La contribution du courant institutionnaliste à l’explication du processus de transition
les critiques adressées au mainstream et l’approche graduelle de transition
Le nécessaire dépassement du consensus de Washington
« Apres plus de deux décennies d’application des politiques néolibérales dans le monde en développement, l’image n’était pas jolie, l’évolution économique dans la plupart des pays en développement n’a guerre était encourageante en termes de croissance, de crise douloureuses et fréquentes qui ont ravagé le Mexique, l’argentine, le brésil, la Russie, accroissement des inégalités de revenus, de pauvreté». (Rodrik 2002) 134 Donc en réponse à la fois à une littérature abondante sur les préconisations du consensus de Washington mais aussi aux mauvaises performances aussi déprimante (Kolodko, 1999) les unes que les autres dans les pays de l’Amérique latine et de l’ancien bloc soviétique comparé aux succès impressionnants des pays de l’Asie de l’est (chine, Vietnam,..) de nouvelles stratégies mais aussi mesures ont été rajouté au consensus de Washington après avoir fait long feu et critiqué par plusieurs auteurs qui ont tenté à cet égard de tracer la voie du postconsensus (Stiglitz, Rodrik, Boyer), c’est ce que nous allons aborder dans les pages qui suivent.
Les causes de l’échec des réformes du consensus de Washington
Plusieurs raisons peuvent être avancées afin d’expliquer cet échec : Concernant le sous développement : L’idée des créateurs du consensus de Washington sur le sous développement est différente de celle des autres approches hétérodoxes. En effet, les économistes de l’approche structuraliste et les théoriciens de la dépendance attribuaient le sous développement aux spécificités historiques de chaque pays et à la dominance qu’exercent les pays du centre sur les périphéries, contrairement aux IFI qui se sont basés dans leurs travaux sur l’optique de Rostow qui a longtemps considéré le sous développement comme un blocage dans le processus de développement En effet ces dernières attribuent le retard du processus de développement aux choix et erronés des gouvernements des PED ou à une mauvaise stratégie de développement . Cette démarche qui conteste les spécificités historiques de ces pays, n’a pas produit les résultats attendus. Divers pays qui n’ont pas suivis les prescriptions du consensus de Washington ont réussit leur intégration telle que la Corée du sud et le Taïwan qui ne se sont pas engagés dans la voie de la déréglementation et la libéralisation. Plutôt que de privatiser, ces pays se sont appuyés sur un secteur public fort et n’ont pas hésité à maintenir des barrières commerciales et à subventionner leurs exportations. La Chine et l’Inde et le Vietnam, dont on vante les résultats en matière de croissance économique, ne se sont ouvert à la concurrence internationale que très progressivement. (Rodrik 2003, Stiglitz 1998,2002) Le marché comme mode de coordination pure et parfait : En effet, l’échec du consensus de Washington est attribuable aussi à une confiance aveugle accordé aux marchés et à la rationalité parfaite des agents d’où l’émergence de multiples crises comme la crise asiatique en 1997 qui omettait l’intervention de l’état. Si le consensus de Washington a permis de réduire l’ampleur de la dette externe et son poids sur les finances publiques d’un grand nombre de pays pauvres, il n’a pas pour autant aider à favoriser une nouvelle dynamique de croissance138, ni même pas pu d’ailleurs faire sortir les pays de la trappe de l’économie rentière comme l’Algérie d’ailleurs. (A. Merad Boudia, 2012)
Les critiques attribuées au consensus de Washington
L’échec des préconisations du consensus de Washington en 1998 a poussé de nombreux auteurs et courants confondus à rechercher une nouvelle doctrine ou architecture en termes d’institutions, de meilleure gouvernance et enfin de partenariat. Tel a été le cas des chercheurs de renommé comme Joseph Stiglitz, Dani Rodrik, et enfin Robert Boyer A) L’analyse critique de Joseph Stiglitz : La critique de Stiglitz quant au consensus de Washington et l’émergence d’un nouveau consensus : Dans la conférence WIDER, Siglitz a tenté d’élaborer un nouveau consensus qui part des insuffisances du consensus de Washington élaboré par Willamson. Cependant, Stiglitz139 [1998] avance plusieurs raisons qui lui permettent d’expliquer l’échec de ce consensus Nous les citons comme suit : Au lieu de poursuivre une stratégie visant à la réalisation d’une croissance soutenue, équitable en favorisant la solidarité jugée comme étant indispensable, les IFI se sont appuyé sur un nombre de dispositifs très faible et avaient malheureusement une vision étroite sur le développement. La déréglementation et l’ouverture totale des marchés accroissent les problèmes des pays en développement (PED), car elles favorisent les firmes multinationales qui vont envahir les marchés avec leurs produits subventionnés au détriment des produits locaux qui vont disparaitre. Cependant stiglitz souligne que les économies Japonaise et Américaine ont été bâtit sur de bonnes bases. Ces pays ont jugé qu’il était essentiel de débuter avant toute chose par la protection de certains de leurs produits nationaux jusqu’au moment ou ils seront prêt et apte à la concurrence étrangère140, car selon cet auteur, « une rivalité accrue entre des produits locaux et d’autres internationaux importés (puissants) pourrait engendrer des conséquences sociales et économiques dévastatrices ».