L’analyse et le traitement des données
L’analyse et le traitement des données des entretiens des dirigeants
Dans le but d‟obtenir des réponses exactes aux questions au cœur de notre étude, nous avons jugé bon de faire des entretiens directs avec des dirigeants de l‟université en parallèle des questionnaires proposés aux enseignants ainsi qu‟aux étudiants du département de français. Notre ambition est d‟essayer de développer, à l‟université de Mossoul, les pratiques de l‟enseignant et de l‟enseignement de français langue étrangère, c‟est pourquoi nous avons enquêté sur le terrain de cette université et collecté des points de vue et des réponses qui nous aident à orienter cette étude vers l‟application de notre dispositif. Pour respecter et garder des points communs avec les autres interrogés (enseignants et étudiants), nous avons eu recours à une liste de questions identiques à celles posées dans les questionnaires lors des entretiens. C‟est pourquoi nous gardons ces questions à l‟esprit et sur papier au cours de l‟entretien avec chacun des décideurs ayant été désignés pour notre échantillon de la troisième catégorie. Durant l‟étude et l‟analyse des entretiens effectués auprès des dirigeants de l‟université, il est jugé judicieux de procéder à deux types d’analyse (qualitative et quantitative) dans la mesure où les personnes citées englobent différents rôles à l’université.
Les dirigeants interrogés
Nous avons précisé que l‟objectif majeur était de sonder la totalité des étudiants et des enseignants du département tout en accordant une attention particulière aux décideurs de l‟université. Par conséquent, nous avons soigné et étudié en profondeur les questions, communes ou spécifiques (Cf. Tableau 19), que nous avons intégrées dans les trois types de questionnaires afin de dégager des points communs entre les trois catégories de notre enquête et décrites ci-dessus (Cf. Figure 11).
L’analyse des entretiens des dirigeants
Les questions relatives au statut, au sexe, à l‟âge, et à l‟expérience professionnelle sont traitées dans le chapitre précédent (Cf. 9.2.2). Par conséquent, l‟analyse des entretiens (Cf. Annexes 1 et 10) effectués auprès des dirigeants commence à la sixième question concernant la place du français. Trois personnes déclarent accorder une place importante à l‟enseignement/apprentissage du français à Mossoul, notamment parce que cette langue est parlée mondialement et qu‟il est important de la maîtriser. Les raisons avancées sont diverses : connaître la culture, la civilisation, la littérature, les sciences. Son caractère international découle du nombre de locuteurs et de son influence politique et économique : « Le français, en raison de son histoire, de sa qualité intrinsèque, de sa capacité d’exprimer avec nuance et précision les moindres subtilités de la pensée humaine et de sa présence dans un grand nombre de pays sur tous les continents, mérite de conserver et de développer son statut international ». (Bernard, 2012). En revanche, deux autres responsables interrogés pensent que l‟enseignement/apprentissage du français à Mossoul occupe une place moyennement importante. Selon eux, la raison principale est que : « Le français n‟est pas enseigné à un grand public. Il n‟y a pas d‟avenir. On n‟a aucun intérêt ». Nous constatons que les réponses aux questions qui concernent l’utilisation d’Internet et le recours aux TIC sont similaires aux réponses apportées à la question 8 dans la mesure où quatre dirigeants sur cinq interrogés recommandent l‟utilisation des moyens et des supports variés qui facilitent l‟apprentissage du français, mais un dirigeant conditionne cette utilisation quand il la juge nécessaire. Les quatre responsables pensent que, selon les lois et le système éducatif irakien, le MESRS accepterait l‟intégration de cette plateforme d‟enseignement dans l‟université, mais un seul responsable ne partage pas cet avis où il estime que les manuels utilisés au département de français devraient être respectés. Ceci signifie que l‟introduction des TIC dans l‟enseignement ne doit pas évincer ni remplacer l‟usage des manuels. De même, nous remarquons que quatre responsables sont favorables à l‟utilisation des TIC pour le français à l‟université de Mossoul et affirment que leur usage serait positif. Néanmoins, un seul responsable n‟est pas tout à fait d‟accord et choisit de répondre : « Je ne sais pas ». La motivation à naviguer sur le net pour préparer les cours lorsqu’en tant que À consulter dans l‟annexe 10 les tableaux de l‟analyse des entretiens des dirigeants. 