramolli et inflammatoire avec de multiples petites cavités nécrotiques, purulente et un œdème d’encéphalite au centre. On ne note pas de limites nettes. III.2.Abcès limité ou collecté Il est unique avec une cavité à paroi régulière, entourée de réaction gliale difficilement clivable ; le parenchyme voisin se densifie. III.3.Abcès encapsulé Encore appelé abcès enkysté, il présente une réaction gliale intense avec une paroi ou coque épaisse et dure. Il est clivable du tissu avoisinant et présente des limites nettes.