Histoire de l’urbanisation de la ville et l’histoire de la technologie industrielle
Histoire de l’urbanisation de la ville
La ville est définie comme un centre, un lieu de concentration non seulement de population, mais de civilisation. Elle forme, dans son ensemble, un organisme artificiel inséré dans 15 Le travail de repérage et de recherche bibliographique a été effectué dans la cadre d‟un stage licence (Foughali, 2013), ce travail a été traité et analysé par nous dans ce chapitre. 95 l‟environnement naturel, et lié à ce dernier par un rapport délicat ; elle respecte les grandes lignes du paysage naturel, qui en beaucoup d‟endroits significatifs est laissé intact, elle l‟interprète et l‟intègre par des productions architecturales (Benevolo, 2004). La notion de la ville est apparue depuis l‟Antiquité. En tant qu‟unité organisationnelle d‟une civilisation, la ville évolue sensiblement au cours du temps. Avec la révolution industrielle, la ville connait de grands changements avec la massivation de la population et donc une nécessiter de réorganiser l‟espace bâti faisant apparaitre de nouveaux règlements d‟urbanismes et de nouvelles approches d‟aménagement. Dans ce paragraphe nous nous basons sur un travail de thèse sur l‟histoire des villes « Lieux et modèles : l’exemple des villes de fondations au XXe siècle » (Le Xuan, 2011) et de l‟ouvrage « Histoire des villes » (Benevolo, 2004) utilisé par Le Xuan (2011) et que nous nous procurons pour clarifier quelques idées.
La ville ancienne de l’Antiquité
Le milieu bâti de la société paléolithique est à peine une modification superficielle de l‟environnement naturel, immense et hostile, dans lequel l‟homme commence à se mouvoir. Le refuge est alors une cavité naturelle ou un abri de peaux posées sur une structure rudimentaire en bois. L‟environnement des sociétés néolithiques a évolué, il n‟est plus uniquement un simple abri : il comprend désormais les terrains cultivés, les abris des hommes et des animaux domestiques, les dépôts de nourriture, l‟outillage nécessaire à la culture, l‟élevage, la défense la décoration et le lieu de culte (Benevolo, 2004). Cette civilisation s‟organise dans des villages construits en cercles concentriques avec, au centre, les réserves, puis les huttes encerclées par une palissade protégeant les habitants des prédateurs et des tribus hostiles. Les matériaux utilisés pour ces bâtis sont issus des produits naturels (bois, végétaux et peaux d‟animaux…). Au début du IIIe millénaire av. J.-C, les villes subissent des mutations en rassemblant désormais plusieurs dizaines de milliers d‟habitants. Elles sont entourées d‟un mur et d‟un fossé qui les défendent et qui séparent pour la première fois, l‟environnement ouvert naturel de l‟environnement fermé de la ville. Les temples sont ainsi plus grands et plus élevés que les simples maisons comprenant des ateliers, des entrepôts et des boutiques où vivent et travaillent différentes catégories de spécialistes (Benevolo, 2004). Deux modèles de ville anciennes marquent l‟histoire de la civilisation : le modèle grec et le modèle romain. La ville grecque est un modèle universel organisé : elle est divisée en trois zones : les zones privées occupées par les maisons d‟habitation, les zones sacrées telles les enceintes des temples des dieux et les zones publiques destinées aux réunions politiques, au commerce, au théâtre, aux jeux du stade, etc. (Benevolo, 2004). Après la ville grecque, la ville romaine marque énormément l‟histoire pendant une douzaine de siècles. Ce modèle s‟avère plus développé que celui grec. Pour la première fois dans l‟histoire humaine, les Romains créent, sur l‟ensemble du monde méditerranéen, de nombreuses agglomérations humaines, de colonies civiles et militaires, reliées entre elles et liées à Rome par un réseau complet d‟infrastructures de grande qualité (les routes, les ponts, les aqueducs, les lignes fortifiées, etc.) assurant le fonctionnement d‟un grand empire, autour de son centre de pouvoir. Les villes romaines regroupent les centres politiques, administratifs et religieux. Dans toutes les villes nous trouvons les mêmes types de bâtiments dont l’aspect ne diffère qu’en fonction des possibilités techniques et financières locales (Le Xuan, 2011).
La ville de la renaissance
En Europe, les villes médiévales se sont organisées autour de la cathédrale ou du château et sont protégées par leurs murs (Le Xuan, 2011). Il faut attendre la fin du Moyen-âge pour retrouver de grands mouvements créateurs (Benevolo, 2004). La Renaissance de l‟Europe bouleverse le paysage urbain. Les places royales et les larges avenus deviennent les symboles des nouvelles villes. Il s‟agit des villes fortifiées, de la ville princière à la place forte, conçues par les architectes et les ingénieurs militaires. Elles sont de forme strictement géométrique et symétrique avec des murs repoussés aux extrémités du territoire national par le travail de fortification de la frontière. Dans ce cadre apparaissent les villes royales européennes : Versailles, Saint-Pétersbourg, Karlsruhe, Schönbrunn, Caserte, etc. En France, depuis le début du 17ème siècle, le territoire rural autour des villes subit une transformation radicale surtout autour de Paris. De grands travaux urbains sont effectués, surtout l‟ouverture de places en formes régulières entourées de lotissements, et édifices royaux réalisés à Paris (Le Xuan, 2011). Ce mouvement persiste jusqu‟à la fin du 18 ème siècle. Les matériaux utilisés pendant cette époque sont à base de produits naturels mais plus élaborés. Il s‟agit des pierres taillées, des matériaux produits à partir de l‟argile (ex : terre cuite)…