239 dirigeant ils se retrouvent en position d’enseignant, bien qu’elle soit évoquée par tous, ne se concrétise en réalité que par un seul d’entre eux qui les utilisent « souvent » dans sa pratique professionnelle. L’analyse des réponses peut donc être un premier indicateur d’un nécessaire suivi complémentaire des responsables après leur stage pour qu’ils utilisent davantage le net comme support de recherches. Les résultats sont les mêmes pour les questions 6, 10, 11, 30 et 40 où trois responsables sur cinq précisent qu‟ils ont recours aux TIC en préparant et dispensant une leçon, mais deux autres responsables affirment qu‟ils y ont « souvent » recours. Trois sur cinq ont entendu parler de la plateforme Moodle, mais les deux autres n‟ont pas entendu parler de cette plateforme, bien que certains d‟entre eux aient participé aux stages de formation des formateurs traitant des TIC et évoqués ci-dessus. De même, l’analyse de ces réponses montre l’importance qu’il faudrait accorder à une communication plus soutenue sur ce qu’est le CECR et la plateforme Moodle afin que les responsables à l’université soient en phase avec les évolutions technologiques qui se développent dans le monde. L‟ensemble des responsables concernés par notre projet se déclarent favorables à l‟innovation et au développement des pratiques dans l‟enseignement/apprentissage à l‟université en général, et au département de français en particulier. Cela constitue un point essentiel de la recherche parce que si les responsables à l‟université expriment un tel pareil souhait, cela permet de progresser dans le sens du changement. Pour modifier les pratiques dans l‟enseignement, les cinq dirigeants espèrent que chaque salle de cours soit équipée au minimum d‟un ordinateur et un projecteur. Ils croient que l‟usage d‟une salle informatique motive les étudiants à bien apprendre une langue étrangère. Ils affirment également que l‟enseignant devrait maîtriser l‟utilisation de nouvelles technologies. Suite à leur confirmation d‟avoir entendu parler du multimédia dans l‟enseignement, nous citons ici certaines réflexions des personnes interrogées vis-à-vis du terme multimédia : Le Président de l‟université : « Les exigences de la vie demandent cela et sans ce truc, nous ne pouvons rien faire, cela veut dire que vous êtes au courant des nouveautés des sciences, „up to date‟ et mis à jour. ». Nous avons noté vingt-quatre questions sur cinquante-deux dont les réponses sont identiques pour les cinq dirigeants. 240 Le Vice-président des affaires scientifiques de l‟université : « L‟essentiel est qu‟il me donne l‟information demandée au plus vite possible au mieux. C‟est le principe dans ce sujet. » Le Doyen de la Faculté des Lettres à l‟université : « Le multimédia, ce sont les moyens de communication : le son, le signe, les outils. Pour moi, l‟enseignant doit être acteur parce que la main, le signe et le visage sont les moyens les plus importants de la langue. » Le directeur du centre de développement de la pédagogie et de la formation universitaire à l‟université : « Je le résume que toute l‟activité pédagogique est basée sur la bonne application des technologies dans l‟enseignement. Comme conception, il est une conduite pédagogique. » Les cinq responsables affirment être favorables au multimédia dans l‟enseignement/apprentissage d‟une langue étrangère. Pothier (2003 : 51) montre que : « Les avantages possibles du multimédia recoupent très grossièrement ceux de l’EAO : individualisation, autonomisation, auxquelles s’ajoutent la motivation pour un matériel authentique (ou proche de l’authentique) et l’immersion qu’il propose, ainsi que pour la variété qu’il peut apporter. » Ils voient ainsi qu‟il serait possible d‟intégrer le multimédia dans les départements des langues et plus précisément dans le département de français. Ils déclarent que nous devrions développer un enseignement à destination des apprenants qui intègre le multimédia et qui tienne compte du contexte universitaire (ce qui a été déjà traité dans la première partie). En tant que personnes intéressées par les TIC, ils pensent que l‟arrivée de CD, DVD et Internet dans le pays implique un changement des méthodes d‟enseignement. Ils souhaitent qu‟en rentrant des stages de formation des formateurs, l‟enseignant doit appliquer à l‟université l‟expérience acquise pendant ce stage.