L’EFFICIENCE DES MARCHES DE CHANGES ET DES MARCHES DU PETROLE
Tests D’Efficience Des Marchés De Change
Cette partie développe et discute divers tests empiriques qui cherchent à évaluer l’efficience des marchés des changes ainsi que les marchés du pétrole. Tout d’abord, il est important de noter que, comme tous les autres marchés financiers, tout test d’efficience des marchés est un ensemble d’hypothèses différentes et complexes. Par conséquent, il est impossible de développer un test direct de l’hypothèse selon laquelle le marché de change ou le marché du pétrole seraient efficients. Afin de la tester, il suffit de présenter plusieurs hypothèses statistiques la concernant et de les tester en posant des hypothèses supplémentaires sur les propriétés statistiques des données. Le rejet de l’hypothèse nulle n’est donc pas nécessairement traduit par une inefficience concrète du marché. Effectivement, il serait plus judicieux d’interpréter l’analyse statistique d’une manière quasi-bayésienne comme le soutient Leamer (1978)261 . « Nous avons quelques priorités sur le fonctionnement du monde, et l’interaction avec les données nous permet de mettre à jour notre réflexion, cela nous permet aussi d’évaluer dans quelle mesure nos prieurs expliquent les données et pour commencer le développement de nouvelles théories qui pourraient faire un meilleur travail à l’avenir ». Levich affirme qu’une grande partie de la confusion concernant les tests statistiques des marchés de change est générée de l’application à ces marchés les idées issues des premières publications financières concernant les marchés boursiers. Fama a fait valoir sur sa définition qu’un marché efficient reflète pleinement toute l’information disponible. Dans un tel climat, aucun investisseur ne peut réaliser des bénéfices extraordinaires en exploitant les informations accessibles au public. Cela ne veut pas dire que les rendements espérés des actifs à l’équilibre sont tous les mêmes car ces derniers peuvent différer par leurs risques. Ces qualifications qui élargissent la définition du marché efficient rendent le test du concept plus ou moins difficile. Ces idées impliquent aussi que les tests d’efficience sur les marchés de changes à termes sont des tests joints d’un modèle d’équilibre des rendements espérés et un traitement rationnel des informations disponibles par les investisseurs.
Vérification De L’Efficience Des Marchés De Changes Sur Le Court Et Le Long Terme
‘efficience des marchés de change fait partie des sujets les plus importants à traiter par les économistes internationaux car il est lié à la nature des anticipations et à la capacité des opérateurs à anticiper les mouvements des taux de change. Selon Fama (1970), l’efficience du marché des changes n’existe que s’il n’y a aucune opportunité pour les acteurs du marché de réaliser des profits normaux. Sur le long terme, un marché de change est considéré comme étant efficient si la loi de parité de pouvoir d’achat est vérifiée. Selon cette loi, la valeur d’un bien acheté à l’intérieur du pays doit avoir le même prix, s’il est exprimé dans la même unité de mesure, du même bien acheté à l’étranger (les frais de transport ne sont évidemment pas pris en compte)262. Il existe deux versions de la PPA : la version forte exprimée ainsi : R = SP*/P = 1 ou le S est le taux de change nominal, P est le prix domestique et le P*est le prix à l’étranger ; et la version faible, celle qui correspond à notre travail, en l’occurrence à l’efficience présentée par l’équation suivante : δP = δS +δP* , cette relation indique que les variations des prix domestiques sont égales aux variations des taux de changes plus les variations des prix étrangers. Le mécanisme d’ajustement fonctionne comme suit : si la production atteint son niveau de plein emploi et que les biens ont les mêmes caractéristiques qualitatives, les consommateurs achètent des biens vendus au plus bas prix. En raison d’anticipations rationnelles, une augmentation de la demande ne provoque qu’une augmentation des prix, et en cas d’un régime de taux de change flexible, un mouvement correspondant des prix relatifs des devises. Le mouvement se poursuivra jusqu’à ce que la PPA soit de nouveau vérifiée. Cependant, de longues fluctuations des taux de changes sont perçues provoquant ainsi l’échec de la loi (Engel 1999263). Selon les orthodoxes, ces fluctuations sont dues au secteur réel que le marché n’a pas encore absorbé, car l’allocation internationale des ressources ne peut pas se produire rapidement. Ces chocs peuvent être interprétés par : Un changement des proportions entre les biens échangeables et non échangeables. En effet, même s’il y a un contrôle strict de la quantité de monnaie, une inflation accrue est provoquée quand les prix des biens non échangeables fluctuent ; Une augmentation de productivité induira forcement a une baisse des prix et il s’en suivra une augmentation permanente du taux de change réel ; Un changement dans les préférences des consommateurs internationaux.
-Est-Ce Que Le Taux De Change A Terme Est Un Prédicteur Non Biaisé
Du Taux De Change Au Comptant Futur ? (Cadre Théorique Et Cointégration) Pour tester l’hypothèse d’efficience sur le marché de change, trois conditions doivent être remplies : les taux au comptant et à terme doivent être cointégrés, le facteur de cointégration doit être égal à un et l’erreur de prévision doit être un processus de bruit blanc. Si on obtient une cointegration entre le taux de change au comptant et celui à terme, cela voudra dire que l’efficience est vérifiée dans sa forme faible. Cependant, pour que la forme forte soit vérifiée, il faudrait que le taux de change à terme soit un prédicteur non biaisé du taux au comptant futur. Cette condition s’atteint que si les taux de change à terme et au comptant sont intégrés avec un vecteur de cointegration (1,1).