L’ATTRACTIVITE DU TERRITOIRE
Pendant longtemps, l’attractivité du territoire a été liée à l’importance de ses ressources naturelles et les entreprises s’installaient à proximité de celles-ci, en fonction des possibilités de transformation et des coûts de transport. Sans négliger ces facteurs traditionnels dans l’économie contemporaine, l’attractivité du territoire repose sur de nouveaux facteurs. Le rôle des acteurs territoriaux est donc de connaître ces facteurs de les exploiter et de les valoriser, qu’ils soient des facteurs traditionnels ou des facteurs nouveaux.
DEFINITION DE L’ATTRACTIVITE DU TERRITOIRE
L’attractivité est définie comme étant la « capacité d’un territoire à attirer (et retenir) les populations et les entreprises dans un contexte de mobilité croissante au plan international et national ».145 Elle est également définie comme la « capacité d’un territoire à attirer une quantité importante d’activités productives ».146 Concrètement, on peut distinguer trois définitions complémentaires de l’attractivité du territoire qui font appel à trois approches :
L’approche « MACRO »
Selon laquelle l’attractivité se définie par l’existence de caractéristiques générales adaptées aux critères généraux de localisation des entreprises, tel que main d’œuvre productive, coûts salariaux modérés, réseaux d’infrastructures dense et fiable, …Cette approche identifie l’attractivité d’un pays ou d’une grande région et la mesure par rapport à sa capacité d’attirer l’ensemble des investissements, mais cela n’explique pas les tendances de localisation, ni les forces et les faiblesses des différents facteurs de l’attractivité territoriale. La mesure de l’attractivité suivant cette approche est réalisée par le biais de plusieurs moyens, notamment : A. L’approche économétrique : Prend comme variable les investissements étrangers (flux d’I.D.E et nombre de projets) et essais de les expliquer par des critères de localisation, ce qui rend la question de l’attractivité territoriale comme duale de celle des critères de localisation.
Les enquêtes d’opinion auprès des investisseurs
Qui consistent à demander aux investisseurs de classer leurs critères de localisation et de positionner différents territoires (ciblés par l’enquête d’opinion) par rapport à ces critères. Plusieurs travaux universitaires ainsi que plusieurs cabinets de conseil procèdent à ces enquêtes et ressortent avec un classement des principales destinations du capital.
L’approche « MESO »
Qui définit l’attractivité au niveau régional comme l’existence d’un ensemble de facteurs favorables à la localisation d’une catégorie spécifique d’activités, ce qui incitera les entreprises appartenant au même secteur d’activité à s’y localiser afin de bénéficier des avantages liés à la concentration géographique. Cette approche est utilisée par deux grands domaines :A. L’économie géographique : Notamment l’école dite de la « nouvelle économie géographique » qui propose une explication théorique aux phénomènes d’agglomération des entreprises autour des centres d’activité. B. Les approches de clusters : Qui insistent sur l’importance des synergies existantes entre les activités complémentaires réunies en un même lieu (laboratoires de recherche développement, centres de formation, entreprises, sous-traitants, fournisseurs et acteurs publics du développement). Ces synergies créent des « réseaux d’entreprises ».
L’approche « MICRO »
Selon laquelle l’attractivité se définie comme la capacité d’un site donné d’offrir, pour un projet spécifique, un meilleur rapport risques/rentabilité, que les sites concurrents. Pour parvenir à évaluer ce rapport, il convient de reconstituer les conditions concrètes de fonctionnement du projet en utilisant des techniques plus proches de l’analyse financière que de l’économie. Face à ces trois approches, il est clair que les acteurs territoriaux doivent faire appel à l’approche « MESO » sur laquelle ils peuvent concentrer leurs efforts afin de favoriser l’attractivité du territoire et créer les conditions de localisation d’un secteur d’activité qui est en adéquation avec les facteurs d’attractivité existants dans leur territoire. En effet, l’approche « MACRO » peut négliger certains facteurs du territoire et être influencée par d’autres facteurs sur lesquels les acteurs locaux n’ont aucun contrôle, tandis que l’approche « MICRO » suppose l’existence de plusieurs sites d’accueil potentiel et tend à créer des disparités au sein même du territoire entre ses différents sites.