La qualité institutionnelle de la région MENA
Les institutions sont définies comme un facteur fondamental de la croissance économique sur le long terme. Ces institutions sont considérées comme des règles juridiques et sociales qui régissent les systèmes économiques ; les institutions les plus importantes pour la croissance économique sont celles qui permettent à un pays de distribuer les ressources économiques et financières à ces usages les plus productives. Le cadre institutionnel et réglementaire au sein duquel se déroulent les activités économiques qui affectent la manière dont les ressources sont réparties, les décisions d’investissement sont orientées et la créativité et l’innovation sont stimulées. L’analyse et l’évaluation des institutions sont au premier rang des préoccupations en économie au cours de ces dernières années. Les institutions permettent d’expliquer les différences en termes des règles de droit et d’efficacité de leur application d’un pays à un autre, ainsi que leur rôle dans le développement du système financier, et par conséquent la croissance de l’économie tout entière. Pour réussir une ouverture financière dans les économies de la région MENA, le cadre institutionnel doit s’améliorer dans la région. Ainsi, il convient d’apporter des améliorations, notamment par rapport à l’élimination de la paperasserie et des obstacles bureaucratiques, l’élimination de la corruption, le renforcement des systèmes juridiques et judiciaire, le fait de faire valoir le principe de la légalité.
La corruption dans la région MENA
La corruption affaiblit un pays et porte atteinte à la stabilité et la sécurité pour les décisions des agents économiques. le CPI (corruption perceptions index) qui est élaboré sur la base d’un certain nombre de sources disponibles qui rendent compte de la perception de la La qualité institutionnelle de la région MENA 115 corruption (sondages et évaluations de la corruption perçue collectés par diverses institutions réputées), varie entre 100 :le plus bas niveau de corruption perçue et 0 : le plus haut niveau). D’après le graphique ci-dessus, les pays de la région MENA sont divisés en deux Catégories : Source : auteur, à partir de la base de données l’International Country Risk Guide (ICRG) 2020 ▪ Une première catégorie composée de l’Arabie Saoudite, la Tunisie, Oman et la Jordanie ; ces économies sont caractérisées par un moyen de contrôle de la corruption. L’Arabie Saoudite est classée 57 rang mondial avec un score de 49, la Tunisie est classée 43ème rang mondial avec un score de 74, Oman est classé 52ème rang mondial avec un score de 36 et la Jordanie est classée 48ème avec un score de 60. ▪ Une deuxième catégorie composé de l’Algérie, l’Egypte, le Maroc et l’Iran ; ces pays sont caractérisés par un faible niveau de contrôle de la corruption ; dont l’Algérie est classée 8 ème , l’Egypte est classée 9 ème et le Maroc classée 10ème dans la région MENA ; ces pays sont parmi les dix pays les plus corrompus de la région MENA. Selon (transparency 116 internationnal ,2017), l’Algérie est classée 106ème rang mondial et 19ème rang Africain avec un score de 35, l’Egypte est classée 107 rang mondial et 21ème rang Africain avec un score de 33, le Maroc est classé 86 rang mondial et 15ème rang Africain avec un score de 40, l’Iran est classée 130ème rang mondial avec un score de 27. A partir de cette étude statistique les niveaux élevés de la corruption dans les pays de la région résultants du faible contrôle notamment après la révolution politique dans les pays de printemps arabes également la Tunisie et l’Egypte en 2014. Ces niveaux élevés sont traduits par l’augmentation de la bureaucratie ou encore certains fonctionnaires cherchent à créer des procédures bureaucratiques supplémentaires contre des pots de vin.
La qualité de la bureaucratie dans la région MENA
La qualité de la bureaucratie qui sert à évaluer le degré d’autonomie du service bureaucratique et à apprécier le degré d’efficience de ce service bureaucratique quant à la fourniture des services publics. L’amélioration de la qualité de la bureaucratie et notamment la réduction des délais et des encombrements bureaucratiques vont éviter les lourdeurs des procédures administratives. En revanche, la paperasserie bureaucratique constitue une entrave et un manque de vigilance à l’égard de certaines contraintes d’ordre politique et bureaucratique avait frustré l’implantation et limité l’impact de certains projets. (Banque mondiale ; 2000). Le graphique ci-après représente la qualité de la bureaucratie sur un échantillon de pays de la région MENA, nous avons utilisé la mesure de International Country Risk Guide.Source : auteur, à partir de la base de données l’International Country Risk Guide (ICRG) 2020 La majorité des pays de la région ont une mesure faible de cet indicateur, les pays du Maghreb et l’Egypte sont pénalisées par de fortes lourdeurs administratives ; ce qui entrave les projets d’investissement et la diversification économique. Les pays de la région doivent améliorer la performance bureaucratique car elle permet de réduire les incertitudes et les couts de la conduite des affaires ce qui permet l’accès aux projets rentables. Aussi, les investisseurs vont éviter les pays caractérisés par les retards bureaucratiques dans l’obtention des documents administratives.