GENERALITES SUR LES IST ET LE SIDA

 GENERALITES SUR LES IST ET LE SIDA

D’après les récentes études effectuées en différents endroit du globe, les infections sexuellement transmissibles constitue le premier facteur favorisant de la propagation du VIH/SIDA A Madagascar, elles constituent depuis longtemps l’une des priorités des interventions au niveau de la communauté. Deux d’entre elles sont prédominantes : • La gonococcie • La syphilis Le principal motif d’admission des femmes dans les Services de gynécologie des pays en développement est représenté par les séquelles d’infection pelvienne comprenant : la stérilité, les grossesses ectopiques, les douleurs pelviennes chroniques. Une fois sur sept, des hommes atteints de gonococcie ont représenté un rétrécissement urétral nécessitant une correction urologique (1). L’infécondité des adultes, les avortements des femmes, la mortalité néonatale et les infirmités observées chez les enfants sont des conséquences graves des IST dans la société (2). Les IST se transmettent essentiellement par vois sexuelle. Mais il existe d’autres modes de transmissions dont la voie sanguine et de la mère infectée à son enfant (3). Cette première partie de notre travail sera réservé à un tour d’horizon sur l’état actuelle des connaissances en axant plus particulièrement la vision sur l’épidémiologie et la corrélation entre les IST classiques et le VIH/SIDA 

IST : Une priorité en matière de santé publique

Le nombre d’agents microbiens responsables de IST et la morbidité qui en découle, lorsqu’elle est comparée à celle provoquées par les autres maladies infectieuses, n’a fait que croître au cours du 20 ème siècle. En fait des études récentes montrent que les IST prises dans leur ensemble figurent parmi les cinq premières causes de perte d’années de vie productive en bonne santé dans les pays en voie de développement. Les changements intervenus dans les comportements humains et dans le domaine écologie, y compris en matière de facteurs socio-économiques et de politiques de développement économique qui leurs sont liées, l’explosion et la transition démographiques (qui font que le nombre de jeunes adultes et adolescents a rapidement augmenté), le mouvement des populations rurales vers les villes, les guerres et leur cohorte de bouleversements socioculturels ont tous entraîné des accroissements de IST dans les proportions épidémiques. Les germes sexuellement transmissibles sont de plus en plus souvent incriminés dans des syndromes cliniques connus et on continue à découvrir de nouveaux agents pathogènes sexuellement transmissibles (tels que le VIH) qui provoquent de nouvelles pathologies (telles que le SIDA). La croissance effrénée de la population et l’urbanisation laisse toutes les raisons de penser que de nouveaux agents pathogènes et syndromes liés aux IST continueront d’apparaître alors que nous entrerons dans le prochain millénaire.

