LA POLITIQUE D’INTERVENTION DU FID ET SES PROGRAMMES
Le FID intervient dans la mise en place des infrastructures de développement socioéconomique. Il est installé à Madagascar depuis très longtemps. Or, la plupart de la population ne sait vraiment ses objectifs et ses missions. Dans ce présent chapitre, nous allons voir son historique, son organisation ainsi que sa politique d’intervention.
LA POLITIQUE D’INTERVENTION DU FID
Les démarches pour la mise en place des fonds sociaux à Madagascar effectuées par la Banque Mondiale ont débuté vers la fin des années 80. Mais ceux-ci ne sont rendus opérationnels qu’en 1993. En 1993, le Fonds d’Intervention pour le Développement ou FID est une composante du projet Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle Elargie ou SECALINE que l’on appelle actuellement ONN (Office National de Nutrition). Le FID et la SECALINE contribuent dans le programme de la lutte contre la pauvreté. A cette époque, il n’existait que deux directions inter-régionales, à savoir la direction inter-régionale d’Antananarivo et la direction inter-régionale de Tuléar. A partir de l’année 1995, le FID a entamé sa deuxième phase de réalisation par son autonomie. Ainsi ont été créées les quatre autres directions inter-régionales : Tamatave, Majunga, Fianarantsoa et Antsiranana. Pour le cas de Fianarantsoa, le FID s’y est installé en juillet 1995. Et depuis septembre 2001, le FID est appelé projet de développement communautaire et avait entamé sa quatrième phase de réalisation ou FID IV. Le FID est une association créée par le Gouvernement Malagasy et financé conjointement par la Banque Mondiale (IDA : International Développement Association). Suivant l’accord de crédit conclu entre l’Etat Malgache et la Banque Mondiale, les financements reçus par le FID proviennent principalement de trois entités : la Banque Mondiale ou IDA ; le Gouvernement Malgache ; et les bénéficiaires. 31 Alors, les ressources de cette association proviennent, dans leur majorité, du financement de la Banque Mondiale, et en minorité, de fonds Malgache. Une évaluation menée en cette période a abouti à la mise en place du FID de façon autonome car effectivement il s’est détaché de la SECALINE. Le FID, agence d’exécution, gère ces fonds pour des projets d’amélioration et de développement de la situation économique et sociale de la population surtout les plus pauvres et aussi de réaliser les objectifs du Projet de Développement Communautaire qui est la lutte contre la pauvreté.
CADRE CONTRACTUELLE (Le Statut juridique du FID)
Le FID est une association à but non lucratif, prestataire de service à caractère continu. Du point de vu des projets, il assume concomitamment deux rôles : un rôle de bailleur de fonds et un rôle de maître d’ouvrage délégué. C’est une structure souple et indépendante, de type privé. On peut représenter le cadre contractuel du financement de ce projet FID dans un schéma : Schémas n°1 : CADRE CONTRACTUEL DU FID Source : FID Direction Inter-Régionale Fianarantsoa, 2008 32 Dans les services à réaliser, chaque intervenant a ses propres politiques. La politique d’intervention dépend des objectifs. Nous allons voir les objectifs de ce projet ainsi que les stratégies pour leurs réalisations. §3-Les principaux objectifs du projet A l’instar des fonds sociaux, le FID intervient pour réduire et atténuer la pauvreté à Madagascar. Cette pauvreté d’ordre général (les indicateurs de développement le prouvant) est toujours présente aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural. Mais on a voit surtout dans les zones très enclavées. En ce sens, le FID mène ses actions pour la reprise de la croissance économique dans le pays au niveau local et dans le sens de la décentralisation, en responsabilisant les collectivités de la zone concernée dans l’identification et la gestion de sous projets. Ainsi, il permet de financer les infrastructures de base économique et sociale qui sont sélectionnées, réalisées par les bénéficiaires. Dans la réalisation de ses activités, les objectifs du FID sont donc : D’améliorer la qualité de services et d’accès par les populations bénéficiaires aux services fournies par la réalisation des infrastructures reliées de bases sociales et économiques ; D’accroître aussi le degré de satisfaction des bénéficiaires. A cet effet, le FID a pour mission de mobiliser et de mettre en place des financements en faveur : o De la création d’emplois temporaires à travers la réalisation d’infrastructures ; o De la création d’emplois durables par le moyen d’activités génératrices de revenus ; o De l’amélioration des conditions de vie des groupes défavorisés bénéficiaires de ces interventions ; o De la stimulation du développement de micro et petites entreprises. Développer le monde rural et promouvoir les activités orientées vers le marché par la mise en place des infrastructures nécessaires ; Approvisionner la population en eau potable et généraliser les pratiques hygiéniques et sanitaires ; Développer une confiance sociale, promouvoir la participation citoyenne et améliorer l’appui aux très pauvres et vulnérables. Le FID est donc une agence d’exécution du gouvernement pour la mise en place des infrastructures de base et le renforcement de capacité des acteurs du développement. §4-Les stratégies utilisées Le FID est un organisme du développement comme son nom l’indique. Alors, il a ses propres stratégies suivant ses objectifs. L’application de ces stratégies dépend de la catégorie des objectifs ainsi que de l’activité réalisée. L’objectif du FID retrace les étapes de développement et de renforcement local (commune et région). En résumant dans l’ensemble, ces stratégies se définissent comme suit : – Décentraliser l’administration publique de façon à lancer rapidement le développement local. On réalise ceci en développant et renforçant le fonds de développement local pour améliorer la gestion des ressources et le financement des communes. Si chaque commune se développe, on peut développer la région toute entière. – Améliorer l’efficacité et la qualité de la circulation des biens et des personnes. Mais de quelle façon on peut le faire ? Il faut mettre en œuvre le programme de réalisation des routes et des infrastructures routières (les ponts et les pistes). – Améliorer de manière significative l’accès à l’eau potable et l’hygiène par la décentralisation de la gestion des projets relatif à l’eau et à l’hygiène. Dans cela, on doit construire des infrastructures d’eau et d’hygiène (comme les pompes, les puits, système d’irrigation et bornes d’accès). – Créer un système d’éducation primaire performante et d’éducation secondaire fondamentale c’est-à-dire appuyer les initiatives locales par l’entretien des écoles communautaires fonctionnelles. – Aménager, réhabiliter et entretenir les réseaux hydro agricoles et aussi construire des infrastructures d’exploitation (abattoir, magasins de stockages, marché) de façon à améliorer la productivité et pour mobiliser la production dans le monde rural. – Concernant la santé, il faut améliorer les conditions de travail par la réhabilitation de tous les centres de santé de base afin que les agents de santé puissent offrir le paquet de service de base de qualité d’un CSBII actuel. En plus, il faut transférer les compétences et les ressources au niveau décentraliser, c’est-à-dire dans les communes.