Déterminants de l’épidémiologie des IST 

Il est important de comprendre quels sont les déterminants de l’épidémiologie des IST si l’on veut mettre en place une approche multiple du contrôle des IST prenant en compte les limites de toute intervention unique (6). 4 Ces déterminants peuvent être classés en plusieurs groupes : ceux liés au macro-environnement physiologique, à l’environnement comportemental/personnel et au macro-environnement socio- culturel (7). Des données provenant d’Europe et des USA indiquent que les adolescents et les jeunes adultes ont un risque plus élevé de contracter une infection par le VIH en raison des facteurs liés à l’influence des trois environnements mentionnés ci-dessus (8). Les données en provenance des pays en voie de développement sont plus limitées mais on estime qu’un adolescent sur 20 contracte une IST chaque année (9). Les adolescents ont une probabilité plus grande d’avoir des partenaires sexuels multiples, que ce soit de manière séquentielle ou concomitante, plutôt que des relations sexuelles à long terme. Le début précoce de la vie sexuelle augmente la probabilité de l’exposition aux IST en raison de la plus longue période d’activité sexuelle. En outre, pour des raisons sociales ou économiques, les adolescents peuvent hésiter à utiliser des méthodes de protection physiques (préservatifs et spermicides) qui pourraient les protéger des IST. Les adolescents ont également une plus forte probabilité d’avoir des partenaires à haut risque. Sur le plan biologique, les femmes jeunes semblent être plus vulnérables en raison de changements hormonaux et de l’absence d’immunité vis-à-vis de certains germes transmis sexuellement (10). Les adolescents peuvent également avoir moins facilement accès aux soins des IST en raison de leur méconnaissance du risque, de leur manque de moyens financiers ou des politiques restrictives des centres de soins (10). Environ la moitié de la population des pays en voie de développement est âgée de moins de 15 ans. Par conséquent, une proportion élevée de la population entre dans la période d’activité sexuelle et dans le groupe d’âge ayant la prévalence de IST la plus élevée. 5 Cela entraîne une incidence absolue plus élevée de cas de IST dans les pays en voie de développement et une situation qui pourrait s’aggraver (11). La migration et l’urbanisation rapide constituent des facteurs démographiques qui jouent un rôle majeur en termes de comportements sexuels au sein d’une communauté et peuvent favoriser, dans les grandes villes, l’émergence d’une population qui compte beaucoup plus d’hommes que de femmes. Par conséquent, les rapports sexuels rémunérés ou non deviennent des modes d’expression majeurs ce qui accroît le risque d’infection. La pauvreté et l’inégalité entre les deux sexes font également que certaines femmes doivent recourir aux rapports sexuels rémunérés afin de survivre. Leur réussite économique est favorisée par le fait qu’un grand nombre d’hommes se trouvent loin de leur foyer et deviennent leurs clients. Ces facteurs, auxquels viennent s’ajouter les conflits armés, l’absence de services de diagnostic et de traitement des IST, et l’impact du VIH sur l’épidémiologie des IST s’associent pour exacerber le problème des IST dans les pays en voie de développement (12). Les facteurs tels que l’âge et le sexe ont un effet à la fois comportementale et biologique sur l’épidémie. L’instabilité économique et la dégradation des services sanitaires et sociaux y contribuent également. Les comportements de recherche de soins médicaux de la part des membres de la communauté influencent de manière importante la capacité qu’a le système de santé à lutter contre une IST. Le retard dans la demande de traitement contre une IST a un impact significatif sur la propagation puisque plus la période durant laquelle une personne est infectée se prolonge, plus elle a l’occasion de transmettre l’infection aux autres. 

Les défis de la lutte contre les IST

Quand une communauté a été éduquée et motivée pour demander des soins anti-IST, la pression sur les services augmente puisqu’ils doivent répondre à une demande croissante. Quand les services cliniques deviennent plus efficaces et accueillants, il est davantage probable que les membres de la communauté y auront recours. L’accessibilité et l’acceptabilité des services aux yeux de la communauté sont des facteurs importants qui déterminent les personnes qui se savent infectées à venir chercher des soins. Les honoraires élevés, les longues files d’attente, l’absences de protection de la vie privée, le manque d’empathie ou d’acceptation de la part des soignants et le manque de médicaments efficaces sont quelques-uns des facteurs qui nuisent à l’acceptabilité des services. C’est pourquoi certaines catégories de personne méritent une attention particulière quant à l’approche adaptée à leur profession. C’est le cas des camionneurs objet de notre étude. I.4. L’utilité des efforts énergiques de lutte contre les IST. (14) L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que l’incidence mondiale des nouveaux cas de IST curables signalées en 1995 – la gonococcie, les infections à chlamydia, la syphilis, et la trichomonase – était de 333 millions (15). La prévalence mondiale d’infection active ou latente par les IST virales courantes telles que le virus Herpès simplex génital, le virus de l’Hépatite B et, de manière croissante, le VIH, se chiffre en milliards de cas puisque la plupart des adultes sont porteurs d’un ou plusieurs de ces agents pathogènes dans certaines populations. Parmi les complications affectant les femmes figurent le cancer du col, le Syndrome Inflammatoire Pelvien (SIP) et l’infertilité, les algies pelviennes chroniques, les grossesses extra-utérines et la mortalité maternelle qui en résultent. 7 La prévention et le contrôle efficaces des IST sont donc reconnus comme étant (16) une priorité dans la lutte pour la santé de la reproduction, notamment chez les femmes (17). C’est une mesure fondamentale dans la prévention des chancres et des maladies neurologiques ; (18) C’est aussi une approche ayant un rapport coût-efficacité élevé dans la prévention de la morbidité néonatale. Cependant, la connaissance de l’éventail des conséquences des IST ne s’est développées que lentement dans la population générale, parce que le lien entre l’infection et les conséquences est masqué par la nature infra-clinique de l’infection précoce, notamment chez la femme. Enfin, il n’y a eu aucune campagne à grande échelle visant à éduquer le public sur les conséquences potentiellement graves des IST. 

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